Pour un Bloc Québécois altermondialiste, nationaliste, régionaliste et souverainiste

Tribune libre




La dernière élection ayant été décevante pour les souverainistes, notamment en raison de la percée conservatrice et du faible taux de participation chez les jeunes, une réflexion s'impose au Bloc Québécois dans son ensemble et à son aile jeunesse en particulier. Dans cette perspective, la présente élection à l'exécutif national du Forum Jeunesse du Bloc Québécois (FJBQ) doit donc être une occasion de débattre à fond des grandes orientations qui devraient guider le Bloc au cours des prochaines années.
À cet égard, notre équipe croit que le Bloc doit réaliser qu'il est la clé de la reconnaissance internationale du Québec souverain et agir en conséquence. Concrètement, cela signifie que les députés et les employés du Bloc doivent multiplier les visites à l'étranger et surtout, faire de celles-ci des missions préparatoires en vue de l'avènement du pays du Québec. Soyons clairs : aller à l'étranger pour parler d'économie ou d'environnement, c'est un premier pas, y aller pour préparer la reconnaissance internationale du Québec en vue du prochain référendum, là devrait être l'objectif central du Bloc. Et évidemment, le FJBQ ne doit pas être en reste dans le cadre de ce recentrage souverainiste de l'activité internationale du Bloc. Voilà pourquoi nous proposons que le FJBQ envoie une délégation lors du prochain Forum Social Mondial en 2007 à Nairobi, au Kenya. Cette délégation aura pour principal objectif de sensibiliser le monde - plus précisément les jeunes - à la cause de l'indépendance du Québec. L'objectif second sera de nouer des liens avec des jeunes qui, comme ceux du Bloc, militent en faveur d'une autre mondialisation, plus équitable.
Cela dit, il n'y a pas qu'à l'étranger que le Bloc doit parler de souveraineté. En effet, la meilleure manière de garantir les assises du parti au Québec consiste à mobiliser notre base fondamentale - les souverainistes, les nationalistes et les sociaux-démocrates. Pour se faire, on se doit de remettre le projet de l'indépendance du Québec à l'avant-plan. On ne peut plus se contenter de dénoncer le déséquilibre fiscal. Il faut désormais cesser de jouer sur ce terrain qui est devenu celui de l'adversaire conservateur et fédéraliste et passer à l'attaque avec des arguments qui touchent directement l'avenir de notre peuple. Michel Tremblay et Robert Lepage nous ont rappelé le caractère essentiel que joue la culture dans le combat souverainiste. Par ailleurs, Gilles Duceppe a habilement dénoncé l'attitude de Harper par rapport à la loi 101 durant la campagne électorale. Bref, en s'inspirant de ce sursaut identitaire, le Bloc a ici l'occasion de s'impliquer enfin pleinement à réaliser l'indépendance tout en se donnant les outils susceptibles de lui permettre de mobiliser sa base comme jamais auparavant. Ici aussi, le FJBQ sera appelé à jouer un rôle important. Il multipliera les conférences dans les cégeps et universités où l'on retrouve encore et toujours une vaste majorité de souverainistes, pour autant qu'on se donne la peine de la réveiller. Nous croyons que c'est sur la base idéologique et identitaire que nous allons mobiliser les jeunes.
Une fois cette première étape franchie, la seconde consistera à ajouter des accents locaux aux arguments identitaires de base. Ces accents varieront d'une région à l'autre. Il n'y a rien de mieux qu'une cassette toute faite venant du national - Montréal - pour perdre une élection en région. Voilà pourquoi d'ici aux prochaines élections il faudra avoir une plate-forme électorale précise pour chaque circonscription, qui devra faire la promotion directe des objectifs fondamentaux du parti. Le programme du Bloc, résolument social-démocrate, illustre les impacts que pourrait avoir l'indépendance au niveau régional, voire local. Nous allons être en mesure, par exemple, de décentraliser la culture en améliorant les structures déjà existantes en région et en créant des ressources là où elles sont carrément nécessaires, puisqu'elles sont soit désuètes ou parfois même inexistantes. Dans ce contexte, le FJBQ doit se donner pour objectif d'avoir au moins deux jeunes par exécutif de circonscription : un responsable de l'organisation et un responsable du contenu.
En résumé, le Bloc doit :
_ • travailler à la promotion de l'indépendance du Québec à l'étranger;
_ • mobiliser sa base en parlant de l'identité nationale et de l'indépendance du Québec;
_ • articuler le sens de l'idée de réaliser l'indépendance du Québec sur le plan régional et local.
Comme le disait Jean Jaurès, père du socialisme français, « un peu d'internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup d'internationalisme y ramène ». C'est avec cette phrase en tête que nous comptons rebâtir le Bloc Québécois, un parti qui doit être plus que jamais altermondialiste, nationaliste, régionaliste et surtout, souverainiste!
Francis Ménard, candidat à la présidence
_ Mélissa Simard, candidate à la vice-présidence
_ Dany Brien, candidat aux finances
_ Jean-François Jacob, candidat au contenu
_ Mathieu Daoust, candidat à l'organisation
_ Jason Bischoff, candidat à commission de la citoyenneté
_ Mathieu Renaud St-Amand, candidat au poste de conseiller
_ Mathieu Dalpé, candidat au poste de conseiller


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