Loi sur la neutralité religieuse : « Si le niqab est là, la femme est absente » - Ensaf Haidar

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Accepter le niqab, c'est accepter le vêtement le plus misogyne de l'histoire de l'Humanité

Ensaf Haidar, la femme du blogueur emprisonné Raïf Badawi, figure parmi les femmes musulmanes d'accord avec l'interdiction du port du niqab dans l'espace public dans la foulée du projet de loi sur la neutralité religieusedu gouvernement du Québec. Des gens se sont couvert le visage et ont tenu une autre action symbolique contre la loi, dimanche, à Montréal.


Le projet de loi, qui a été adopté mercredi, prévoit notamment que tous les services publics au Québec devront être donnés et reçus à visage découvert, notamment dans les transports publics et dans les hôpitaux. La loi permet toutefois des accommodements raisonnables, accordés au cas par cas.


Bien que la loi ne fasse pas mention d'une religion en particulier, plusieurs estiment qu'elle cible injustement les femmes musulmanes qui portent un voile couvrant le visage.


Depuis son adoption mercredi, le projet de loi a fait l'objet de débats enflammés.


Et ce ne sont pas toutes les femmes ayant porté le niqab qui ont une vision positive du foulard couvrant le visage. Ensaf Haidar a souligné avoir dû porter le niqab en Arabie saoudite à certains moments parce que cela était obligatoire. Elle estime que le niqab est une manière d'effacer les femmes dans l'espace public et a dit croire qu'il n'avait pas sa place au Québec ni au Canada.


« Si le niqab est là, la femme est absente. Elle est comme un fantôme », a-t-elle affirmé.


Elle a dit ne pas croire que le port du niqab puisse être un choix et a dit espérer qu'il ne soit plus présent au Canada un jour. « Nous sommes venus ici pour être libres. Nous sommes ici car il y a beaucoup de choses que nous ne pouvons pas faire dans notre pays. Je suis ici, je suis une femme autonome, une femme indépendante », a lancé Ensaf Haidar.