L’immigration est une question difficile pour les sociétés. À certaines époques, on a redouté que les immigrants accaparent les emplois. Aujourd’hui, on voudrait plutôt qu’ils comblent des pénuries éventuelles de main-d’oeuvre. Au Québec s’ajoute la volonté de maintenir le poids démographique au sein du Canada. Mais au Québec comme ailleurs certains redoutent que les immigrants imposent leurs valeurs et leurs modes de vie. Ces malaises donnent lieu à des discussions récurrentes sur le niveau souhaitable d’immigration.
Dans un livre publié en 2011 (Le remède imaginaire. Pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec), le philosophe Benoît Dubreuil et le démographe Guillaume Marois se sont penchés sur les conséquences démographiques, économiques et budgétaires de l’immigration au Québec. Le livre a suscité certaines controverses au moment de sa parution, mais les critiques n’ont pas contesté l’exactitude de ses principaux constats. D’ailleurs, une étude plus récente (« L’impact de l’immigration sur la dynamique économique du Québec », CIRANO) est arrivée à des conclusions largement semblables.
Pas un remède efficace
Dubreuil et Marois ont montré que la venue d’immigrants, même en nombre substantiel, ne peut constituer un remède efficace au vieillissement et au déclin démographique du Québec. En effet, les immigrants sont déjà des adultes, généralement de 30 ans et plus. De plus, ils ne font pas d’enfants en nombre beaucoup plus élevé que les Québécois de souche.
Leur ouvrage montre aussi que l’immigration ne répond pas bien aux besoins de main-d’oeuvre. En effet, malgré le fait que les immigrants, du fait de la sélection dont ils font l’objet, sont sensiblement plus diplômés que les Québécois de souche, ils se retrouvent en grand nombre dans des postes pour lesquels ils sont surqualifiés, quand ils ne sont pas tout simplement en chômage. Étant donné ces difficultés d’insertion, plusieurs quittent le Québec pour d’autres provinces à plus ou moins brève échéance. Au net, l’immigration se solde par un déficit budgétaire pour le gouvernement du Québec puisque les immigrants reçoivent davantage en prestations sociales qu’ils ne versent en impôt.
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