Le Québec reçoit cinq fois plus d'immigrants bilingues par année qu'il y a 10 ans.
C'est ce que révèle une étude publiée par l'Association d'études canadiennes, fondée sur des données compilées par Citoyenneté et Immigration Canada.
Selon l'étude, le nombre d'immigrants bilingues a augmenté de 3013 en 1997 à 14 599, l'an dernier.
Le refus de plus en plus fréquent par les autorités québécoises d'immigrants qui ne parlent ni français ni anglais explique cette hausse. En conséquence, la proportion d'immigrants parlant français est passée de 35,6 % il y a dix ans à 57,7 % en 2006.
Une majorité de francophones
Depuis 2003, le Québec peut se vanter d'accueillir une majorité de nouveaux arrivants qui parlent français. Avec plus de 25 700 nouveaux arrivants l'an dernier, la tendance se maintient. En combinant les immigrants francophones aux immigrants bilingues, la proportion atteint 57,7 %.
Un autre changement dans la connaissance des langues officielles par les immigrants est à noter. Le taux de nouveaux arrivants qui ne connaissent ni l'anglais ni le français décline au Québec. Il est passé de 43 % en 1997 à 22,6 % en 2006. C'est une baisse 47,4 %.
Par ailleurs, pour la première fois, le nombre d'immigrants qui ne connaissaient que le français à leur arrivée au Québec était supérieur en 2006 au nombre de ceux qui ne connaissaient aucune des deux langues officielles.
Au Canada: l'anglais
À l'échelle canadienne, l'étude montre que l'anglais était connu par 52,9 % des immigrants contre 33,1 % qui ne savaient aucune des langues officielles.
On peut lire dans l'étude qu'Immigration Canada avait conclu il y a cinq ans que la connaissance de l'un ou l'autre des langues officielles était importante pour faciliter le processus d'intégration des nouveaux arrivants. Et ce point de vue était partagé par les Canadiens eux-mêmes.
Les autorités fédérales ont donc décidé d'accorder plus d'importance à la connaissance des langues officielles en attribuant des points supplémentaires au moment de choisir de nouveaux Canadiens. Ce qui a eu pour conséquence de réduire de 28,2 % le nombre d'immigrants qui ne connaissaient ni le français ni l'anglais.
Fait à remarquer: sur les 251 649 immigrants reçus au Canada l'an dernier, seulement 5 % connaissaient le français et seulement 9 % étaient bilingues.
Dans les autres provinces: l'anglais
Dans les autres provinces que le Québec, la proportion des nouveaux immigrants qui connaissaient seulement l'anglais était très forte l'an dernier, particulièrement :
* Nouvelle-Écosse: 68,2 %
* Ontario : 62,5 %
* Nouveau-Brunswick : 61,6 %
* Saskatchewan : 60,1 %
Le fait français par le bilinguisme
Finalement, l'étude souligne que, bien que le nombre d'immigrants bilingues dans le reste du Canada ait augmenté depuis 10 ans, la part de ces immigrants a constamment crû au Québec pendant la même période. De plus, tandis que le reste du Canada accueillait à une certaine époque une très légère majorité de ces arrivants, leur part a été réduite à un tiers.
Par ailleurs, la part d'immigrants francophones a augmenté dans le reste du Canada de 2002 à 2006. Toutefois, le Québec accueille la plus grande part de ces immigrants dans la mesure où il reçoit plus d'immigrants bilingues. Ce qui a pour conséquence d'augmenter le bilinguisme à Montréal.
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