J'aimerais attiser le débat sur Force Québec et le Parti québécois avec Pauline Marois comme chef.
Plusieurs personnes sur Vigile ont pris la défense de Madame Marois dernièrement. Étrangement, ce sont les mêmes qui attaquent avec virulence le groupuscule "Force Québec" de François Legault.
On accuse Force Québec de vouloir mettre la mécanique référendaire en veilleuse. Ah bon!
Voilà ce que Pauline Marois suggérait en posant sa candidature à la chefferie du Parti québécois:
"Pauline Marois a annoncé sa candidature à la direction du parti en proposant de procéder à des changements profonds: mettre en veilleuse la mécanique référendaire, s'adapter aux aspirations des Québécois et renouer avec le nationalisme identitaire." http://www.ledevoir.com/politique/quebec/143449/l-electrochoc-pauline-marois
Pauline Marois, comme Benoît Pelletier, fait la promotion du nationalisme identitaire. Pauline Marois, comme François Legault et Joseph Facal, met en quelque sorte l'idée de la souveraineté du Québec en veilleuse.
Mais attendez, ce n'est pas tout. C'est Pauline Marois qui a déclaré en 2006 que le Québec vivrait cinq années de turbulences suite à l'accession à la souveraineté du Québec. Ne croyez-vous pas que les fédéralistes ne s'en souviennent pas, que les souverainistes mous en n'ont pas été influencés?
Moi je m'en souviens. Bien sûr, ça ne m'inquiète pas et je suis toujours pour la souveraineté du Québec. C'est certain qu'il y aura des turbulences, mais que la cheffe d'un parti le dise de cette façon, ce n'était pas vraiment songé.
Il faut penser à la population un peu, de temps en temps. Il faut lui dire que la séparation du Québec du Canada, ce sera comme un déménagement et un réaménagement. Une fois les deux complétés, quoi de plus tripatif que de s'asseoir dans son nouveau salon, d'être le maître de la télécommande, de pouvoir choisir ses programmes à la télé, de pouvoir écouter ce que l'on veut, etc.
Enfin, je crois, pour le moment, que Force Québec pourrait vraiment faire avancer le Québec autant, sinon davantage, que le Parti québécois avec Pauline Marois comme chef. Je le dis en tant que quelqu'un au centre.
Je crois sincèrement que si ce sont les gauchistes du PQ qui craignent le centre-droit de Force Québec, il vaudrait véritablement mieux d'aller tout de suite cogner à la porte de Québec solidaire. De toute façon, même sans Force Québec, le PLQ serait réélu si le PQ se présente avec Pauline Marois. Dans l'opposition, c'est Amir Khadir qui prend la place, pas Pauline Marois. C'est Amir Khadir qui est à l'origine d'une pétition à l'Assemblée nationale pour un moratoire sur le gaz de schiste.
Par conséquent, non seulement le Parti québécois ne réussit pas à profiter de la débâcle du PLQ (n'oubliez pas qu'une frange de la population aura tout oublié cette débâcle au moment d'aller voter aux alentours de 2012), mais c'est Québec solidaire qui risque fort bien de gruger des votes au PQ.
C'est certain, si Force Québec devient un parti politique, le Parti québécois est mort. Comprenez-moi bien, je ne le souhaitais pas, je ne le souhaite pas, je ne fais qu'analyser la situation.
C'est pour ces raisons que je crois que les souverainistes à gauche devraient dès maintenant investir Québec solidaire et ceux de centre et de droite réfléchir un peu sur l'avenir du PQ, pourquoi la situation est telle...
Où est la différence entre le PQ de Pauline Marois et Force Québec?
C'est certain, si Force Québec devient un parti politique, le Parti québécois est mort.
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8 commentaires
Archives de Vigile Répondre
8 octobre 2010Madame Levasseur,
vous écrivez "Si Mme Marois a été capable de démanteler le PLQ et de mettre à terre Charest, nos 2 Elvis Gratton n’ont qu’à bien se tenir car elle les connait bien et elle sait où frapper pour que ça fasse mal."
Écoutez, j'ai vendu des cartes pour le PQ, j'en ai fait la promotion. Mon texte n'est que constatations, et je crois que je suis réaliste. De dire que Mme Marois a démantelé le PLQ et a mis Charest à terre, c'est de bien gros mots.
Dans les médias, c'est QS qui a affecté le PLQ (démantelé est un trop grand mot alors que le PLQ continue de voguer, qu'il n'y a aucune crisse de manifestation d'organisées, que le PQ ménage la chèvre et le choux, que les syndicats se taisent, que les assos étudiantes sont invisibles, etc)
Peut-être que le PQ et la FTQ ont de quoi à se reprocher dans toutes ces histoire de corruption dans l'industrie de la corruption. Ça pourrait expliquer leur silence, leurs mouvements sur la pointe des pieds. Pensez-y un peu...
Madame Levasseur, non, Mme Marois n'a rien démantelé du tout. En fait, il n'y a que du chialage... Tout le monde s'imagine qu'en attendant les prochaines élections, tout ira mieux, que le PQ va être élu, que ça sera comme avant 2003.
