Société américaine

Me, myself and I

Tribune libre

En lisant la chronique d’Émilie Nicolas parue dans Le Devoir du 20 mars sous le titre Le pouvoir...nu , j’ai été littéralement sidéré par ses propos stupéfiants sur la bassesse humaine à laquelle se livrent au grand jour le président américain Donald Trump, le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et le président soviétique Vladimir Poutine.

«Nous avons un enjeu d’empathie suicidaire civilisationnelle...La faiblesse fondamentale de la civilisation occidentale, c’est l’empathie... Même s’il considère important de «penser aux autres», Musk croit que l’empathie peut détruire la société». Quelle diatribe ignominieuse qui ouvre la voie inéluctablement au monde sordide du «me, myself and I» dans lequel le narcissisme et le nombrilisme outranciers font force de loi.

«La mort de l’empathie humaine est l’un des premiers signes et des plus révélateurs d’une culture sur le point de sombrer dans la barbarie», écrivait Hannah Arendt. Trump, Nétanyahou et Poutine trempent à pieds joints dans leur univers déshumanisant où règnent en maître la loi du plus fort et le mépris systémique de toute forme d’empathie inconciliable avec leur appétit de prédateurs insatiables.

«La préoccupation pour les autres sont des traits que le patriarcat associe à la féminité, et donc au faible et au méprisable», argue la chroniqueuse. Un recul qui nous ramène plusieurs décennies en arrière du temps où le rôle de la femme se limitait à être cantonnée à la maison et à poursuivre la progéniture familiale.

«Trump et ses acolytes nous évoquent un imaginaire où le pouvoir est une fin en soi, la domination sert la domination, l’argent appelle l’argent, l’agression est une vertu qui se suffit à elle-même, et le seul intérêt qui puisse compter est le sien», poursuit Émilie Nicolas. Un extrait percutant qui illustre sans équivoque la prédominance du pouvoir pour le pouvoir et qui conduit sans coup férir à l’anarchie et au chaos.

Sous l’effet pervers de Donald Trump, les Américains s’enlisent inévitablement dans un maelstrom séditieux dans lequel l’empathie envers l’autre est reléguée dans l’univers des archaïsmes, un discours alarmant et foncièrement déshumanisant. Vivement une voix qui remettra les pendules à l’heure de la solidarité envers la nécessaire empathie intrinsèquement liée à la nature humaine.


Henri Marineau, Québec



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