PARTI CONSERVATEUR

PCC: Erin O'Toole l’emporte et devient chef

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O'Toole est un libéral qui ne changera pas profondément la direction donnée au Canada par l'élite mondialiste


OTTAWA – L’ex-ministre Erin O'Toole est devenu chef du Parti conservateur du Canada (PCC), dans la nuit de dimanche à lundi, et Peter MacKay, qui était vu comme favori en début de course, a mordu la poussière. 


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«Vous m’avez donné une mission claire, celle d’unir ce parti, de faire triompher nos valeurs conservatrices et de montrer aux Canadiens ce que nous savons très bien, soit que Justin Trudeau et son équipe affaiblissent notre grand pays», a lancé aux militants conservateurs le nouveau leader qui succède à Andrew Scheer, dans son discours de victoire.


C’est au terme d’un troisième tour du scrutin préférentiel que M. O'Toole, député de la région du grand Toronto et originaire de Montréal, a été sacré vainqueur, recueillant 19 271 points, contre 14 528 pour M. MacKay, ancien ministre de la Justice et dernier chef en date du parti progressiste-conservateur.





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L’élection a été serrée entre les deux ex-membres du gouvernement de Stephen Harper et elle s’est conclue vers 1 h, lundi matin. M. MacKay menait au premier tour, mais son avance était bien mince et a été défaite par M. O’Toole dès le deuxième tour.


M. O’Toole devait toutefois recueillir au moins 16 901 sur les 33 800 points que représentaient les 338 circonscriptions canadiennes dans cette élection qui suit un système de vote préférentiel.   





«O’Toole est le nouveau leader du Parti conservateur du Canada et le Québec a joué un rôle décisif dans sa victoire», a commenté le politologue Daniel Béland, directeur de l'Institut d'études canadiennes de McGill.


«Le fait d’avoir développé une plateforme spécifique pour le Québec et d’avoir fait de gros efforts sur le terrain explique sans doute son excellente performance», a-t-il ajouté.       



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D’ailleurs, le nouveau chef s’est adressé plusieurs fois aux Québécois dans son discours d’intronisation, ne manquant pas de se dire enthousiaste et dévoué au fait français.


M. O’Toole a aussi tendu la main à ses anciens adversaires ainsi qu'aux Canadiens de divers horizons. «Que vous soyez hétérosexuel ou gai, que vous n'ayez jamais voté conservateur ou que vous n'ayez même jamais voté, que vous priiez le vendredi, samedi, dimanche ou jamais, que vous soyez nouveau canadien, vous avez une place chez les conservateurs.»





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Erin O’Toole a surtout misé, dans son allocution, sur les enjeux économiques du pays à la suite du confinement. Il s’est montré prêt à en découdre en campagne électorale, dès cet automne, s’il le faut.


«Mais je ne vais pas juste critiquer les libéraux. Nous allons proposer une vision d’un Canada plus fort, plus uni et plus prospère», a-t-il ajouté.


Un vote de confiance envers le gouvernement Trudeau doit se tenir cet automne aux Communes, et, de façon générale, les gouvernements minoritaires comme celui qui est en place n'ont pas une longue durée de vie.      



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Malgré l’optimisme affiché par M. O’Toole, les défis qui l’attendent sont de taille. Le professeur à l’Université de l’Alberta, Frédéric Boily, a notamment noté dimanche que celui-ci devra faire des choix difficiles en temps de COVID-19.


«Il devra décider si c'est le temps de parler d'équilibre budgétaire et de gouvernement limité, ou alors s'il faut que les conservateurs prônent, à leur façon, une intervention de l'État, quitte à remettre à plus tard les questions de la lutte aux déficits», a-t-il résumé.


Soirée de cafouillage


Les résultats de l’élection conservatrice se sont fait attendre pendant de longues heures dimanche soir en raison de problèmes techniques ayant entraîné du retard dans le dépouillement des votes.


Un porte-parole du PCC a précisé, dimanche, que les problèmes techniques étaient survenus en raison d’une machine servant à ouvrir des enveloppes. Certains bulletins de vote ont été endommagés et l'information que ceux-ci contenaient a dû être réinscrite sur de nouvelles feuilles afin de continuer le dépouillement.


L’événement entourant le dévoilement du successeur d’Andrew Scheer devait initialement débuter à 18 h, mais les résultats du premier tour n’ont finalement été dévoilés qu’après minuit.





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Les ex-ministres MacKay et O'Toole ont été les meneurs tout au long de la course à la chefferie qui a suscité peu d’intérêt, étant donné la pandémie de COVID-19. Il était toutefois plausible que l’avocate torontoise Leslyn Lewis, qui a terminé troisième, cause la surprise en devenant la première femme noire élue à la tête d’un parti fédéral. Pratiquement inconnue au début de la course, cette pro-vie a réussi à récolter l’impressionnante somme de deux millions $ en financement. En comparaison, M. MacKay a amassé environ 3,1 millions $.


L’ex-ministre des Anciens Combattants Erin O’Toole a passé toute sa campagne à se poser en «vrai bleu» pouvant remettre le Canada sur les rails.


Quant à Peter MacKay, ancien ministre des Affaires étrangères et de la Justice, il a misé sur sa volonté d’unir les troupes conservatrices et de se distancier du conservatisme social, courant s’opposant à l’avortement.



  • Écoutez l'entrevue du chroniqueur politique Antoine Robitaille avec Caroline St-Hilaire à QUB Radio:






Derek Sloan, député novice pour la circonscription ontarienne de Hastings—Lennox and Addington, s’est fait remarquer pour avoir vertement critiqué l’administratrice en chef de la Santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, et pour avoir sous-entendu qu’elle travaillait pour la Chine plutôt que pour le Canada. Il a été éliminé dès le premier tour, dimanche soir.








Qui sont les hommes et les femmes derrière nos politiciens? Emmanuelle présente... un balado animé par Emmanuelle Latraverse.








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