Assez du provincialisme

il est minuit moins cinq pour réaliser l’indépendance du Québec

Tribune libre 2012

ASSEZ DU PROVINCIALISME
Le Québec en a assez du provincialisme. Le Québec en a assez du néo-libéralisme dilapidateur de nos ressources à la Charest. Quelle différence ferait le caquisme à la petite semaine dénué de vision ? Quelle différence ferait la gouvernance provincialiste ? Le Québec est pressé d’être lui-même et en pleine possession de ses moyens politiques, ce qui ne signifie nullement un isolationnisme commercial.
Les commentateurs politiques éclairés l’affirment, il est minuit moins cinq pour réaliser l’indépendance du Québec. À minuit sonnerait le glas de notre pays français en Amérique. Il y a donc urgence de faire naître le pays du Québec pour enfin nous trouver maîtres chez nous.
Si nous ne faisons pas l’indépendance dans l’immédiat, la proportion des francophones qui constituent la cohorte indépendantiste continuera de diminuer au Québec, noyée par l’immigration qu’on sait ciblée par le PLQ comme clientèle fédéraliste. Sinon, pourquoi les crédits à l’enseignement du français aux immigrants ont-ils été coupés, pensez-vous ? Sinon, pourquoi l’actuelle ministre de l’immigration dans le gouvernement Charest est-t-elle une ancienne dirigeante d’Alliance Québec, Kathleen Weil, qui a un profil «bilingue» ? Et pourquoi Yolande James qui l’a précédée à ce ministère en 2007 a-t-elle aussi un profil bilingue ? Cette même Yolande James qui répliquait à une Pauline Marois prônant de réclamer les pleins pouvoirs en immigration, que le Québec se satisfaisait des pouvoirs résiduaires concédés par Ottawa, qui continue à mener le jeu en immigration. Pourquoi l’OQLF, sous la libérale France Boucher, niait-il que le français perdait du terrain à Montréal, malgré les études de ses propres consultants, dont le démographe Marc Termote ? Pourquoi ce gouvernement libéral impose-t-il l’enseignement de l’anglais dès la première année du primaire et veut-il l’étendre mur à mur jusqu’en 6e année primaire ? C’est parce que l’avenir du français importe peu à Charest et à ses alliés. Il est urgent de remplacer le gouvernement Charest.
Qu’est-ce que ce ministre délégué aux Ressources naturelle, Serge Simard, qui refuse de donner une forme achevée à la Loi sur les mines ? Qui déclare que le traitement de nos ressources naturelles sur place au Québec serait nocif pour l’économie québécoise. En vertu de quelle logique prétend-on stimuler l’économie et la création d’emplois au Québec en abandonnant tous les avantages à d’autres pays, comme la Chine qui viendrait extraire nos ressources chez nous avec ses propres ressortissants chinois ? Ils sont déjà présents dans le Nunavik, au Nouveau-Québec en association avec une compagnie minière de Vancouver ! Par quelle logique leur fournirait-on des ports de mer pour qu’ils y chargent nos ressources et les transportent chez eux en Chine, pour leur faire subir en Chine une deuxième et une troisième transformations ? Et ensuite, ils feraient le chemin inverse pour venir nous vendre nos ressources naturelles transformées en produits de consommation ? Par quelle aberration un membre du cabinet Charest peut-il tenir un pareil discours s’il n’a pas l’appui du premier ministre ? Ce gouvernement doit être remplacé, et rapidement.
Le même jour du début février où nous apprenions que le Québec est plus pauvre que les autres provinces du Canada , les nouvelles nous apprenaient également que Paul Desmarais et Power Corporation avec leurs innombrables compagnies satellites ont obtenu des centaines de millions de dollars de la Caisse de dépôt et placement du Québec pour investir dans les sables bitumineux de l’Alberta par l’entremise de la compagnie européenne Total. Donc nous, les pauvres, investissons chez les riches ? Où est la logique ? Ou bien il y a manque de logique, ou bien il y a trahison ! Il est de la plus grande urgence de faire cesser cette saignée en reprenant la maîtrise des affaires du Québec. L’indépendance s’impose urgemment !
D’autre part, la CAQ promet de rouvrir les conventions collectives des médecins et des enseignants dans les 100 premiers jours d’un gouvernement caquiste. Cette promesse risque d’entraîner des poursuites en légitime défense. Donc nouvel encombrement de l’appareil judiciaire. Qu’est-ce qui sera paralysé, les actions en justice des syndicats ou les ressources accordées à la Commission Charbonneau pour mener son enquête dans la construction ? Le Québec fera mieux de reprendre toutes ses affaires en main, sans devoir se soumettre aux diktats dont sont assortis les financements du fédéral en santé et dans l’enseignement supérieur. Libérons-nous de ces intrusions et faisons l’indépendance avant qu’il ne soit trop tard, il est minuit moins cinq.
Nous en avons assez du provincialisme, ce dont nous avons besoin, ce sont des femmes et des hommes d’État capables de penser autrement qu’en manœuvres électoralistes, capables de mettre la cause du pays du Québec au-dessus de leurs avantages calculateurs et carriéristes.
Nous voulons que Pauline Marois fasse preuve d’une ambition à la mesure d’un pays, pas à la petitesse d’une province. Qu’au lieu de proposer une gouvernance provincialiste, Pauline Marois convie tous les gens du Québec à mettre au monde un pays normal ! Il nous faut plus qu’une première ministre, nous avons besoin d’une FEMME D’ÉTAT qui sache rassembler, animer, enthousiasmer, faire confiance, s’entourer de coéquipiers et de coéquipières de qualité, compétents, voués à la mise au monde du pays.
Devant l’imminence du déclenchement d’élections au Québec et devant le peu de temps dont disposent les forces d’opposition pour se regrouper, il faut envisager un pacte qui engage la totalité des indépendantistes. Les indépendantistes de toutes les affiliations sont invités à regrouper leurs forces pour accéder au pouvoir dès les toutes prochaines élections. Si elle se comporte en femme d’État, Pauline Marois passera à l’histoire avec toute son équipe. Si elle refuse, d’autres feront l’indépendance maintenant.

NOTES
1 Christian GAGNON (ING.), Tribune libre de Vigile mardi 2 décembre 2008. On trouve d’autres détails sur Kathleen Weil à http://www.vigile.net/Kathleen-Weil-dans-NDG-une-recrue et à http://www.premier-ministre.gouv.qc.ca/equipe/conseil-ministres/weil-kathleen.asp
2 http://en.wikipedia.org/wiki/Yolande_James. Nos excuses pour la source anglaise, mais Wikipédia y donne plus de détails que dans son article en français.
3 http://www.demo.umontreal.ca/personnel/Termote_Marc.htm
4 Le Devoir, 2012 02 07, B1.
5 Voir Jilin Jien Nickel Industry Co, of China et Goldbrook Ventures Inc., of Vancouver, et carte : http://www.goldbrookventures.com/465
6 Éric Desrosiers, Le Devoir, 2012 02 08.
Hélène Trudeau
2012 02 23


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2012

    Je suis d'accord. Je l'ai écrit souvent ici sur Vigile. J'ai proposé un pacte d'union via un projet de loi sur la nation québécoise en même temps que j'ai dénoncé la gouvernance provinciale déguisée en gouvernance souverainiste du PQMarois.
    Mais il n'y a rien à faire avec ces gens. Rien. Vous saurez me le dire.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2012

    Bravo Mme. Trudeau
    Ivan Parent