Qui sommes-nous pour vouloir un Québec indépendant?

nous voulons un Québec indépendant parce que nous sommes avant tout le peuple québécois

Actualité indépendantiste

2 – QUI SOMMES NOUS POUR VOULOIR UN QUÉBEC INDÉPENDANT ?
Nous en avons assez et nous voulons un Québec indépendant parce que nous sommes avant tout le peuple québécois. Pour la grande majorité d’entre nous, un filon de continuité fait remonter nos familles aux premiers temps de la colonie. L’histoire a fait que nos ancêtres français se sont établis d’abord ici au Québec, qu’ils l’ont peuplé, qu’ils y ont apporté leur langue, leurs valeurs et leur culture – jusque dans leurs relations avec les Amérindiens.
C’est pourquoi nous leurs descendants, qui avons gardé la langue française sur le territoire du Québec, où nous vivons et voulons vivre, formons un peuple distinct. Il y a eu des métissages certes, mais la langue française a exercé une attraction qui a fait se répandre les valeurs qu’elle véhiculait.
Que les Anglais nous aient gagnés à la loterie du traité de Paris (rédigé en français !) en 1763, c’est un accident de l’histoire, mais nous demeurons par essence le peuple québécois dont la langue est le français.

Pourquoi donner une importance si grande au français ? Les linguistes, les psychologues et autres chercheurs ont démontré que la langue détermine le mode de pensée de son utilisateur. Par sa structure, le français est une langue très précise et articulée différemment de l’anglais. Le français ne permet pas d’aligner quelques mots à la suite les uns des autres et de laisser à l’interlocuteur le soin d’y trouver du sens. Ainsi, le français favorise la gymnastique intellectuelle et n’est peut-être pas étranger à la créativité qu’on observe chez nos compatriotes. Voilà pourquoi il est important de promouvoir ce riche instrument de notre identité. Et de résister à toute homogénéisation linguistique qui n’est que gage d’appauvrissement culturel à la longue.
C’est à cause de la très vigoureuse pression qu’exerce sur notre langue un bassin de plus de 300 millions d’anglophones que nous devons prendre des mesures de promotion du français. Cela explique pourquoi la Charte de la langue française, la loi 101, a été adoptée en 1977 sous l’impulsion de Camille Laurin. La Charte déclare que le français est la langue officielle du Québec, c’est-à-dire que les communications du gouvernement du Québec avec les citoyens doivent se faire en français et, à l’inverse, que les citoyens ont le droit d’être servis en français partout au Québec.
Certains Québécois sont des Anglais d’origine, qui bénéficient de droits constitutionnels en matière de langue et nombre d’entre eux ont compris la situation délicate du français au Québec en apprenant notre langue. D’autres, par contre, s’acharnent depuis les tout débuts à saper la réglementation linguistique. Pour mesurer la gravité des attaques qu’a subies la cause du français jusqu’en Cour suprême du Canada, on peut faire défiler le texte de la Charte de la langue française,
pour constater le grand nombre d’articles abrogés, notamment aux chapitres du français langue du travail, du commerce, de l’enseignement et au titre de la francisation des entreprises. D’ailleurs, nous pouvons mesurer l’écart qui s’est creusé depuis les années 1980, lorsque nous en sommes à déplorer que des établissements d’enseignement français offrent des programmes tout en anglais. Les décisions de cette nature sont un grave signe d’aliénation.
En reconnaissant les droits des autochtones à recevoir un enseignement dans leur langue d’origine et à préserver leur culture, la Charte de la langue française prend acte de leur situation de descendants des premiers occupants du territoire québécois. Et à l’instar de la Grande Paix de Montréal signée en 1701 entre le gouverneur Callières et 39 nations amérindiennes, furent passées en 1975 la Convention de la Baie-James et du Nord québécois entre le premier ministre Robert Bourassa et les Cris et les Inuits, puis en 2002, la Paix des Braves, entre le premier ministre Bernard Landry et le chef Ted Moses, grand chef des Cris. Ces ententes portent toutes deux sur le développement des ressources du Nord québécois.
Les Anglais ont traité les Amérindiens différemment que nous Québécois avec notre héritage français. En 1867, sous John A. Macdonald, ils ont voté la Loi sur les Indiens, les ont parqués dans des réserves pour s’emparer de leurs terres (pensons aux Métis de l’Ouest et à Louis Riel) et les traitent depuis lors comme des mineurs incapables de gérer leurs affaires : «Elle s'inscrit dans une politique d'assimilation de la population amérindienne instaurée par le gouvernement canadien», lit-on ici. La situation perdure 150 ans plus tard.
***
Par contre, les non Anglais devraient être soumis à l’obligation de parler français dans leurs interventions publiques et lorsqu’ils font appel aux services gouvernementaux du Québec. Nous avons là un problème au niveau de l’immigration, entachée de laxisme en raison du partage des compétences entre le Québec et le fédéral. C’est faire preuve d’inconscience que de laisser venir ici des gens qui n’ont pas été avertis qu’ils devraient parler français. Déjà, beaucoup de nouveaux Québécois ont saisi l’importance de promouvoir l’usage du français. Mais il y a trop d’immigrants admis ici qui ne parlent pas le français, et les services de francisation ne suffisent pas à la tâche. Affairé à la promotion de l’anglais, ce n’est pas le gouvernement actuel qui fera le moindre effort pour corriger l’ensemble de cette problématique.
Or, seule l’indépendance peut remettre le pouvoir législatif entre les mains de Québécois qui auront le mandat redonner à la langue française la place prépondérante que lui attribuait la loi 101 originale, avant que la Cour suprême du Canada ne la charcute à plus de 200 reprises. Pourquoi l’indépendance ? Parce que les politiciens non indépendantistes du Québec sont fédéralistes, indifférents ou aliénés. L’anglomanie prend des formes multiples.
Nous Québécois et Québécoises avons survécu depuis quatre siècles dans des conditions difficiles à imaginer de nos jours. Nous avons fait la preuve d’une immense capacité de durer. Il nous faut tenir encore et vouloir d’abord redonner au français la place qui lui revient au Québec, le vouloir collectivement, car C’est une langue belle comme le chante admirablement Yves Duteil.
Le temps est venu de grandir. Réunissons les forces indépendantistes pour réaliser l’indépendance et nous serons mieux en mesure de protéger le français, tout en traitant de nation à nation avec le reste du Canada et avec le monde entier. «Nous, peuple du Québec», …dans notre prochaine Constitution.
Hélène Trudeau
2012 03 02


Laissez un commentaire



7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 août 2013

    Actuellement, une séparation serait la pire erreur de l'histoire du Québec. Depuis très longtemps, du niveau économique, c'est le Canada qui traîne le Québec. Le terme du "boulet" canadien n'a plus sa place dans la discussion. Aussi, fait souvent négligé mais de plus en plus d'actualité: est-ce que le fait d'être un petit état non-populeux serait une bonne chose avec le développement de puissance étrangère (Inde, Chine) ainsi que les défis environnementaux futures? La réponse est simple. Pour la question de la culture québécoise menacé par les anglophone, mon avis est qu'une culture devrait plutôt être représenté par un casse-tête: le peuple d'origine place les premiers morceaux et les immigrants, les évènements importants et les autres cultures viennent ajouter les leurs. Une culture ne meurs pas: elle évolue. C'est ce qui fait qu'une culture est une culture.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2012

    Pour ceux qui ont du mal avec la langue française, je suis allé consulter.
    Selon le dictionnaire Larousse de France (1), le nom masculin «peuple» désigne ce qui suit: «Ensemble de personnes vivant en société sur un même territoire et unies par des liens culturels, des institutions politiques : Le peuple français. (Le peuple est, avec le territoire et l'organisation politique, l'un des trois éléments constitutifs de l'État.)»
    Dans le billet de Madame Trudeau, le mot peuple est bien employé comme nom masculin. Alors je ne vois pas où il y a confusion sur qui est représenté par ce »Nous» dans l'introduction d'une constitution nationale.
    (1) Référence: http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/peuple/60039#59668

