Les humiliations se poursuivent et se multiplient. Jusqu’en 1995, les Canadiens ont eu peur, vraiment peur, que le projet souverainiste, qui avait le vent dans les voiles depuis 25 ans, ne se concrétise. Puis il y a eu ce référendum de 1995, volé par le camp du NON dans le mépris total des lois québécoises. Et ils s’en sont tirés! Ils ont même réussi à faire croire que leur geste était d’autant plus légitime que le camp du OUI aurait lui aussi, selon leurs dires, triché en rejetant trop de bulletins le soir du vote! Puis il y a eu aussi cette rhétorique bancale qui a servi a dénaturer complètement le discours tenu par Jacques Parizeau le soir de ce référendum, une rhétorique perverse dont la logique alambiquée faisait de Parizeau et de tous les souverainistes, par association, des racistes de la pire espèce.
Ce fut plus tard l’épisode pitoyable de la commission Bouchard-Taylor, véritable psychodrame national commandé par Jean Charest qui mit en scène tout ce que le Québec peut compter de zélotes, de bigotes, de curés misogynes, de mégères enragées et d’adéquistes xénophobes accompagnés d’une couverture de presse rien de moins qu’internationale. Ce qu’on a dû rire de nous dans les chaumières de la planète!
Pendant ce temps, la langue française perd du terrain mais, depuis notre ministre de la culture à la responsable de l’office de ladite langue, tous s’entendent pour affirmer, malgré toutes les évidences et les statistiques qu’on publie à corps défendant, qu’il n’en est rien et que les Québécois sont des anxieux paranoïaques!
Simultanément, des journalistes du Canada anglais affirment que le racisme des Québécois est à l’origine des comportements extrêmes comme celui de Marc Lépine à Polytechnique ou de Kimveer Gill à Dawson. Là où on aurait sans doute fusillé le coupable si quelqu’un d’ici avait avancé de telles horreurs sur, par exemple, les Juifs, nous n’avons même pas eu droit à des excuses dignes de ce nom. Quels minables sommes-nous!
Puis il y eut cette superbe et flamboyante réécriture de l’histoire à l’occasion des fêtes du 400e de Québec, où Champlain devenait soudainement le fondateur du Canada, et où l’anglophonie pouvait quasiment s’y croire elle aussi des racines! Pendant ce temps, Pierre Curzi fut ostracisé pour avoir osé critiquer la venue d’un fier porte-parole de l’Angleterre, aussi Beatles soit-il, pour marquer le point culminant de ces fêtes. Et Pauline, brave Pauline, de battre sa coulpe, et celle de tous les indépendantistes, dans un geste d’auto flagellation largement médiatisé. Ayons honte!
La France, notre alliée supposée qui a toujours su, à ses heures, se faire un peu putain, en a récemment rajouté par la voix de son président qui n’a pas lésiné en traitant, avec son savoir-vivre habituel, les souverainistes d’ici de sectaires et de querelleurs… Tassez-vous, pauvres cons! Desmarais était très content, Charest faisait semblant d’être gêné, Le Globe and Mail n’a pu s’empêcher d’en jouir publiquement, Harper a vite repris la balle au bond à la Chambre des Communes, et les pauvres cons sont rentrés chez eux, un peu plus écrasés.
Au même moment, du côté de Parcs Canada, un fonctionnaire franco-manitobain complexé, qui rêve sans doute inconsciemment de devenir un jour aussi puissant qu’un Anglais, a concocté une autre grande fête des Québécois : celle de leur défaite! Et ce fut l’étonnement général quand quelques résistances se sont manifestées. Comme par hasard, c’est en évoquant sans autre preuve des « risques de violence appréhendée » (tiens donc, des relents d’octobre 70?) de la part des Québécois souverainistes que tout le monde a reculé et qu’on a mis un terme à ce délire fédéraliste. Encore une fois, c’est de la faute aux méchants Québécois indépendantistes!
