INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 361

Les normes en histoire (Chronique supplémentaire numéro 21)

Peut-on « tout réduire à des conflits sociaux et éliminer de l’histoire les affrontements nationaux » ?

Chronique de Bruno Deshaies



Présentation

Ce qui, considéré de l’extérieur, se présente comme nation parmi d’autres nations apparaît, vu de l’intérieur, comme une société regroupant des classes.  Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit du même sujet collectif qu’on peut, selon le point de vue retenu, rapporter aux catégories du « national » ou à celles du « social ».  La coexistence de ces aspects s’impose mais bien peu s’en avisent.
Il faut bien se garder d’attribuer à l’un des aspects les propriétés de l’autre, d’envisager le « national » en termes relevant du « social » ou l’inverse – voire de réduire l’un à l’autre car aucune classe sociale n’est au même degré isolable de ses voisines que les nations entre elles.  La coupure ou solution de continuité marquant l’altérité ne se rencontre toutefois que chez les nations souveraines, c’est-à-dire déterminées dans une moindre mesure par les autres que par elles-mêmes.
 
Cependant, si une collectivité est annexée et par conséquent privée de  toute personnalité juridique qui ferait d’elle un membre des Nations Unies, cet aspect externe, « national » lui fait défaut.  D’où chez ses meneurs la propension de tout ramener au social, seul aspect perceptible de leur communauté.
PARFONDOR
***
NDLE.− Les Normes qui portent sur « Le NATIONAL et le SOCIAL » sont suivies d’une ANNEXE qui fait état d’un débat sur l’enseignement de l’histoire en 1961. Le malaise est si profond que près de 50 ans plus tard, nous débattons encore, comme société, de l’objet de notre enseignement de l’histoire du Canada (le PREMIER et le DEUXIÈME) pour tous les Québécois d’aujourd’hui sans exception.
Où est le problème ? Cessons, d’une part, de faire des analyses et proposons des solutions qui porteront tangiblement sur les cinq dimensions essentielles de l’acte pédagogique sans tomber dans le verbiage des socio-pédagogues et de certains gourous-pédagogues épris de leurs lubies éducatrices réductrices. D’autre part, que les historiens décident de sortir de leur tour d’ivoire afin de traiter de la question rigoureusement et, surtout, de prendre position sur des fondements solides qui mettront en évidence les valeurs formatrices de l’histoire comme discipline au même titre qu’il existe des enseignements de mathématiques, de physique, de chimie, de géographie, de français, de langues secondes ou d’arts et de musique, etc. La question est d’ordre national pour les Québécois d’aujourd’hui.
Le cafouillis de la révision des programmes au Ministère de l’Éducation doit prendre fin. Nous savons que les programmes sont perfectibles tout comme les maîtres peuvent se perfectionner. Quant au Ministère, il doit se recycler le plus rapidement possible. Il doit mettre fin à ses discours lénifiants, insipides et inutiles. C’est la profondeur et le jugement pratique qui manquent le plus dans ce milieu aseptisé de notre fonction publique québécoise.
O O O

Featured b9f184bd28656f5bccb36b45abe296fb

Bruno Deshaies209 articles

  • 300 945

BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pensée de Maurice Séguin. Vous trouverez son cours sur Les Normes (1961-1962) à l’adresse Internet qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 (N. B. Exceptionnellement, la numéro 5 est à l’adresse suivante : http://www.vigile.net/Les-Normes-en-histoire, la16 à l’adresse qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-15-20,18580 ) et les quatre chroniques supplémentaires : 21 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique 22 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364 23 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19509 24 et fin http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19636 ainsi que son Histoire des deux Canadas (1961-62) : Le PREMIER CANADA http://www.vigile.net/Le-premier-Canada-1-5 et le DEUXIÈME CANADA : http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-1-29 et un supplément http://www.vigile.net/Le-Canada-actuel-30

REM. : Pour toutes les chroniques numérotées mentionnées supra ainsi : 1-20, 1-5 et 1-29, il suffit de modifier le chiffre 1 par un autre chiffre, par ex. 2, 3, 4, pour qu’elles deviennent 2-20 ou 3-5 ou 4-29, etc. selon le nombre de chroniques jusqu’à la limite de chaque série. Il est obligatoire d’effectuer le changement directement sur l’adresse qui se trouve dans la fenêtre où l’hyperlien apparaît dans l’Internet. Par exemple : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 Vous devez vous rendre d’abord à la première adresse dans l’Internet (1-20). Ensuite, dans la fenêtre d’adresse Internet, vous modifier directement le chiffre pour accéder à une autre chronique, ainsi http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-10-29 La chronique devient (10-29).

Vous pouvez aussi consulter une série de chroniques consacrée à l’enseignement de l’histoire au Québec. Il suffit de se rendre à l’INDEX 1999 à 2004 : http://www.archives.vigile.net/ds-deshaies/index2.html Voir dans liste les chroniques numérotées 90, 128, 130, 155, 158, 160, 176 à 188, 191, 192 et « Le passé devient notre présent » sur la page d’appel de l’INDEX des chroniques de Bruno Deshaies (col. de gauche).

Finalement, il y a une série intitulée « POSITION ». Voir les chroniques numérotées 101, 104, 108 À 111, 119, 132 à 135, 152, 154, 159, 161, 163, 166 et 167.





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé