La loi 21 révèle le vrai visage du Canada anglais

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« Le but de la charte canadienne est notamment de pouvoir nous accuser de violer les libertés dès que nous voulons défendre nos valeurs et notre culture »

La loi 21 est à nouveau devant les tribunaux. La contestation de celle-ci est rendue en Cour d’appel. Le débat lié à cette affaire montre au grand jour le vrai visage de la majorité canadienne-anglaise. Derrière un discours de tolérance, celle-ci cache une hostilité viscérale face à la plus grosse minorité du pays, nous, la minorité nationale québécoise. 


La laïcité cause du terrorisme en Ontario!


Plusieurs attaques sont venues des médias anglophones, et c’est justement le sujet d’une recherche du politologue François Rocher, de l’Université d’Ottawa, dont il a parlé dans un colloque récent sur la laïcité. Celui-ci a relevé une multitude de propos malveillants et mensongers. Parmi ceux-ci, un éditorial du Toronto Star de 2019 soutenait que la loi 21 plantait «un poignard dans le cœur de l’identité nationale du Canada en tant que nation multiculturelle.»


L’idée d’assassinat n’est pas seulement figurative au Star puisque, l’an dernier, celui-ci affirmait que la laïcité québécoise était responsable de la terrible tuerie de London en Ontario. On pouvait lire que la loi 21 «sanctionne ouvertement la discrimination et légitime le fanatisme antimusulman qui prend des vies.» En somme, quand un fou furieux au Canada anglais commet un attentat terroriste, c’est la faute des Québécois!


Le Québec plus tolérant


Pourtant, rappelons qu’année après année le Québec compte systématiquement moins de crimes haineux que l’Ontario selon Statistiques Canada. Nous sommes aussi presque toujours en dessous de la moyenne canadienne à ce chapitre. Évidemment, les médias anglophones n’en disent mot, car cela démontre que les Québécois sont les plus tolérants.


Rocher a constitué un échantillon de 237 articles en anglais traitant de la loi 21. Ceux qui sont favorables se comptent sur les doigts de la main. L’accusation de discrimination est celle qui revient le plus souvent, dans 33% des cas. Ce n’est pas surprenant. Au nom du droit des minorités et de la tolérance, le but de la charte canadienne est notamment de pouvoir nous accuser de violer les libertés dès que nous voulons défendre nos valeurs et notre culture.


Devant un tel flot d’accusations, il n’est guère surprenant que les médias canadiens-anglais aient proposé des représailles contre nous. On notera ici la fin des paiements de transfert, l’utilisation du pouvoir de désaveu, qui permet à Ottawa d’invalider nos lois, ou encore une campagne de boycott de nos produits, pour provoquer une crise économique au Québec.


Tout cela me fait penser à un sondage Léger réalisé cette année sur l’image qu’ont les Canadiens des différentes provinces de la fédération. La préférée est la Colombie-Britannique, en raison du climat, de la mer et des montagnes. Ce genre de caractéristiques est de loin celui qui influence le plus les répondants... sauf pour le Québec. Sans surprise, il est la province la moins aimée. Non pas à cause de la température ou de la géographie, mais bien en raison de la personnalité collective des Québécois eux-mêmes, suivant ce que révèle l’étude.


Et ce sont ces gens-là qui nous accusent d’intolérance!

 


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Frédéric Bastien167 articles

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Titulaire d'un doctorat en relations internationales de l'Institut universitaire des hautes études internationales de Genève, Frédéric Bastien se spécialise dans l'histoire et la politique internationale. Chargé de cours au département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal, il est l'auteur de Relations particulières, la France face au Québec après de Gaulle et collabore avec plusieurs médias tels que l'Agence France Presse, L'actualité, Le Devoir et La Presse à titre de journaliste. Depuis 2004, il poursuit aussi des recherches sur le développement des relations internationales de la Ville de Montréal en plus d'être chercheur affilié à la Chaire Hector-Fabre en histoire du Québec.