Marine Le Pen rencontre Ron Paul à Washington

Élection présidentielle française


Raphaëlle Picard Agence France-Presse Washington - La présidente du Front national, Marine Le Pen, a entamé mercredi sa visite aux États-Unis en rencontrant Ron Paul, un des huit candidats à l'investiture républicaine pour affronter l'an prochain Barack Obama.
Après des incertitudes sur la rencontre, qui avait été annulée pour des raisons d'agenda selon l'entourage de M. Paul, le candidat républicain a finalement reçu dans l'après-midi Mme Le Pen dans son bureau du Congrès pendant une dizaine de minutes.
«C'était très intéressant», a confié Mme Le Pen à la presse à l'issue de l'entretien. «Nous avons longuement parlé de l'ensemble des propositions qui sont les nôtres et que nous avons en commun, en particulier de l'étalon-or», qui présidait au système monétaire international jusque dans les années 1930, a-t-elle dit.
L'étalon-or «lui apparaît comme un élément essentiel du futur système monétaire international, ce que je crois également, un des moyens les plus efficaces pour lutter contre la spéculation», a affirmé la présidente du parti d'extrême droite.
Elle a estimé que M. Paul, représentant républicain du Texas, avait été sur ce sujet «un visionnaire, comme nous avons été nous-mêmes des visionnaires sur la crise économique qui frappe aujourd'hui l'Europe».
De son côté, un porte-parole du candidat républicain a indiqué que M. Paul avait eu «une rencontre privée rapide avec Mme Le Pen, au cours de laquelle la politique monétaire et l'étalon-or ont été évoqués».
Ron Paul, distancé dans les sondages par Mitt Romney et Herman Cain, est considéré comme membre de l'aile «libertaire» du parti conservateur: il s'oppose à l'intervention de l'Etat dans la vie du pays, au point d'être partisan d'une dépénalisation des drogues dures.
En début de journée, Marine Le Pen s'était défendue que sa visite puisse être un «échec» et certifié qu'elle rencontrerait «des élus américains», refusant de préciser leur identité, de peur qu'ils annulent, «victimes de pressions».

Interrogée sur le fait de savoir si elle pouvait faire peur aux Américains, Marine Le Pen a répondu: «J'ai plutôt l'impression que le gouvernement français est très agacé de ma présence ici et qu'il cherche par tous les moyens à minimiser l'impact de ma visite».
«Je pensais que les Etats-Unis étaient un pays libre mais je m'aperçois que le politiquement correct fait des ravages même ici et que la pression de la presse semble être un élément perturbant», a-t-elle lancé après un entretien avec un autre parlementaire américain, le républicain ultra-conservateur Joe Walsh.
Jeudi, à New York, elle doit se rendre à l'ONU pour un déjeuner avec des ambassadeurs et diplomates francophones, à huis clos, puis donner un discours sur la politique internationale dans une salle des Nations unies.
Mme Le Pen a accusé l'ambassadeur de France à l'ONU d'avoir envoyé «un signal assez fort» pour montrer qu'elle n'était ni «accueillie», ni «la bienvenue».
«Quand l'ambassadeur de France se permet de faire une déclaration pour indiquer qu'il ne viendra pas» à un débat des ambassadeurs francophones auquel «il n'a pas été convié, c'est quand même un signal assez fort qu'il cherche à donner», a-t-elle déclaré.
Mme Le Pen a également prévu de rendre visite aux manifestants anti-Wall Street, puis de boucler sa tournée samedi en Floride.


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