«On devrait célébrer l’excellence»

Le critique culinaire Thierry Daraize déplore la polémique entourant le choix du réputé chef Joël Robuchon

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L'excellence n'a pas la cote en ces temps égalitaristes






Le Casino de Montréal est allé chercher le «Sidney Crosby» de la gastronomie pour diriger son nouveau restaurant controversé, estime un critique culinaire montréalais, qui pense qu’aucun chef québécois n’aurait fait l’unanimité.




L’ouverture d’un restaurant haut de gamme du réputé chef français Joël Robuchon en décembre dernier grâce à un contrat sans appel d’offres de 11 millions $ du Casino de Montréal a soulevé un tollé sur la scène culinaire montréalaise en décembre.




«Au final, cette histoire est mauvaise pour tout le monde. Personne n’est content alors qu’on devrait célébrer l’excellence, d’où qu’elle vienne», déplore le critique culinaire Thierry Daraize.




Les voix se sont élevées de toute part au lendemain de l’annonce de Loto-Québec pour dénoncer le choix d’un chef étranger alors que le Québec regorge de talents.




«Les gens se sont heurtés au fait qu’on n’ait pas pris la décision de mettre de l’avant un chef d’ici, de le porter et de l’élever. Mais celui qui aurait été choisi, le fils élu, aurait été crucifié sur la croix. Aucun d’eux n’aurait fait l’unanimité», dit M. Daraize, en référence à la vive compétition qui règne dans le milieu culinaire québécois.




« Logique »




Le critique aurait préféré que le Casino arrête son choix sur un chef de la province, mais il admet que la décision de la société d’État est somme toute logique.




«Aucun chef ici, même avec tout son talent et sa passion n’a le rayonnement planétaire et l’expérience de




M. Robuchon. C’est un orfèvre», dit M. Daraize




L’octroi du contrat de 11 millions $ a été dénoncé à l’Assemblée nationale par le Parti québécois et la Coalition avenir Québec cette semaine. Le ministre des Finances, Carlos Leitao, a toutefois défendu cette décision, soutenant que Montréal profitera du rayonnement du chef Robuchon.




«Il reste que c’est de l’argent public. Pourquoi est-ce qu’on devrait payer 11 millions $ pendant que des gens n’ont rien à bouffer ? Moralement, c’est dur à justifier», dit le critique.




Selon lui, il trop tôt pour dire si cette dépense d’argent public est justifiée. Il faudra attendre de voir les retombées économiques et l’impact réel du restaurant sur le «prestige» de la ville.




 



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