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2012

    @ Michel Gendron,
    Instruisez-moi ! J'aimerais qu'on me cite les passages du billet de Madame Trudeau où on suppose des anglicismes que je ne reconnais pas.
    Dans mes textes je m'efforce toujours d'éviter ces anglicismes et autres déformations du français. Cela me permettrais de les éviter à l'avenir, s'il y en a dans ce billet.

  • Georges Paquet Répondre

    2 mars 2012

    Madame Trudeau, ça recouvre quoi ce "Nous, peuple du Québec" ? Est-ce qu'il y aurait des Québécois qui ne feraient pas partie du "Peuple québécois" ? Est-ce que les canadiens qui habitent le Québec ne seraient pas tous Québecois. Que faut-il pour avoir le droit d'être Québécois? Qui déterminerait qui aurait le droit de vote?

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2012

    Bravo!
    À mon humble avis de simple citoyen sans maîtrise universitaire ou autre doctorat, au-delà de la partisanerie politique, P.Q. ou O.N. ou P.I., et au-delà de l'option à utiliser comme mode d'accession à l'indépendance du Québec, votre billet renferme un très bel éloge en faveur de la libération et de l'émancipation de notre Nation française d'Amérique. Selon moi, exprimé dans un français exemplaire.
    De plus, votre billet renferme des faits historiques archivés, vérifiés et inconstestables.
    Je serais éditeur, je vous commanderais un livre ou un livret quelconque sur le sujet, dans le but évident de faire la promotion du Pays du Québec français.
    Pour l'indépendantiste que je suis, vous remplissez de lumière et de positif la présente tribune. Et cela est très stimulant et motivateur.
    Merci Madame Trudeau!

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2012

    Bonjour,
    Je me sens bizarre concernant ce texte. J'ai l'impression d'avoir lu un texte écrit par un anglophone qui écrit en français. Lisez et sentez les anglicismes, itou les la syntaxe qui souffre d'un manque de latinitée. En même temps, cela fait vieux français, non?
    Bizarre de dire que le français est plus précis que l'anglais. Je sais, on le dit, mais c'est chauvin. L'anglais a ses tournures qui lui sont particulières, et il est à 60% latin et vieux normand français, pour le reste, la syntaxe, surtout, c'est du danois, du saxon, de l'angle, et bien sûr du celte. Donc une langue germanico-latine, avec un zeste de celte, juste pour dire qu'ils étaient là avant les autres.
    Jamais il ne me viendrait à l'idée de prétendre qu'une langue est plus précise ou supérieure à une autre.
    Madame Trudeau, parlez-nous de vous. Quelques éléments, pour mieux saisir l'esprit de ce que vous voulez communiquer. Est-ce possible?
    Au plaisir

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2012

    Bonjour Madame Trudeau,
    Ce n’est pas tout de vouloir faire l’indépendance. Il faut aussi avoir le courage de la faire. Beaucoup trop de nos compatriotes n’osent même pas dire le mot. Il faudra bien pourtant que ceux-ci acceptent d’affronter la colère des canadiens avec tous ce qui s’en suit : intimidation, campagne de peur, désinformation et tout le bataclan. Trop d’entre nous sont demeuré(es) traumatisé(es) par les deux échecs référendaires. La priorité est donc de redonner confiance et une certaine estime de soi. Cela se fera essentiellement en démontrant l'énorme rapport de force dont nous disposons. Le Canada n’est rien sans le Québec. Par contre, nous pouvons mieux vivre sans le Canada. Libérons-nous du boulet canadien. N’acceptons la légitimité que de nos propres lois, rapatrions tous nos impôts et concluons nos propres traités. Faisons notre L.I.T. !