Eh bien non! Avant 2003, les gens manifestaient plus qu'aujourd'hui, les étudiants sortaient dans la rue (dernière fois en 2004 contre la hausse des frais de scolarité), le PQ, avant 2003, avait plus de poigne, n'avait pas peur de ne PAS ménager la chèvre et le choux.
Je commence à croire qu'il y a juste moi qui voit la situation du Québec telle. Enfin, peut-être que je me trompe royalement.
Archives de Vigile Répondre
8 octobre 2010Je ne crois pas que le PQ va être affecté par le nouveau parti, au contraire ça va fouetter le PQ et il va devenir plus productif. Si Mme Marois a été capable de démanteler le PLQ et de mettre à terre Charest, nos 2 Elvis Gratton n'ont qu'à bien se tenir car elle les connait bien et elle sait où frapper pour que ça fasse mal.
Je crois que tout le monde ici panique trop facilement au sujet du PQ. Mme Marois sait très bien où elle va et il lui reste encore bien du temps pour paufiner sa stratégie avant de l'étaler au grand jour. Faudrait vous calmer le ponpon un peu et réfléchir comment on peut aider le PQ à bien mener sa mission vers l'indépendance au lieu de lui mettre toujours les bâtons dans les roues. Si vous êtes votre pire ennemi pourquoi les fédéralistes se forceraient pour faire mieux?...
Caroline Moreno Répondre
7 octobre 2010"C’est certain, si Force Québec devient un parti politique, le Parti québécois est mort."
Le PQ est déjà mort et démembré.
Legault et Facal n'ont pas compris que ce qui l'a tué c'est justement l'abandon de la lutte pour l'indépendance du Québec.
Il serait plus intelligent et stratégique de leur part de se joindre au gouvernement provisoire du Québec dans le but de déclarer l'indépendance du Québec et de gouverner un pays plutôt qu'une province canadienne.
Jean-François-le-Québécois Répondre
7 octobre 2010@ S. Racine:
«C’est certain, si Force Québec devient un parti politique, le Parti québécois est mort.»
Ça, ça ferait bien bien plaisir au clan Desmarais. C'est sans aucun doute précisément ce qu'il souhaite...
Plus tard, les élections se joueront entre les pourris libéraux provinciaux, et un parti lui aussi de droite, mais nationaliste (sans être indépendantiste, cependant).
À mon humble avis, depuis quelques années, nous assistons à la mise en place des conditions du début de la fin, pour la nation québécoise telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010Je suis d'accord M. JMRS. Mais je crois que c'est bien plus une habitude d'utiliser le mot que d'une persistance.
Et puis, pour argumenter sur une note légère, lorsqu'un couple se sépare, il y a habituellement une personne du couple qui garde la maison et l'autre va vivre ailleurs.
Dans le cas du Québec et du Canada, on peut dire alors que la séparation a toujours existé. Seulement, que le divorce n'a pas été fait, et que le Québec n'a toujours pas récupéré tous ses biens et pouvoirs.
Parlons alors d'officialisation du divorce. L'autonomisme, c'est donc la séparation, mais sans le divorce. Le PLQ c'est la soumission et l'acceptation de se faire manipuler.
Il nous faut donc un parti qui déclare vouloir divorcer. Mais il ne faut pas refuser de divorcer seulement parce qu'on a peut de perdre ci ou ça. Parce qu'on a peur de devoir travailler deux fois plus fort, parce qu'on devrait faire des réaménagement, avoir des conflits avec l'autre personne.
Un divorce, c'est pénible, mais j'imagine que les hommes et les femmes qui sont passé par là ne le regrettent pas ensuite.
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010Disons que si le Québec faisait la souveraineté demain, ça l'avantagerait économiquement.
Mais le PQ ne fera pas la souveraineté demain. En 2012, le Québec serait en bien moins bonne santé sociale et économique. Le Québec sera par terre.
Si le PQ était vraiment déterminé à survivre, si les Québécois voulait vraiment arrêter la débâcle, les gens seraient dans la rue, les syndicats, les associations étudiantes... Le PQ serait parmi eux, à manifester.
Mais rien! C'est mort! C'est l'apathie totale. Bien sûr, quelques uns d'entre nous dénonçons, analysons, mais il faut penser à la majorité silencieuse. À quoi pense-t-elle?
Je crois qu'elle est déprimée. Je crois qu'elle ne croit pas en Pauline Marois. Je crois que les syndicats et les associations étudiantes ne veulent plus faire de politique. Les gens ne veulent pas y penser. Ils sont écœurés.
Vous voyez, écœurés comme lorsqu'on ne fait plus sa vaisselle, on ne fait plus son lit, on ne fait plus le ménage... on se laisse aller. Les gens croient que la politique c'est inutile.
Moi je le redis, les partis d'opposition doivent absolument, énergiquement, parler d'un nouveau mode de scrutin. Chaque député doit expliquer à la population en quoi un mode de scrutin proportionnel permettrait d'enlever un peut de cette morosité, de recommencer à croire en la politique. En d'autres mots, que la population s'éveille, ait envie de s'intéresser à la politique, de manifester, de militer, pour un nouveau mode de scrutin.
