Match Algérie-Sénégal : faut-il laisser la « liesse populaire » défier l’État français ?

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L'autoflagellation française sur la colonisation doit cesser


Vendredi soir, avant la finale de la Coupe d’Afrique, opposant l’Algérie au Sénégal, on ne parle, dans les médias, que des débordements qui pourraient se produire en France. Le HuffPost se demande pourquoi certains binationaux célèbrent leurs victoires plus que d’autres, estimant que la ferveur des Algériens en France est comparable à celle des Portugais. Une façon de banaliser les difficultés d’intégration d’une partie de la jeunesse d’origine immigrée.


Personne ne dénie le droit, pour un Français, de célébrer la victoire d’une équipe étrangère, quand il a des racines dans ce pays. Il n’est pas obligé, cependant, de se livrer à des dégradations ou des pillages. Prendre l’exemple des supporters portugais, fiers que l’équipe menée par Cristiano Ronaldo l’emporte sur la France en finale de l’Euro 2016, pour conclure qu’il y aurait, en matière d’indignation, deux poids et deux mesures n’a pas grand sens. Car les Portugais, tout comme les Italiens ou les Espagnols, n’ont jamais remis en question la souveraineté de leur pays d’accueil.


Mais quand des drapeaux algériens foisonnent à Paris et dans plusieurs villes de province, quand, à Tours, place Jean-Jaurès, un drapeau français est remplacé par un drapeau algérien, on peut légitimement se demander si c’est la manifestation d’une « liesse populaire » ou un signe de provocation et de refus de s’intégrer, fût-ce d’une minorité. Le HuffPost met en avant « la force du sentiment national », soulignant que « l’histoire de la guerre d’Algérie et l’attachement du pays à son indépendance » expliquent ces excès. C’est bien là le problème ! Il y aurait, en France, des Français qui ne se sentent pas Français et ne veulent pas le devenir.

Ce n’est pas faire de la discrimination ni de la ségrégation que de le constater. En de nombreuses occasions, les manifestations communautaristes témoignent du non-respect des usages de notre pays et de la contestation de l’État français. Faut-il rappeler qu’après l’attentat de Charlie Hebdo, les minutes de silence ont souvent dérapé dans les écoles : ce n’était pas le fait d’Espagnols, d’Italiens ni de Portugais. Pour une partie de la jeunesse d’origine immigrée, qui honore l’équipe de football algérienne, la France ne serait donc pas leur vrai pays. On ne peut pas faire l’innocent en feignant de croire que le drapeau algérien n’a qu’une valeur sentimentale, sans signification politique.


Il est vrai que certains politiciens, jusqu’au président de la République, attisent le ressentiment de populations maghrébines. Quand Emmanuel Macron, candidat d’En Marche !, a qualifié, la colonisation de « crime contre l’humanité », quand, une fois élu, il s’est dit, lors d’un voyage au Burkina Faso, le représentant d’une génération pour laquelle « les crimes de la colonisation européenne sont incontestables », il a non seulement insulté l’Histoire, les pieds-noirs et notre armée, mais il a exacerbé et justifié les rancœurs des Algériens contre la France.


Selon le site francophone TSA (Tout sur l’Algérie), l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) vient d’appeler le Parlement algérien à proposer un projet de loi sur la criminalisation des actes de la colonisation française en Algérie : « Nous devons demander des comptes aux Français. Le Parlement algérien doit proposer une loi pour exiger des compensations à la France », a déclaré son secrétaire général, le 15 juillet. Il y aura de bonnes âmes en France pour ne pas s’en offusquer. Ce sera un argument supplémentaire pour tous ceux qui, en France, ne se reconnaissent pas Français. Par angélisme ou par complaisance, on donne des verges pour se faire fouetter.