Bataille des Plaines

Marois exige à son tour l'abandon du projet de reconstitution

«Ils sont en train de camoufler l'esprit dans lequel ils voulaient le faire, mais ça ne changera rien au fond des choses», a-t-elle dit.

1759-2009 : la résistance

Graham Hughes/LA PRESSE CANADIENNE La Presse Canadienne Martin Ouellet - Pauline Marois change son fusil d'épaule et exige à son tour l'abandon du projet de reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham.
La chef péquiste a justifié jeudi sa volte-face en accusant le président de la Commission des champs de bataille nationaux (CCBN), André Juneau, d'avoir «menti» sur les visées politiques fédéralistes des activités de commémoration.

Après avoir tergiversé pendant plusieurs jours, Mme Marois a finalement décidé de joindre sa voix à celle de son allié du Bloc québécois Gilles Duceppe, qui a réclamé l'annulation de l'événement plus tôt cette semaine.
«C'est terminé, j'en ai discuté avec mes principaux conseillers, avec Agnès Maltais (seule députée du Parti québécois à Québec) et nous demandons que l'événement soit annulé», a dit Mme Marois, en entrevue à La Presse Canadienne.
Réunis en caucus la semaine dernière, les députés du Parti québécois s'étaient dissociés de la commémoration concoctée par la CCBN, mais ils s'étaient bien gardés de condamner l'événement.
Des faits nouveaux révélés ces derniers jours ont toutefois incité la chef péquiste à retourner sa veste.
Selon elle, le Parti québécois a été floué par M. Juneau, qui avait assuré personnellement à la députée Maltais que le projet de commémoration n'avait aucune visée ou portée politique.
La CCBN, avait confié M. Juneau, joue un rôle marginal dans la préparation de l'événement, si ce n'est d'autoriser des amateurs de reconstitution historique à venir recréer la bataille l'été prochain à Québec.
Or, André Juneau a menti, a soutenu la chef péquiste, citant des informations obtenues en début de semaine par le quotidien Le Devoir. On y rapportait que le président de la Commission des champs de bataille est un «ardent promoteur de la visibilité canadienne», enthousiasmé par le défunt programme des commandites et qui caressait depuis des années le projet de célébrer le 250e anniversaire de la bataille de 1759.
On constate que ce qui nous avait été dit était faux. (La commémoration) est une stratégie élaborée par un représentant des institutions fédérales, en l'occurrence M. Juneau, pour donner plus de visibilité au Canada», a laissé tomber Mme Marois.
Confier à un organisme fédéral le soin de «célébrer» le 250e anniversaire de la bataille équivaut à «nier» la portée d'un événement aussi fondamental que la chute de la Nouvelle-France, a-t-elle affirmé.
Plongée dans la controverse, la Commission des champs de bataille nationaux est retournée à sa table à dessin et promet de présenter, sous peu, une programmation plus sobre. A l'origine, le calendrier des activités prévoyait entre autres un bal masqué, des croisières et un spectacle Wolfe-Montcalm. La «fête» annoncée pour l'été 2009 sur les plaines a été saluée sans réserve par le maire Régis Labeaume mais décriée par les nationalistes. Ces derniers y voient une banalisation de la conquête britannique.
Mais même si le projet est revu et corrigé, cela ne le rendra pas plus acceptable pour autant, a argué Mme Marois.
«Ils sont en train de camoufler l'esprit dans lequel ils voulaient le faire, mais ça ne changera rien au fond des choses», a-t-elle dit.


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