Les Québécois souverainistes vivent dans une forme d'ambivalence parce qu'ils savent que s'ils ne votent pas pour le PQ, Jean Charest va reprendre le pouvoir. Un autre parti politique, comme Force Québec, viendrait seulement cloué le dernier clou dans le cercueil de la morosité québécoise.
C'est pourquoi je demande à François Legault, si jamais il transforme son mouvement en parti politique, d'avoir la décence de promouvoir la création rapide d'un nouveau mode de scrutin. J'espère que le PQ et QS vont aussi se joindre à François Legault.
Enfin, moi je ne fais que suggérer, lancer des idées, car je ne vis plus au Québec. Mais je partage encore votre morosité.
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010Monsieur Racine,
Vous persistez comme beaucoup d'autres à réduire la
démarche du Québec à du "séparatisme" du reste du
Canada.
Essentiellement, il s'agit de mette Ottawra dehors du
Québec. Quant aux relations qui s'en suivront avec le
"Reste du Canada"(terme qui me horripile), elles seront comme dans toute politique d'État affaire d'intérêts, de rapports de forces et d'effectivité, non de sentiments ou ressentiments.
Nous ferons affaire avec une seule province à la fois, dans une relation d'État à État. La Saskatchewan est d'accord, l'Ontario de Dalton Mc Guinty également. La Nouvelle Écosse qualifie déjà Ottawa comme un gouvernement de trop. L'Ouest va suivre.
De même avec les États américains, dont notre voisin immédiat New York, puis, le Vermont, le New Hampshire et le Maine.
Vous voyez comme moi comment les intérêts des Orangistes et des
United Empire Loyalists sont servis avec le système actuel, dont les assises étaient en place dès le Union Act de 1840.
Depuis ce temps, le centralisme unitaire a pris de la force, grâce aux chemins de fer, aux lignes télégraphiques et aux canaux, grâce aussi à trois guerres, celle des Boers, celle de 1914-18 et celle de 1939-45, qui ont fourni aux "power brokers" l'occasion de renforcer leur emprise sur tout l'espace continental canadien.
Le Canada est un continent et j'insiste. Le pouvoir est complètement dans ses communications, de sorte que toute métamorphose des communications entraîne derechef des déplacements des bases des pouvoirs existants. Il faut se le mettre dans la tête.
Menacé, non seulement par le Québec mais également par plusieurs autres provinces d'empire inféodées comme nous au pouvoir central unitaire et arbitraire, vous comprenez que la réaction de l'Oligarchie de Bay Street et de l'Autocratie d'Ottawa vise à centrer davantage la vis du pouvoir unitaire. Ceci produit à la fin l'effet contraire souhaité par les "maîtres" alors que les provinces progressent vers des statuts d'États qu'il faudra bien reconnaître un de ces jours.
Une question statutaire qui s'appuie sur les principes de stratégie d'État, dont le principe central de concentration et d'économie de l'effort, n'a rien à voir avec une idéologie en "isme".
Le Québec est un État. Le Canada est un continent dominé par un pouvoir post-impérial, centralisateur, unitaire et arbitraire et voilà le fondement géopolitique de notre action.
Les Québécois tendent naturellement vers l'État Nation, de jure comme de facto. Ce n'est pas du séparatisme et l'expression "se séparer du Canada" est inappropriée.
JRMS
@ Richard Le Hir Répondre
7 octobre 2010M. Racine,
Il y a quelques années, le Parti Québécois s'était livré à un exercice simpliste pour démontrer que la souveraineté serait sans conséquence sur le plan économique, à l'initiative de François Legault. Malheureusement, il s'était fait ramasser de première, entre autres par le soussigné.
Dans la conjoncture de l'époque, le Québec ne pouvait pas être autrement que perdant. L'économie ontarienne roulait à fond de train, et il y avait un important écart dans le régime fiscal des deux provinces qui avantageait l'Ontario.
Si le PQ avait fait la souveraineté à ce moment-là, Le Québec y goûtait pas à peu près. Il y aurait eu un exode important de Québécois anglophones qui se serait traduit par une baisse correspondante du PIB.
La conjoncture actuelle est très différente. Il y a moins de chômage au Québec qu'en Ontario, et, moins dépendante de l'économie américaine que l'économie ontarienne,l'économie québécoise est moins touchée par la crise actuelle. Qui plus est, l'endettement des États-Unis et de l'Ontario a considérablement augmenté au cours des dernières années, ce qui garantit l'annulation de l'avantage fiscal dont ils jouissaient par rapport au Québec, car les taxes vont y augmenter plus vite qu'au Québec. Au rythme où vont les choses, le Québec pourrait même développer un avantage concurrentiel à ce chapitre.
Tout cela pour dire que dans cette nouvelle perspective, la perspective d'un exode important n'existe plus, et que l'indépendance du Québec ne serait pas suivie d'effets négatifs. Je suis même pour ma part convaincu que le Québec pourrait profiter de la situation pour des raisons que j'ai déjà exposées ailleurs.
Richard Le Hir