Un groupe de défense des droits des femmes veut prendre part à la contestation de la Loi sur la laïcité de l’État, afin d’y faire valoir un point de vue «féministe».
Le groupe PDF Québec (Pour la défense des femmes du Québec) a déposé la semaine dernière un acte d’intervention dans le cadre des quatre contestations de la loi qui se trouvent actuellement devant les tribunaux.
PDF Québec, un organisme à but non lucratif, veut appuyer le gouvernement du Québec et soutenir la validité de la Loi sur la laïcité de l’État, connue avant son adoption comme le projet de loi 21.
Selon lui, la laïcité de l’État, telle qu’édictée dans la loi, est l’une des conditions permettant la sauvegarde du droit des femmes à l’égalité.
Cette mesure législative interdit notamment le port de signes religieux à certains employés de l’État lorsqu’ils sont dans l’exercice de leurs fonctions, dont les policiers et les procureurs de la Couronne, ainsi qu’aux enseignants des écoles publiques du primaire et du secondaire.
Apport au débat
PDF Québec soumet avoir l’intérêt pour intervenir en raison de sa mission première qu’il décrit comme la promotion du droit des femmes à l’égalité et à la dignité humaine.
L’apport de PDF Québec au débat sera «utile et unique», allègue-t-il, parce que PDF Québec «présentera un point de vue féministe».
Il affirme qu’il peut éclairer le tribunal sur l’évolution du droit à l’égalité des femmes au Québec et les risques que cela soit bafoué au nom d’autres droits comme celui de la liberté de religion.
PDF Québec «soumettra que le voile dit “islamique” sous toutes ses formes est un symbole sexiste et contraire aux valeurs d’égalité entre les sexes, et donc qu’il n’a pas sa place chez les enseignantes de l’école publique», est-il écrit dans son document déposé en cour.
Les autres parties aux quatre contestations disposent d’un délai de 10 jours afin d’indiquer à la Cour si elles s’opposent à la participation de PDF Québec au litige déjà en cours.
PDF a fait savoir son intention de faire entendre une témoin-expert.
D’autres demandes d’intervention ont déjà été acceptées par le tribunal, dont celles du Mouvement laïque québécois (MLQ), Amnistie internationale et l’Association de droit Lord Reading.