Meurtres de masse « racistes » à El Paso et Dayton : l’hystérie anti-Trump bat son plein !

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« L’Amérique de Donald Trump est aussi l’enfant bâtard de celle de Barack Obama. »


Il y a tellement de bonnes raisons de critiquer Donald Trump qu’il n’est pas nécessaire d’en inventer de mauvaises ; surtout à propos des deux récentes fusillades d’El Paso et de Dayton, survenues ce week-end dernier.


Ces deux meurtres de masse seraient donc le fait de « suprémacistes blancs ». Fort bien. Donald Trump a beau tweeter, en tant que « personne la moins raciste du monde » – ce qui ne veut pas dire grand-chose mais ne mange jamais de pain –, nombre de ses adversaires persistent à écrire le contraire sur les réseaux sociaux, jusqu’à insinuer que le magnat de l’immobilier serait l’instigateur caché de ces tueries.


Pour Pete Buttigieg, candidat postulant à l’investiture du Parti démocrate, « le nationalisme blanc, c’est le mal. Ça encourage des gens à commettre des meurtres, et c’est toléré aux plus hauts niveaux du gouvernement américain, et ça doit cesser. »


Certes. Il nous est ici rappelé que les mots pourraient être suivis d’actes, quand mal compris par des esprits faibles. Mais l’actuel président américain n’est pas précisément connu pour sa foisonnante production philosophique. Et à ce compte, faut-il interdire la lecture du Capital de Karl Marx au simple motif qu’il aurait pu être responsable du goulag soviétique ? Brûler ceux de Diderot et de Rousseau, puisque susceptibles d’avoir donné une sorte de sauf-conduit intellectuel à ceux qui ont mis en œuvre le génocide vendéen ? Interdire les rediffusions du film Woodstock, Jimi Hendrix ayant pu influer de loin sur la tuerie de la famille de Charles Manson, hippie jadis très proche des Beach Boys ? Dans la foulée, envoyons l’ignoble fratrie des surfeurs à Guantánamo !


Oui, les idées peuvent éventuellement tuer. Quand, en 1969, Serge July, qui n’est pas encore le directeur de Libération, publie Vers la guerre civile, il n’encourage pas forcément les futurs tueurs des Brigades rouges, de la Fraction armée rouge ou d’Action directe. Mais, au moins, leur désigne-t-il quelques cibles… Après, en faire le responsable de l’assassinat d’un Georges Besse, alors patron de Renault, en 1985, il y a un pas qu’il serait délicat de franchir. Et puis, à ce titre, il faudrait aussi interdire la Sorbonne, sachant qu’avant et après guerre, elle a formaté tant de tyranneaux plus ou moins communistes. La Sorbonne, combien de morts putatifs ?


Pour en revenir aux USA, si cette nation détient le funèbre record de ces meurtres de masse – 250 depuis le début de l’année, ce qui n’est pas rien -, il n’en faudrait pas pour autant oublier que ces 589 victimes ne représentent que 3,77 % des meurtres commis outre-Atlantique ; 15.590 au dernier comptage.


Après, ces meurtres sont-ils de nature raciste ? En admettant toutefois qu’il s’agisse d’un « racisme » à sens unique, Blancs contre Noirs, l’inverse n’entrant pas dans le traditionnel logiciel humaniste, rien n’est moins évident.


Surtout à en croire cette passionnante étude du Wall Street Journal, remontant il y a déjà plus de dix ans et citée par Les Inrockuptibles, périodique pas véritablement en pointe dans la lutte identitaire, il ressort qu’au-delà des clichés « racistes », la criminalité au quotidien serait plutôt d’ordre intracommunautaire : « Les Blancs tuent des Blancs, les Noirs tuent des Noirs. » Principaux motifs de ces crimes ? « Les triangles amoureux, les règlements de comptes entre bandes rivales et les rixes sous influence de l’alcoo. »


Nous voilà assez loin, et des Black Panthers et du Ku-Klux-Klan, mais seulement témoins des soubresauts d’une société fatiguée, qui se voulait naguère à l’avant-garde du monde, alors qu’elle n’en est aujourd’hui plus qu’un poids mort n’en finissant plus de crouler sous le poids de ses propres contradictions. Société sans frontières qui aboutit à en construire de nouvelles, melting-pot post-racial donné pour horizon indépassable, mais qui accouche d’un monde où des communautés préfèrent cohabiter les unes loin des autres plutôt que de communier dans le « vivre ensemble ».


En ce sens, l’Amérique de Donald Trump est aussi l’enfant bâtard de celle de Barack Obama.