Propos de Mulroney: les libéraux à la défense de Trudeau

Des "récriminations pathétiques de la part d'un ancien rival aigri"

L'affaire Mulroney-Schreiber

Les libéraux se sont portés jeudi à la défense de Pierre Trudeau, estimant que les attaques de la part de l'ex-premier ministre conservateur Brian Mulroney sont de récriminations pathétiques de la part d'un ancien rival aigri.

M. Mulroney a déclenché la tempête partisane par le biais de la publication d'extraits de «Mémoires», une autobiographie de 1100 pages sur son règne de premier ministre entre 1984 et 1993.
Dans un extrait en particulier, M. Mulroney condamne M. Trudeau pour avoir sabordé son accord du Lac Meech, auquel il tenait tant, destiné à ajouter la signature du Québec à la Constitution.
S'ensuit alors un passage qui remet en question la légitimité de de la grande figure libérale à se faire défenseur de la vertu morale, et [détaille le refus de M. Trudeau, dans sa jeunesse, de combattre les nazis->rub128], qui ont exterminé des millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
M. Mulroney reprend aussi certains faits de [deux récentes biographies->786], rappelant l'apparente admiration du jeune Trudeau pour les dictateurs fascistes, incluant Adolf Hitler, ses points de vue antisémites et anti-immigration, et ses premières opinions sur les vertus d'un Québec indépendant strictement peuplé de francophones.
«Pierre Trudeau, Capitaine Canada? Je n'en crois rien», conclut M. Mulroney.
Mais selon les libéraux, les attaques de M. Mulroney font plus de tort à sa propre réputation qu'à celle de M. Trudeau.
«Je n'étais pas fâché quand j'ai lu cela, j'étais simplement désolé pour lui», a indiqué Tom Axworthy, autrefois le principal secrétaire de M. Trudeau.
«Je crois simplement qu'il est triste que cet ancien premier ministre (Mulroney) soit toujours si usé par son prédécesseur qu'il passe du temps à s'en prendre à un homme mort plutôt que de parler de ses propres accomplissements. Je suis désolé qu'il se sente encore aussi menacé par les réalisations de M. Trudeau.»
Justin Trudeau, le fils de M. Trudeau, a estimé que les attaques n'avaient pas besoin d'être commentées.
«Les gens les jugeront pour ce qu'elles sont», a-t-il indiqué dans une déclaration écrite au réseau de télévision CTV.
Le livre, qui sera lancé officiellement lundi, devrait contenir quelques commentaires aussi durs envers d'autres ennemis de M. Mulroney, incluant l'ex-premier ministre libéral Jean Chrétien et l'ancien premier ministre québécois Lucien Bouchard, autrefois ami et ministre du cabinet de M. Mulroney, qui a quitté ses rangs pour fonder le Bloc québécois.
Le chef du Parti libéral, Stéphane Dion, a pour sa part conclut que M. Mulroney alignait les coups bas contre plusieurs personnes dans le but de vendre son livre.
«Quand M. Trudeau est décédé, M. Mulroney a dit que M. Trudeau a été une personne exceptionnelle qui a servi son pays de façon efficace, eh bien, a déclaré M. Dion. Je crois que M. Mulroney doit réconcilier son point de vue (...) avec ce qu'il a dit au décès de M. Trudeau.»


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