Un article du Monde diplomatique d'octobre dernier expliquait en long et en large les liens de causes à effets entre des politiques économiques d'austérité d'un État et ses conséquences au niveau de la santé publique.
La notion de "santé publique" devrait allumer spontanément une lumière à nos trois médecins de l'équipe Couillard. Rien n'y paraît.
Les auteurs sont David Stuckler, docteur en sociologie, et Sanjay Basu, professeur de médecine. Ces deux citoyens sont les auteurs de "Quand l'austérité tue. Épidémies, dépressions, suicides: l'économie inhumaine" (Autrement, Paris, 2014). Épidémies, dépressions, suicides sont pourtant de sujets graves de santé publique: aux diagnostiques Médecins comme aux Armes citoyens !
D'autre part, le premier ministre Philippe Couillard a recommandé chaudement à ses ministres et hauts fonctionnaires de choisir impérativement comme livre de chevet le livre "The Fourth Revolution: The Global Race to Reinvent the State (Penguin Press, 305 pages), écrit par deux patrons de la revue The Economist, John Micklethwait et Adrian Wooldridge.
Que penser de cette référence dirigée de M. Couillard ? Nous le peuple, devons-nous puiser l'eau au même puits que le chef du gouvernement ? La question est importante parce qu'en principe, on doit faire confiance à cet homme politique qui est là pour protéger le bien commun.
Austérité et budget de l'État sont antinomiques. Du budget de l'État dépendent des milliers d'emplois qui fournissent des services publics essentiels au rouages de toute notre société: les écoles, les services de santé et les décisions administratives. Ces milliers de citoyens qui ne sont pas en chômage font tourner l'économie par leurs achats de biens de premières nécessités qui occupent une grande part de leur budget.
Que penser de la recommandation de lecture du PM Couillard ?
Le journaliste du Devoir, Antoine Robitaille, a écrit le 6 octobre 2014 un article sur le fameux livre "The Fourth Revolution ...". Robitaille titre son texte "La bible de Couillard ?" Il faut remarquer le point d'interrogation au bout du titre et ajoute le sous-titre suivant: " Repenser l'État du Québec ".
Repenser un État est un immense chantier d'autant plus que le Québec est un pays riche qui a plusieurs siècles d'existence. Est-ce urgent de repenser l'État du Québec ou tout simplement prétentieux ? On voudrait nous tromper, on ne ferait pas mieux.
Rappelons les deux derniers paragraphes de l'analyse d'Antoine Robitaille, je cite: « Nos États actuels — dont le nôtre en déficit et surendetté (sic)— méritent sans doute d’être réformés. L’ennui avec des essais qui prétendent faire le tour du monde et d’une question, c’est qu’ils nous en apprennent souvent moins sur le monde que sur les préjugés de ceux qui écrivent ces mêmes essais. Et ici, on semble préférer à tout prix le moins d’État à ce qui pourrait être un « mieux d’État », ce que devrait viser notre gouvernement.
Au fait, qu’est-ce qui a provoqué les plus importantes hausses des dépenses de gouvernements dans les dernières décennies en Occident ? L’ajout de programmes sociaux coûteux ? L’État obèse ? Non, le sauvetage d’institutions bancaires dont certains cadres, motivés par une cupidité débridée, ont multiplié les produits financiers frelatés. » (nos caractères gras). Tiens-tiens: il y a des banquiers dans le portrait !
En accordant notre confiance dans l'analyse d'Antoine Robitaille en attendant de lire le livre, notre attention va vers sa conclusion à savoir que le premier ministre Philippe Couillard serait beaucoup mieux inspiré et inspirant de travailler dans le sens de « mieux d'État » que de « moins d'État ».
Disons-le sans ambages: nous ne sommes pas des neuro-chirurgiens mais ne sommes pas demeurés pour autant. Nous sommes de modestes citoyens qui rendus à la retraite, avons d'une part profité de l'État du Québec tel que construit par nos prédécesseurs, lesquels comprennent nos valeureux ancêtres, dont les labeurs se sont échelonnés sur plusieurs siècles. De plus, par notre propre travail, nous avons collaboré à l'édification de l'État du Québec moderne et nous en sommes très fiers.
Philippe Couillard en voulant "repenser l'État du Québec" se présente-t-il comme la grenouille dans la fable de LaFontaine: "la grenouille et le boeuf" ?
Nous savons aussi que « mieux d'État » touche à un traitement préférentiel d'accroissement de la qualité des services rendus par l'État. D'autre part, le « moins d'État » concerne une notion de coupure dans la "quantité" et conséquemment dans la "qualité".
Cette méthode de gestion de « couper » (chirurgien qui s'ennuie) dans les effectifs n'est pas le signe d'une gestion éclairée et humaine. C'est une décision sans égard à l'humain qui garantit des résultats d'économies dans les dépenses de la masse salariale à très court terme et protège la valeur des actionnaires.
