Lessard et Nadeau avaient fait pression sur la Société d'habitation du Québec

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La république des ripoux. M. Nadeau faisait «un lobby intense et rentrait partout dans la machine administrative»

(Québec) Dès son arrivée comme responsable du bureau de circonscription de Laurent Lessard, en 2003, Yvon Nadeau a entrepris des démarches pour faire approuver et subventionner des projets privés de coopératives d'habitation.
Avant même l'arrivée de M. Lessard au Conseil des ministres, alors que le député de Lotbinière-Frontenac venait d'être nommé «adjoint parlementaire» de Jean-Marc Fournier, responsable des Affaires municipales, MM. Lessard et Nadeau avaient obtenu une rencontre avec la direction de la Société d'habitation du Québec (SHQ) pour faire la promotion d'un projet locatif destiné aux personnes âgées dans la circonscription de M. Lessard, a appris La Presse.
M. Nadeau était au même moment responsable du bureau de circonscription du député, un poste qu'il a occupé dès 2003, après l'élection de son mentor politique. Aux responsables de la SHQ, M. Nadeau avait demandé des changements aux règles pour l'approbation de son projet - un concept architectural particulier, les appartements proposés étaient de forme hexagonale. Le tandem Lessard-Nadeau était venu faire pression pour l'approbation de ce projet, dans le programme Accès-Logis, même s'il ne répondait pas aux normes de la SHQ. Le projet n'a finalement pas été accepté, même si l'adjoint parlementaire du ministre Fournier, Laurent Lessard, avait jugé bon de cautionner la demande par sa présence.
M. Nadeau faisait «un lobby intense et rentrait partout dans la machine administrative» - la SHQ faisait l'objet de «beaucoup de pression politique» pour que ce projet soit jugé acceptable, indiquent des sources proches du dossier à l'époque.
Hier, la controverse au sujet du ministre des Transports et de ses liens avec Yvon Nadeau a de nouveau soulevé des flammèches à l'Assemblée nationale. Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, s'est dit outré que le député caquiste de Borduas, Simon Jolin-Barrette, ait laissé entendre que la femme du ministre Lessard, Johanne Binette, ait pu attirer des subventions des Affaires municipales à son employeur, Groupe ressources techniques Beauce-Appalaches. Le Journal de Québec a rapporté hier que cette société avait décroché cinq subventions du ministère que dirigeait Laurent Lessard entre 2009 et 2012, un total de 12,7 millions du programme Accès-Logis. Depuis 2012, cette société n'a été appuyée que pour deux projets, dont l'un a été réduit.
«Je trouve qu'il commence à y avoir un certain acharnement sur mon collègue», a soutenu M. Fournier, selon qui il est inacceptable qu'on laisse planer le doute sur les conjoints des élus. «Nous autres, les politiciens, on essaie de travailler pour le monde. Et quand on "blaste" nos conjoints, c'est dur. Ça fait mal. Vous autres, peut-être que vous vous en foutez royalement. Mais si on croit un peu à la démocratie, à un moment donné, un petit peu de respect, ce serait le fun», a lancé M. Fournier, émotif. «Fournier, c'est le même gars qui criait pour dénoncer le mari de Pauline Marois [l'homme d'affaires Claude Blanchet], ses cris du coeur ne me touchent pas beaucoup», a répliqué le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault.
Le ministre Lessard était absent de l'Assemblée nationale au cours de ces échanges. Il se trouve à Toronto pour assister à une conférence nationale des responsables du Transport.
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