Peuple de racistes, xénophobes, paranoïaques, imbéciles, sectaires, querelleurs et violents, voilà ce que nous sommes! À force de le crier sur toutes les tribunes, de l’écrire dans tous les grands journaux, de le répéter dans tous les médias sans que jamais aucun geste d’opposition digne de ce nom ne se manifeste, le monde entier intègre le message. Et les Québécois aussi, surtout les plus jeunes, qui n’ont plus envie de se faire bafouer et crétiniser comme leurs parents et qui, à défaut d’exemples forts, optent en masse pour l’indifférence politique et la tranquille assimilation. Dans deux ou trois générations, celle de mes petits enfants sans doute, les effets débilitants de la consanguinité dont on nous stigmatisait encore tout récemment ne paraîtront plus.
À moins qu’on ne prenne prétexte de notre personnalité d’inadaptés abrutis pour nous anéantir encore plus rapidement, et pour de bon cette fois-ci.
On nous prend vraiment pour des crétins!
Les humiliations se poursuivent et se multiplient
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
20 février 2009La douloureuse vérité du 8 décembre 2008;
- Abstentionnistes : 44 %
- Parti libéral du Québec : 23,5 %
- Parti québécois : 19,6 %
- Action démocratique du Québec: 9 %
- Québec solidaire : 2,2 %
- Parti vert : 1,1 %
66% des électeurs inscrits ont dit NON aux libéraux et adéquistes
Plus de 80% des électeurs inscrits ont dit NON aux souverainistes,aux indépendantistes,aux solidaires et aux verts
IL Y A URGENCE POUR SOLUTIONNER UN PROBLÈME GRAVE AVANT 2013....L’ÉLECTION DE L’ÉQUIPE DU RASSEMBLEMENT POUR L’INDÉPENDANCE NATIONALE.
Archives de Vigile Répondre
20 février 2009Monsieur Desautels,,
votre texte me semble très bien décrire la réalité dans laquelle nous vivons. Si les choses se passent de cette facon, c'est davantage dû à la responsabilité de nos "élites"(?) aux niveaux politique, financier, entrepreneur, intellectuel qu'à celle du peuple. Un peuple ne peut agir de facon coordonnée que par ses chefs et quand ceux-ci ne sont attirés que par la cupidité, le peuple ne peut qu'en souffrir. C'est pourquoi, de temps à autres dans l'histoire, des révolutions se produisent. J'ai comme l'impression que le peuple québécois est sur le point de vivre une autre révolution qui pourrait être un peu plus mouvementée que la dernière mais sans toutefois être violente. En tout cas, c'est à espérer.
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
19 février 2009Monsieur Jean Desautels, vous ne devez pas avoir le moral si bas, c'est trop triste ce que vous nous dites, même si, biensûr, il y a de la vérité dans vos propos.. Vous voyez déjà, et avec raison, si rien n'est fait pour l'éviter, le peuple des descendants des canadiens Français disparaître et être englouti définitivement à cause des nouvelles générations qui ne reprendront pas le flambeau et ne voudront plus " se faire bafouer et crétiniser comme leurs parents..." Mais alors faites tout pour leur apprendre à tous ces jeunes à être fiers de leurs ancêtres, à voir comment, s'ils ne se lèvent pas à leur tour, s'ils préfèrent ramper devant la domination anglo saxonne comme hélas tant l'ont déjà fait par mollesse et confort, ils iront dans ce cas tout droit tomber dans le panneau de ce lord Durham qui avait bien expliqué à ses supérieurs de Londres comment arriver à se débarasser une bonne fois pour toute de ces insupportables canadiens français qu'ils avaient sur les bras.. Mais, attendez, ces derniers cela fait tout de même 250 ans qu'ils résistent, qu'ils se tiennent debout devant eux et que malgré tous leurs efforts, leurs lois restrictives et leurs magnicances lors des référendums,ils ont bien du mal à les écraser! .. Ne leur laissez pas la possibilité de gagner au bout de tous ces siècles ! Voilà ce qu'il faut expliquer à votre belle jeunesse, nous vous soutenons de tout coeur depuis la France, depuis l'autre côté de l'Atlantique marie-hélène morot-sir