Le Québec en colère

Propagande et opportunisme à l’œuvre…

Tribune libre

Il y a 176 ans, le Conseil législatif, instance britannique et antidémocratique créée par Londres pour soumettre les Québécois à l’oligarchie en place, rejetait le projet de loi sur l’Éducation adopté par notre Assemblée législative, seule instance élue. Le Québec était alors nommé Bas-Canada depuis la magouille britannique de 1791. Ce rejet de la loi sur l’Éducation entraîna la fermeture des 1 500 écoles du Québec…
Il y a 175 ans, Londres en adoptant les résolutions Russel, non seulement rejetait les 92 résolutions (liste exhaustive des revendications du Québec depuis l’invasion britannique) présentées par notre Assemblée législative, mais accordait à l’oligarchie en place à Québec, le droit de disposer comme elle l’entendait du Trésor québécois. Peu après, le régime d’oppression prorogeait l’Assemblée législative. Nos députés, maintenant dans la rue, entreprirent une série d’assemblées publiques pour informer les Québécois sur le dernier geste d’oppression du régime britannique. Une campagne de boycottage fut aussi instaurée par les patriotes contre la taxe sur les importations dans le but d’appauvrir le Trésor québécois devenu la propriété de la minorité anglaise. Devant le succès de la campagne patriote, le gouverneur britannique, Gosford, lançait une proclamation interdisant les assemblées publiques qualifiées par lui et son régime d’occupation d’équivoques et de séditieuses. Les feuilles de nos traîtres, les chouaguens, et de la bureaucratie anglaise se mirent alors à dénoncer les assemblées publiques et les charivaris patriotes. Leur but était de provoquer une intervention militaire des habits rouges.
Aujourd’hui, rien n’a changé. Sous un régime en apparence différent, les Québécois vivent toujours sous une oligarchie : l’oligarchie de la bourgeoisie capitaliste. Cette oligarchie servie par la dictature tripartite de l’Assemblée nationale, met la hache dans les acquis sociaux du Québec : Santé, Éducation, Sécurité sociale, emploi, défense des droits et des intérêts communs des travailleurs, caisses de retraite, etc..
La radio de Radio-Cadenas parle de « tintamarre » lors des manifestations étudiantes, elle les compare à de semblables manifestations qui se sont produites en d’autres pays. Elle se garde bien de dire que, 175 ans plus tard, les Québécois ont encore à réagir par des charivaris face à l’oppression de l’oligarchie. Les charivaris étaient la cible des critiques de l’Église catholique chouaguenne, des autres collaborateurs du régime d’occupation et des Britanniques. Les patriotes de 1837, comme par hasard, étaient des jeunes qui voyaient leur avenir compromis par un régime pourri au service d’une minorité. Comme par hasard aussi, ils étaient trahis par ce qui aurait dû être leurs élites (Église catholique, seigneurs).
La bourgeoisie capitaliste en 2012, veut nous endormir en nous faisant croire que nous vivons sous une démocratie. La réalité est que nous vivons plutôt en pseudo démocratie. Elle veut nous faire croire que nous allons décider de quelque chose en allant voter aux élections. Or, les trois partis susceptibles de prendre le pouvoir, ceux à qui la médiasserie accorde le plus de visibilité, sont au service du capital. Deux vieux partis, le PQ et le PLQ ont déjà fait leurs preuves en coupant dans les dépenses publiques, en sabrant dans les programmes sociaux, en réduisant la taille de l’État sous prétexte d’atteindre le déficit zéro. Le troisième, un parti de droite, la CAQ, promet beaucoup de bonnes choses à l’oligarchie. Ces partis se disputent le vote zombie, le vote de ceux qui ne sont pas conscients que les médias les désinforment. Le plus pitoyable de ces partis est le PQ. Ses dirigeants ont pris leur calculette, et après avoir fait les plus et les moins, ont cru pouvoir accéder au pouvoir en se montrant un peu sympathiques aux étudiants sur la loi 78. Ils espèrent ainsi que les étudiants et leurs sympathisants vont massivement voter pour eux à la prochaine élection. Faut-il en rire ou en pleurer ? …les libéraux auraient fait la même chose que leur parti jumeau le PQ, s’ils avaient été dans l’opposition.
Si les péquistes avaient été au pouvoir, il est facile de comprendre, le passé étant garant de l’avenir, que leur parti aurait fait tout ce que le PLQ a fait contre le progrès social, y compris contre la gratuité scolaire. Ce parti farci d’opportunistes et de carriéristes est celui qui a adopté en association avec le parti libéral, la loi 160. Cette loi qui élimine virtuellement le droit de grève et de protestation pour les travailleurs de la santé. Cette même loi appliquée par le PQ qui permet au gouvernement larbin de l’oligarchie capitaliste d'éliminer par décret une année d'ancienneté par journée de grève pour les travailleurs de la santé participant à une grève illégale… Or les larbins du régime, s’organisent toujours pour que la grève soit, ou illégale, ou sans effet. Cette loi antisyndicale est maintenue par les libéraux et le Parti québécois au nom de l'intérêt public. Désormais, il est impossible pour les travailleurs de mener la lutte contre les coupures dans les conditions de travail, les emplois et la défense des programmes sociaux sans s'opposer et violer la loi 160… Les travailleurs du secteur de la santé ainsi brisés, les autres du secteur pubic, ceux du secteur privé qui ajustaient leurs demandes à leurs acquis, en subissent les conséquences… que dire aussi des assistés sociaux, des travailleurs non syndiqués et des chômeurs ?
Et… vogue la galère.
Michel Rolland

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Michel Rolland33 articles

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Libre penseur. Confiance limitée au système d’instruction. Étude de l’Histoire de l’Occident, de la préhistoire à aujourd’hui, Grèce, Rome, France, Angleterre, Italie et États-Unis surtout, en autodidacte. Lecture d’ouvrages qui ont marqué les différentes époques, dont la Bible œcuménique et certains philosophes sceptiques. Diplôme d’études collégiales. Intérêt particulier pour français roman, philosophie marxiste, sociologie et psychiatrie.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2012

    Monsieur Rolland,
    Il faut comprendre que les partis politiques au pouvoir ne peuvent agir autrement car ils sont redevables de leurs actions et de leurs politiques aux véritables propriétaires du Québec qui sont des étrangers, c'est à dire les Moody's, Standard and Poor's etc...