Gestion de crise

Lettre au très honorable premier ministre du Canada

Trudeau

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Tribune libre

 


Monsieur le premier ministre,

Le 6 mars 2020, alors que le nombre total de personnes atteints de la COVID-19 depuis son apparition s’établissait à 47 au Canada, vous avez déclaré que « le Canada n’interdirait pas aux voyageurs étrangers en provenance de pays aux prises avec le COVID-19 d’entrer au pays » et que « les réactions instinctives ne contribueraient pas à arrêter la propagation du nouveau virus », tout en arguant que « les décisions prises par notre gouvernement sont basées sur les meilleures recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et des formidables experts en santé qui travaillent au Canada et dans le monde ».

Le 12 mars 2020, au moment de vous placer en isolement volontaire, votre gouvernement, par la voix de votre vice-première ministre Chrystia Freeland, réitère sa décision de ne pas fermer ses frontières aux voyageurs provenant de l'étranger, mais plutôt de miser sur un renforcement des mesures de contrôle et de détection dans les aéroports internationaux ainsi qu'aux points d'entrée routiers, maritimes et ferroviaires du pays.

Au cours d'un point de presse à la sortie de la période des questions, le ministre Jean-Yves Duclos, président du Conseil du Trésor, assure que le gouvernement fédéral a mis en place, ces dernières semaines, des mesures pour que les voyageurs qui présentent des signes d'infection au coronavirus soient interceptés et puissent être identifiés et accompagnés correctement.

Finalement, le 18 mars 2020, soit 12 jours après les apparitions des premiers cas, les frontières du Canada sont fermées à tous les touristes et autres visiteurs étrangers sauf aux citoyens américains même si les cas de coronavirus émanant de voyageurs revenant des États-Unis se multiplient. Le Canada compte alors 400 cas porteurs du virus qui a fait de plus 4 morts.

Or le 22 avril 2020, un décret entre en vigueur, élargissant l’accès au Canada pour les demandeurs d’asile, bien que la fermeture de la frontière avec les États-Unis ait été renouvelée pour un mois supplémentaire. Dans ce texte, on peut lire que cette interdiction à tout étranger d'entrer au Canada en provenance des États-Unis  ne s’applique pas aux personnes qui cherche à entrer au Canada en provenance des États-Unis afin de faire une demande d'asile.

Depuis lors, devant l’ampleur de la pandémie qui ne cesse de s’accroître et qui compte, en date du 9 mai 2020, 66 434 cas confirmés et 4509 décès au pays, arguant que la « sécurité » des Canadiens doit demeurer prioritaire, votre gouvernement a investi des dizaines de milliards de dollars dans l’instauration de programmes venant en aide aux travailleurs congédiés et aux entreprises, des sommes astronomiques qui vont hypothéquer l’avenir de toute une génération de contribuables canadiens.

Monsieur le premier ministre, je suis d’avis que votre valse-hésitation laxiste, avant de prendre finalement la décision de fermer les frontières, a contribué grandement à la progression de la COVID-19 au pays et, qu’en conséquence, vous êtes directement imputable des dommages collatéraux dus à votre incapacité à prendre les moyens adéquats pour contrer la crise dès le départ et, de ce fait, assurer véritablement la « sécurité » des Canadiens en priorité au moment opportun.  


Henri Marineau, fier citoyen du Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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