Le président de la Commission des champs de bataille nationaux, André Juneau, souligne l'importance d'assurer la sécurité pour justifier l'abandon de la reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham. Photothèque Le Soleil, Patrice Laroche
Ian Bussières - (Québec) Les souverainistes criaient victoire hier, à la suite de l'annonce de l'abandon de la reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham, et le Parti québécois dit avoir l'intention de reprendre la balle au vol et de commémorer lui-même 1759.
«C'est une excellente idée de laisser tomber la reconstitution car c'était provocateur en soi. Au départ, nous avions été prudents, mais nous avons été manipulés par André Juneau et nous nous sommes rendu compte que c'était dans la foulée des commandites et qu'il y avait une volonté claire de mater les souverainistes, a déclaré au Soleil la chef du PQ, Pauline Marois.
«Le Parti québécois se chargera de commémorer l'aspect douloureux de cet événement, mais pas dans une ambiance festive et sûrement pas en valorisant une défaite», indique-t-elle.
«On organisera des débats et on fera un rappel historique des événements pour montrer dans quel contexte ça s'est fait, quelles étaient les intentions de la Couronne anglaise mais, aussi, la résilience des Québécois qui ont continué de vivre en français et avec leur religion. Malgré la volonté des Anglais de nous assimiler, nous existons encore comme peuple et nous avons droit à l'autodétermination et à la souveraineté», ajoute-t-elle.
Excuses demandées
Mme Marois a toutefois rappelé que son parti n'avait jamais appuyé les appels à la violence lancés récemment dans Internet. «Nous n'avons jamais cautionné ça, alors la ministre Josée Verner, qui disait que le PQ et le Bloc québécois étaient complices des appels à la violence, nous doit des excuses», a-t-elle conclu.
À ce sujet, la députée péquiste de Taschereau, Agnès Maltais, corroborait les dires de sa chef. «Mme Verner aurait dû avoir des attachés politiques pour lui dire que nous avions dénoncé ça aux cours des dernières 24 heures.»
Mme Maltais verrait d'un bon oeil la possibilité que la Commission de la capitale nationale organise une commémoration de la bataille le 13 septembre. «Nous serions plus confiants!», précise-t-elle.
Bourgeois jubile
De son côté, Patrick Bourgeois, du Réseau de résistance du Québécois (RRQ), attribuait à son organisme le recul de la CCBN, soulignant que le PQ et le Bloc québécois avaient réagi de façon timide au départ.
«Nous avons joué un rôle avec notre démarche musclée qui a reçu l'appui de la population. À partir du moment où il y a un recul, c'est une grande victoire. On a fait reculer le gouvernement canadien, Harper, Verner et la CCBN!» a-t-il déclaré.
Le RRQ a l'intention de laisser tomber ses manifestations si la CCBN confirme l'abandon de la reconstitution.
«Par contre, on va faire d'autres réclamations, comme le retrait du monument de Wolfe car on n'érige pas un monument à nos conquérants, surtout pas à Wolfe le sanguinaire, adepte de l'épuration ethnique!», conclut-il.
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