En gestion de crise, il faut tout sortir, tout admettre, dès le début. Refuser aux opposants et aux médias de nous imposer un long supplice.

Suivant le reportage d’Enquête, Philippe Couillard a pris la direction contraire. Initialement, il banalisait. Depuis, sa position évolue chaque jour.

La réponse du gouvernement est toujours mauvaise sur trois aspects. Elle va bouger encore.

Le commissaire

Une vérification du commissaire à l’éthique n’est pas le forum approprié pour vider l’affaire.

Son mandat est expiré et il a lui-même demandé à être remplacé. Pourquoi ça traîne? Certains supputent que c’est parce qu’il est très accommodant. Depuis 2010, jamais n’a-t-il recommandé la moindre sanction. En outre, ses pouvoirs d’enquête sont très limités.

Les documents

Les documents du ministère du Développement économique permettraient de voir si une modification significative à la subvention de Premier Tech est survenue. À l’opposition qui les réclame, Jean-Marc Fournier a refusé. Le lendemain, Dominique Anglade a fini par concéder qu’ils seraient remis au commissaire.

Tant que ces documents ne seront pas publics, l’opposition continuera de demander ce qu’ils cachent.

Sam Hamad

Le député de Louis-Hébert ne se remettra pas de cette crise.

Le maintien de ses privilèges le faisait déjà mal paraître. Son départ précipité vers la Floride l’a rachevé. Le fait que Sam Hamad se croit victime d’une injustice révèle un autre problème.

Le lieutenant de Philippe Couillard ne voyait aucun souci à faire collecter ses fonds par Marc-Yvan Côté, qui offrait son influence aux donateurs. Possible que Sam Hamad l’ignorait, mais en s’associant au bagman le plus louche au nord du Rio Saint-Laurent, il s’est rendu vulnérable.

Il n’est victime que de sa propre imprudence... et peut-être aussi de la pression de Jean Charest qui exigeait de lui 150 000 $ chaque année.

Hamad devra démissionner et c’est dans l’intérêt du gouvernement qu’il le fasse rapidement.