Barcelone | À neuf mois d’un référendum encore hypothétique sur l’indépendance de la Catalogne, les associations séparatistes ont lancé dimanche une campagne pour séduire de nouveaux électeurs, pendant que le gouvernement tente de reconquérir les cœurs dans cette région du nord-est de l’Espagne.
Après des années de conflit entre Barcelone et Madrid, la situation est bloquée: les tentatives du gouvernement catalan d’organiser un référendum n’aboutissent pas et l’opinion publique catalane est profondément divisée entre partisans et détracteurs d’une sécession.
L’Assemblée nationale catalane (ANC), principale association indépendantiste, a lancé une campagne destinée à séduire dans la banlieue de Barcelone, dont les habitants originaires d’autres régions espagnoles, et plus pauvres, restent réfractaires à leur message.
Incertain
L’objectif des séparatistes est de convaincre d’ici au mois de septembre, date à laquelle le président catalan Carles Puigdemont a promis d’organiser un référendum sur l’autodétermination.
Mais sa tenue est incertaine, le gouvernement central soutenant, comme la Cour constitutionnelle, que c’est l’ensemble des Espagnols qui doit se prononcer sur l’unité du pays et non les seuls Catalans.
Les partisans de l’indépendance, dont le nombre a explosé après la crise économique de 2008 et l’arrivée aux commandes à Madrid du conservateur Mariano Rajoy, représentent 40 à 45 % des Catalans, soit autant que les partisans de l’union avec l’Espagne, selon la plupart des sondages, alors que 10 à 15 % sont indécis.
Dialogue
À Madrid, le gouvernement de Mariano Rajoy, reconduit en novembre, veut reconquérir la Catalogne après un premier mandat marqué par l’éloignement, voire l’hostilité, de cette région.
«Nous voulons nous asseoir et dialoguer pour arriver à des accords qui puissent résoudre cette situation», a assuré le nouveau préfet de Catalogne, Enric Millo, ancien nationaliste catalan dont la nomination a été interprétée comme un signe de la volonté de Madrid de dialoguer.
«L’indépendance n’apportera pas de solution au chômage, pas plus qu’elle ne garantira les services publics ou les pensions. Beaucoup de gens croient à ce discours, mais ce n’est pas cohérent», soutient-il.
La tenue d’un référendum n’est pas acceptable, mais investissements et les infrastructures peuvent être améliorés, et les moyens pour le gouvernement régional peuvent être augmentés après des années d’austérité, affirme-t-il.
Mais pour l’heure, ces promesses de Madrid n’ont pas été traduites en propositions concrètes.
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