COVID-19

Manif contre le masque à l'école: «ne touchez pas à nos enfants!»

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Le mouvement évoluera logiquement vers une résistance à la vaccination

Les citoyens anti-masque étaient de retour devant l’Assemblée nationale dimanche. Cette fois, ils étaient accompagnés de plusieurs familles pour dénoncer le port du masque obligatoire pour les enfants dans les écoles. «On doit laisser les enfants tranquilles, on ne doit pas les mêler à tout ça», expriment les manifestants.



Difficile d’estimer la quantité de personnes présentes dimanche lors de la marche. Plus d’un millier de personnes se sont déplacées du Musée national des Beaux-Arts du Québec jusqu’à l’Assemblée nationale, où une dizaine de personnes ont pris la parole devant la foule.


Les habitués des manifestations anti-masque ont déclaré présents avec leurs pancartes, criant au complot et à la «gestion arbitraire» du gouvernement. Horacio Arruda et François Legault ne sont pas leurs hommes préférés.


Plusieurs familles ont participé à la marche, elles, pour exprimer leur désaccord envers la décision d’exiger le port du masque pour les enfants de 10 ans et plus dans les milieux scolaires.


Plusieurs enfants, principaux intéressés dans le débat, ont accompagné leurs parents.





Rappelons que le gouvernement a instauré le port du masque obligatoire pour les élèves dès la cinquième année du primaire. Le masque est «recommandé» pour les plus jeunes.


«On veut montrer à nos enfants qu’il faut se tenir debout, forts et d’arrêter de se laisser faire enlever des morceaux de notre liberté. La santé financière de nos enfants va déjà être touchée et on va leur laisser des traces psychologiques… Je suis contre le masque oui, mais surtout contre la peur que ça nous inflige. La maladie ne vaut pas ça. On parle de vaccin obligatoire, de nous tracer avec les téléphones… Jusqu’où ça va aller?», explique Amélie, mère de trois enfants, dont deux sont en âge de porter le masque à l’école.


«Je travaille dans une microbrasserie et je hais porter le masque, ça nous enlève de la liberté et c’est dur de nous exprimer», ajoute la fille d’Amélie, âgée de 13 ans.








 

 









Les discours se ressemblaient dans la foule. Le Soleil a discuté avec plusieurs familles, la marche pacifique de dimanche était la première fois qu’elles sortaient dans les rues pour s’exprimer publiquement contre les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement.


Valérie est maman et enseignante, elle dénonce aussi la gestion supplémentaire qu’entrainera le port du masque pour le personnel dans les écoles.


«C’est surtout pour les enfants au primaire qui me dérange. Il y a énormément de manipulations pour l’utilisation d’un masque pour un enfant de 10 ans. Pour les enseignants, gérer tout ça, c’est quelque chose. Enlever et remettre le masque plusieurs fois, entrer et sortir de l’autobus, aller aux toilettes, aller en cours d’éducation physique… Et je pense aux enfants avec des problématiques mentaux, ça ne sera pas évident. Il y aura plus de crises, plus d’opposition», explique-t-elle.


En général, les parents indiquent qu’ils aimeraient choisir si leur enfant portera le masque ou non à l’école. Ils comprennent et acceptent en majorité les familles qui choisissent de faire porter le masque à leurs enfants, si certains de leurs proches sont plus à risque par exemple.


Les familles dénoncent donc l'absence de choix, elles se sentent «obligées d'infliger le masque à leurs enfants». Les écoles devraient selon les manifestants choisir leurs propres règles.






Turmel et Duhaime sur la scène


Le rassemblement était organisé par Josée Turmel et Éric Duhaime.


Mme Turmel, ancienne animatrice de télé, s’est associée à plusieurs reprises aux complotistes depuis le début de la pandémie. Sa participation lors de plusieurs événements mettant en question la pandémie et le travail du gouvernement a été remarquée. Elle juge entre autre que le virus n'est pas dangereux pour la population plus jeune.


L’animateur de radio Éric Duhaime, qui tenait le micro du FM93 jusqu’à tout récemment, prend quant à lui position pour la première fois. Il juge que le futur des enfants est assez «gâché» jusqu’à maintenant en raison de la COVID-19; le port du masque à l’école, «c’était trop».


«Depuis le début [de la pandémie], il y a des gens qui s’opposent. À l’époque, à mon micro, j’ai été le premier à dénoncer le confinement exagéré, le port du masque obligatoire… Mais là je pense que quand on s’attaque à des enfants de 10 ans, qu’on les oblige à porter un masque alors qu’il n’y a pas de preuve du bien-fondé de cette décision-là, c’est la goutte qui fait déborder le vase.»


Il critique l’ajout de mesures sanitaires même si les statistiques en lien avec la pandémie s’améliorent. Il croit que les «mesures de plus en plus restrictives» sont improvisées et non nécessaires.


M. Duhaime répète d’ailleurs qu’aucun enfant n’est décédé du virus au Canada. «C’est assez, faut mettre notre pied à terre. C’est la première manifestation à laquelle je participe, je ne participais pas avant pour plusieurs raisons, c’était présenté comme des regroupements de gens bizarres. Là, on a des gens bien placés qui nous expliquent.»


M. Duhaime juge aussi que les mesures sanitaires sont mal présentées. «Ce n’est plus de la science, c’est de la politique.»


Mme Turmel et M. Duhaime ont invité une brochette de personnes à prendre la parole dimanche. Parmi eux, un ancien médecin maintenant à la retraite, des enseignantes, des éducatrices spécialisées et un microbiologiste.


Tous ont défendu les effets négatifs que le masque pourrait avoir sur le développement des enfants, entre autres que la communication verbale est un aspect fondamental dans leur éducation.


Certains spécialistes ont aussi critiqué le manque de données scientifiques qui prouvent que la pandémie est grave. Devant la foule, les allocutions faisaient souvent référence à un «bâillonnement» du gouvernement.


La police de Québec encadrait la manifestation. Le porte-parole David Pelletier indique que «le tout s’est déroulé dans le bon ordre». L’événement s’est terminé aux alentours de 15h. Aucun événement majeur n’a été signalé et les policiers n’ont procédé à aucune arrestation.