Dans le cas d'un État, ce sont les citoyens qui sont les actionnaires à protéger. Monsieur Couillard semble oublier qui sont ses actionnaires ?
Ce choix d'un gestionnaire néolibéral vient d'être de nouveau retenu dans le cas d'une coupure de 10% des effectifs de SNC-Lavalin, soit une coupure de 4000 employés dont 1000 emplois au Québec.
Et le ridicule étant bien servi chez les capitalistes, le gestionnaire coupeur de 4000 postes se verra gratifié d'un bonus de revenus par millions de dollars par année, autant que possible à l'abri de l'impôt. Exit la juste part au service du bien commun.
Donc, on peut dire que M. Couillard ne démontre pas une grande imagination et une vision d'homme d'État en se ralliant à la pratique "bête et primate" du « moins d'État ». En créant du chômage par les mises à pied de fonctionnaires, il nuit à notre économie et cause une baisse des revenus des taxes de l'État.
Prophétisons-nous pour le Québec de ce qui nous attend avec les politiques idéologiques d'austérité du Gouvernement Couillard ?
Nous citons ce paragraphe extrait du mensuel Le Monde Diplomatique mentionné en tête de cet article: « Plus au sud, la Grèce a servi de laboratoire pour étudier les effets des politiques d'austérité. En mai 2010, le FMI lui a proposé un prêt aux conditions habituelles: privatiser les entreprises et les infrastructures publiques, amputer les programmes de protection sociale. Comme en Islande, les manifestants grecs réclamaient un référendum national sur cet accord, mais le plan d'austérité fut appliqué sans être voté: contrairement à ce qui s'est passé en Islande (ils ont voté contre les conditions du FMI), la démocratie a été suspendue.» Notre caractère gras est particulièrement d'actualité pour le Québec.
L'exemple de la Grèce doit allumer les Québécois contre la religion néolibérale des 3 banquiers ministres dans l'entourage de notre PM, Lietao, Daoust et Coiteux qui prêchent l'austérité alors que le budget de l'État doit intervenir anti-cyclique.
Ces banquiers devraient se cacher de honte avec la crise économique de 2008 autant que les banquiers du FMI qui en 2012 ont déclaré, je cite: « Nous avons sous-estimé les effets négatifs de l'austérité sur l'emploi et l'économie.» ( The Guardian, Londres, 1er février 2012)
Et ces filoux de banquiers autour de notre PM Couillard veulent nous faire le coup de la Grèce: dénonçons ces incompétents avec toutes nos forces !
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2 commentaires
François A. Lachapelle Répondre
12 novembre 2014Voici la référence précise de l'article consulté dans Le Monde diplomatique d'octobre 2014 en page 3:
titre: Quand l'austérité tue. sur-titre: Les conséquences sanitaires des politiques économiques.
auteurs: David Stuckler, docteur en sociologie, et Sanjay Basu, professeur de médecine.
Mes excuses pour cette omission.
Archives de Vigile Répondre
11 novembre 2014Le leadership amateur de Philippe Couillard en mange toute une, ça doit commencer à ruer dans les brancards au parti libéral. Au train où vont les choses, Philippe Couillard va devoir sacrer tous ses ministres dehors ou ce sont eux qui vont le foutre à la porte.
Aujourd'hui, Couillard contredit son ministre des Finances et assure qu'il a bien l'intention de respecter son engagement électoral de créer 250 000 emplois d'ici cinq ans.
L'autre fois, c'était le ministre de l'éducation.
Le premier ministre Philippe Couillard juge que l'achat de livres dans les écoles du Québec est prioritaire, contrairement à ce qu'a laissé entendre plus tôt son ministre de l'Éducation
La fois d'avant, c'était au tour la ministre de la sécurité publique Lise Thériault.
Le premier ministre Philippe Couillard a reconnu vendredi que sa première fin de session parlementaire a été marquée du sceau de la controverse à la suite de la gestion chaotique d'une évasion par hélicoptère.
Sa ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, qui a multiplié les déclarations contradictoires cette semaine, a d'ailleurs annoncé vendredi qu'elle ne fera plus de commentaires à propos de cette spectaculaire évasion survenue la fin de semaine dernière.
Couillard contredit Boulet à son tour
À son tour, le premier ministre a contredit l’ex-ministre des Transports qui a prétendu la veille devant la Commission Charbonneau qu’elle ignorait tout de l’objectif de financement de 100 000 $ imposé aux ministres sous l’égide de Jean Charest.
Sans détour, le chef du PLQ a affirmé que les élus étaient au fait des objectifs fixés par les responsables du parti.
Avec ses oracles pour nous endormir toujours plus pronfondément comme demain succédera à la nuit, après la pluie le beau temps, le printemps succédera à l'hiver, Philippe Couillard doit tenir son inspiration du film
Bienvenue, mister Chance (Being There) film américain d'Hal Ashby, sorti en 1979.
http://www.youtube.com/watch?v=FcPQ9gww_qc