Le premier ministre Philippe Couillard juge que l'achat de livres dans les écoles du Québec est prioritaire, contrairement à ce qu'a laissé entendre plus tôt son ministre de l'Éducation.Yves Bolduc avait en effet affirmé que les bibliothèques des écoles étaient déjà bien garnies et que les commissions scolaires pourraient en conséquence choisir de couper dans l'achat de livres pour faire face aux compressions.
« Un enfant n'a jamais assez de livres », a commenté Philippe Couillard en point de presse. « Moi, ma mère m'a appris à lire sur ses genoux à trois ans avec des livres. »« C'est vrai que les commissions scolaires doivent faire leurs choix, mais entre nous, je pense qu'il y a d'autres choix à faire pour les commissions scolaires avant de toucher aux livres. »
— Philippe Couillard, premier ministre
« L'important, c'est qu'il y ait toujours de nouveaux livres qui arrivent, des livres qui sont attrayants pour les enfants. Pour moi, une des bases de notre éducation, c'est la qualité de notre langue. Et la qualité de notre langue, elle s'obtient par la lecture, mais pas juste à l'école », a ajouté M. Couillard.
Propos controversés
Le ministre Bolduc avait affirmé au quotidien Le Devoir, dans son édition de vendredi, qu'« il n'y a pas un enfant qui va mourir de ça [ne pas avoir de nouveaux livres] ».
Cette déclaration survient deux mois après que le gouvernement Couillard eut annoncé des compressions budgétaires de 150 millions de dollars aux commissions scolaires. Le ministère de l'Éducation a aussi levé l'obligation qu'elles avaient de dépenser 7 $ par élève pour l'achat de nouveaux livres, l'équivalent de près de 15 millions de dollars.
Selon la Fédération des commissions scolaires, les propos du ministre Bolduc sont justement la preuve que les compressions ont un effet tangible sur les services aux élèves.
La Fondation pour l'alphabétisation a rappelé que, pour la plupart des élèves québécois, le seul contact qu'ils ont avec des livres est à la bibliothèque de leur école.
Bolduc nuance ses propos
En entrevue à Radio-Canada vendredi, le ministre Bolduc a voulu nuancer ses propos. Il a affirmé qu'il n'y « a jamais assez de livres » dans les bibliothèques scolaires et que le gouvernement encourage leur achat. Mais il a aussi rappelé à plusieurs reprises que le contexte budgétaire impose aux commissions de faire des choix.« C'est certain qu'on encourage l'achat de livres, sauf que cette année, c'est une année difficile. »
— Yves Bolduc, ministre de l'Éducation
M. Bolduc souligne que le nombre de livres par élève dans les écoles du Québec est passé de 10 à 15 ces dernières années.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé