Phil Hazlewood - Les indépendantistes du Parti national écossais (SNP) sont devenus vendredi la première force au Parlement autonome d'Ecosse, où ils devancent un parti travailliste qui a accumulé les mauvais résultats lors des élections locales et régionales britanniques.
Avant même de connaître les résultats finaux de ce scrutin organisé jeudi, le premier ministre britannique Tony Blair a tenté vendredi de minimiser les pertes du Labour.
En Ecosse, l'un de ses bastions traditionnels, le Labour a abandonné sa place de premier parti au Parlement au SNP, qui a gagné 20 sièges par rapport à 2003.
Au Pays de Galles, où les 60 sièges de l'Assemblée galloise étaient soumis à renouvellement, le Labour a aussi perdu trois sièges, au profit des nationalistes gallois du Plaid Cymru.
Et en Angleterre, les pertes des travaillistes au sein des instances locales se comptent par centaines de sièges.
Pour la première fois depuis la dévolution de 1999 - une sorte de semi-autonomie accordée à l'Ecosse - le premier parti au parlement d'Edimbourg sera une formation favorable à l'indépendance.
Mais les indépendantistes sont cependant loin de la majorité absolue de 65 sièges.
Le chef du SNP Alex Salmond devra donc négocier une alliance, pour succéder à l'actuelle coalition Labour/libéraux-démocrates, ou à défaut, former un gouvernement minoritaire.
Avant même l'annonce des résultats définitifs, M. Salmond, candidat au poste de premier ministre écossais, a estimé qu'ils montraient que le Labour n'avait plus «un droit divin» à diriger l'Ecosse, et qu'il avait perdu «l'autorité morale pour gouverner».
Il a cependant évité dans ce discours de mentionner un référendum sur l'indépendance.
Les libéraux-démocrates ont exclu l'éventualité d'une entente avec le SNP tant qu'il ne reviendrait pas sur cette revendication.
La victoire des indépendantistes est en tout cas de mauvais augure pour le ministre des Finances Gordon Brown, un Ecossais, successeur présumé de M. Blair.
Mais ce dernier n'a pas semblé affecté par ces résultats. M. Blair, pour lequel ce scrutin était le dernier avant son départ attendu début juillet après dix ans au pouvoir, s'est montré comme toujours optimiste.
«Vous prenez toujours un coup aux élections de mi-mandat, mais ces résultats offrent un tremplin parfait pour gagner les prochaines élections» législatives, prévues en 2009 ou 2010, a affirmé M. Blair.
«Tout le monde nous avait prédit une raclée, cela ne s'est pas produit», a-t-il ajouté. Pour les libéraux-démocrates c'est «une terrible série de résultats», et les conservateurs «n'ont pas effectué de percée, notamment dans les villes du nord, comme ils le voulaient», a-t-il estimé.
Un avis contredit par le chef des conservateurs David Cameron, selon lequel son parti a réussi cette percée dans le nord, bastion traditionnel des travaillistes.
«Nous sommes maintenant le parti représentant toutes les parties de la Grande-Bretagne et sommes prêts à servir ce pays», a-t-il dit.
Selon une estimation de la BBC, les conservateurs ont recueilli 41% des voix en Angleterre, un pourcentage qui leur donne l'espoir de l'emporter aux prochaines législatives. Ils ont gagné plus de 800 sièges dans les différentes instances locales. Le score du Labour se situe à 27%.
Le scrutin a été marqué en Ecosse par de nombreux problèmes liés au vote électronique. En outre, des milliers de bulletins de vote ont été annulés en raison d'erreurs des électeurs troublés par le fait qu'ils devaient à la fois désigner leurs députés et leurs conseillers locaux selon un nouveau mode de scrutin.
Au total, quelque 39 millions de Britanniques étaient appelés aux urnes jeudi pour renouveler les instances locales et régionales.
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