Maintien des élections scolaires: de nouvelles munitions pour la communauté anglophone

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Le gouvernement Couillard suscite la grogne chez les anglophones

(Québec) La communauté anglophone a de nouvelles munitions pour s'opposer à la volonté du gouvernement Couillard d'abolir les élections scolaires. Un comité présidé par l'ancienne députée libérale fédérale Marlene Jennings recommande à Québec de maintenir le système actuel, avec quelques ajustements, a appris La Presse.
Ce comité a été mis sur pied en juin par l'Association des commissions scolaires anglophones du Québec, l'Association des comités de parents anglophones, le Quebec Community Groups Network et le Quebec Federation of Home and School Associations. Ils sont tous opposés aux intentions du gouvernement. Le comité avait pour mandat d'examiner la gouvernance des commissions scolaires, d'évaluer tous les modèles d'élection ou de nomination possibles, puis de faire des recommandations au gouvernement.
Selon son rapport, dont La Presse a obtenu des extraits, il recommande de maintenir l'élection des commissaires au suffrage universel, ce qui confortera les quatre associations dans leur position.
Le comité Jennings fait valoir l'importance de « respecter et de protéger le droit constitutionnel » de la minorité anglophone de gérer ses écoles. Pour le comité, cela comprend le droit d'élire les commissaires. Québec croit quant à lui qu'il est possible de respecter les dispositions de la Charte tout en abolissant les élections scolaires. Selon lui, donner plus de pouvoir aux parents, comme le prévoit son plan, permet de se conformer à la Charte.
Plus d'options pour voter
Pour augmenter le taux de participation, le comité Jennings propose d'instaurer le vote électronique, en ligne et par téléphone. Aux dernières élections scolaires, tenues en novembre dernier, le taux a atteint 17,26 % dans les commissions scolaires anglophones, contre 4,85 % dans les francophones.
Dans son rapport qui sera rendu public demain à Montréal, le comité Jennings affirme que les commissaires-parents devraient continuer d'être désignés par l'assemblée générale des parents. Mais il veut que ceux-ci aient les mêmes droits que les commissaires élus au suffrage universel. Ils devraient avoir non seulement un droit de parole, comme à l'heure actuelle, mais également un droit de vote. Le gouvernement a déjà annoncé qu'il compte attribuer ce nouveau droit aux commissaires-parents.
Réplique au plan de Québec
Le comité Jennings ajoute que le nombre de commissaires-parents devrait passer à six - il est de trois ou quatre en ce moment. Au sein du conseil, il ne devrait pas y avoir de représentants des municipalités, des directions d'école, des enseignants ou des autres membres du personnel, soutient-il. Le comité réplique ici au plan du gouvernement dont La Presse a révélé des détails en juin.
On indiquait alors que le gouvernement entend créer des conseils scolaires en lieu et place des commissions scolaires. Chaque conseil serait composé de 15 membres provenant de divers milieux, selon des documents qui circulaient au gouvernement le printemps dernier.
Marlene Jennings a rencontré le ministre de l'Éducation, François Blais, hier, pour lui faire part de ses recommandations. Ni l'un ni l'autre n'a voulu faire de commentaires sur le contenu du rapport.


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