PQ: la course élude une question importante

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PQ: la course élude une question importante

Dans son édition du 17 septembre dernier, l’hebdomadaire The Economist s’inquiétait de ce que la Grande-Bretagne soit en voie de devenir un État à parti unique du fait de l’auto marginalisation du Parti travailliste. Rappelant les expériences passées du Mexique et du Japon, l’influent magazine soulignait que les partis sans concurrents susceptibles de les déloger du pouvoir tendent à produire de mauvais gouvernements. Le Québec est exposé à un tel risque puisque la possibilité que l’un des deux principaux partis d’opposition mette bientôt fin au règne quasi ininterrompu depuis 2003 du Parti libéral du Québec (PLQ) s’est grandement amenuisée.

En effet, la Coalition avenir Québec (CAQ) est de plus en plus victime du maraudage des idées et des personnes par le PLQ, ce qui lui enlève des moyens importants pour offrir à l’électorat une solution de rechange crédible.

Les augures ne sont guère plus prometteurs pour le Parti québécois (PQ). Celui-ci est lourdement handicapé par son option fondamentale et par la stratégie étapiste inscrites dans l’article 1.1 de son programme officiel, lequel se lit ainsi : « Aspirant à la liberté politique, le Parti québécois a pour objectif premier de réaliser la souveraineté du Québec à la suite d’une consultation de la population par référendum tenu au moment jugé approprié par le gouvernement. »

Tant qu’il y aura une possibilité de référendum, même remise aux calendes grecques, le PLQ dénoncera une incertitude qui mine l’économie et déplorera la perte des transferts fédéraux. Comme l’a montré l’élection de 2014, de telles évocations permettent au Parti libéral de remporter les élections sans devoir rendre des comptes sur son bilan ni devoir prendre d’engagements contraignants en matière d’équité sociale ou d’environnement. Il ne s’agit pas de démoniser ce grand parti qui a beaucoup fait pour établir le Québec moderne et dont le programme politique est tout à fait acceptable, mais une telle situation alimente le cynisme de nombreux citoyens qui se demandent à quoi sert d’aller voter.

Renoncer à la cause… pour y revenir


Le PQ et les quelque 30-40 % de Québécois plus ou moins réceptifs à l’idée d’un Québec indépendant doivent faire le constat, si douloureux soit-il, que leur projet n’a aucune chance de rallier une majorité consistante et persistante d’électeurs dans un avenir prévisible. Pour plusieurs, dont le soussigné, cela signifie qu’ils doivent renoncer à une cause qui les a mobilisés et à laquelle ils croient toujours. Mais un tel renoncement n’a rien d’irréversible. À cet égard, le Brexit est exemplaire. Pendant plus de 40 ans, les Britanniques ont été partagés sur leur adhésion à l’Union européenne (UE), mais jamais un des trois partis principaux de la Grande-Bretagne n’avait fait du retrait de l’UE un élément de son programme politique. Cela n’a pas empêché David Cameron, sentant que la population voulait se prononcer sur la question, d’en faire un engagement de la campagne électorale qui a reporté son parti au pouvoir en 2015.
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