Lettre au pdg d'Hydro-Québec, Thierry Vandal

Surseoir à la réfection de Gentilly-2

Tribune libre 2010


Bonjour Monsieur Vandal,
1. Le journal LE DEVOIR de ce matin, 17 juin 2010, présente deux articles
concernant la réfection en cours de la centrale nucléaire de Gentilly-2
dont voici les titres :
p. A6 : « Des risques cachés à Gentilly-2 ?»

p A7 : « Pourquoi perpétuer l'erreur ? »
2. La lecture du livre de Julie Lemieux "Avez-vous peur du NUCLÉAIRE ?
Vous devriez peut-être..." est une autre source d'information pour le monde
ordinaire. On peut lire à la page 158 ceci : « ...si Hydro-Québec
démantelait la centrale Gentilly-2 au lieu de la rénover, cela permettrait
de développer « une expertise nouvelle, ... en matière de démolition de
centrales nucléaires. » » L'argument des pertes d'emplois associées à une
fermeture ne tient pas. De plus, une partie des employés de Gentilly-2
pourrait être recyclée en pompiers du nucléaire formés à Gentilly-2. Cette
centrale pourrait, selon le prof. de Laval Michel Duguay, être transformée
en laboratoire de formation en énergie nucléaire. Ces équipes pourraient
intervenir en cas de désastre nucléaire qui toucherait le Québec.
3. En 2008, le CA d'Hydro-Québec sous la présidence de Michael L. Turcotte
a approuvé la réfection de Gentilly-2 avec un budget de 1,9 G $ sans aucune
consultation publique et sans explication du bien fondé d'une telle
rénovation dans le contexte énergétique du Québec, privilégié en terme
d'hydroélectricité.
4. Dans le témoignage d'un retraité respecté d'Énergie NB, monsieur Bill
Marshall, rendu public dans le journal Telegraph Journal le 25 février
2010, nous apprenons un peu de vérité sur le fonctionnement de la centrale
nucléaire de Point Lepreau. Rappelons que Point Lepreau, entrée en service
en 1983, est la soeur jumelle de Gentilly-2. Voici ce que Bill Marshall
dit de Point Lepreau : « ...in the mid-1990s... Lepreau started having
problems." Et, "Lepreau would never again perform as well as it did during
its first decade." À la lumière de ce témoignage externe à Hydro-Québec,
la population du Québec peut-elle connaître le bilan énergétique associé
aux vrais coûts de Gentilly-2 de 1983 à 2008 ?
5. Un autre témoignage concernant Gentilly-2 ne peut pas être ignoré.
C'est le rapport de la CCSN, la Commission canadienne de sûreté nucléaire
d'août 2009 intitulé "Application of the CNSC Risked-inform decision
Making Process to Category 3 CANDU Safety Issues" de 281 pages. Ce
document met en lumière l'existence de 16 problèmes graves propres au
système CANDU de Gentilly-2. Ce n'est pas mineur.
6. Monsieur Vandal, la présence de Gentilly-2 au Québec est aussi
problématique quant à l'élection d'un lieu sécuritaire pour l'entreposage
permanent de tous les déchets radioactifs existants au Canada.
Conclusion : pour toutes les raisons ci-haut invoquées, nous croyons que
vous devez en conscience lancer des consultations publiques au Québec avant
de poursuivre la réfection de Gentilly-2. Nous vous faisons cette demande
avec insistance en faisant appel à votre sens d'éthique humaine de base.
Note : Pour vous convaincre de la puissance mutagène de la radioactivité,
allez sur YOUTUBE et tapez TCHERNOBYL. Parfois, il faut voir pour croire
!. Comme pour le Titanic réputé insubmersible, avant le 26 avril 1986, les
autorités du nucléaire soviétique croyaient que la centrale de Tchernobyl
était sécuritaire. Envers Gentilly-2, partagez-vous une semblable opinion
? RSVP
Je vous remercie de votre attention.
François A. Lachapelle, Montréal,
18 juin 2010


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