Regardons-nous, Québécois.
Sans honte. Sans peur. Avec délices même, malgré que l'idéologie canadienne officielle, si politiquement correcte, nous a appris, nous a donné comme une seconde nature, de considérer comme tabou la moindre allusion aux sujets qui peuvent nous rendre fiers de nous-mêmes. L'idéologie canadienne officielle nous a répété dans tous les médias et textes scolaires, depuis Durham, que c'est du nombrilisme que de s'occuper de nos affaires, de défendre nos intérêts. Avec le temps, elle nous a inculqué la peur de la moindre allusion chauvine. (Ha! Que c'est laid le chauvinisme!)
L'idéologie canadienne officielle nous a appris à nous regarder avec les yeux d'étrangers. À nous juger sévèrement, plus sévèrement que nous ne jugeons les autres. Par exemple, les seins de Valérie, en 1970, quel scandale! Alors que depuis longtemps, personne ne ressentait la moindre gêne pour ceux de Brigitte Bardot ou de Marylin Monroe.
Je crois qu'il est temps de combattre cette idéologie toujours négative par une vision plus emballante de notre réalité. J'irais jusqu'à dire qu'il n'y a pas de mal à se vanter, comme Québécois. Par exemple, Guy Laliberté n'est-il pas en train de prouver que nous ne faisons rien comme les autres? Et que c'est très bien ainsi?
Je sais, l'idéologie canadienne officielle ridiculise ce genre de discours. «C'est se péter les bretelles... Il faut qu'un peuple né pour un petit pain sache tenir sa place... etc...» Et ce n'est pas Jean Charest ni nos notables qui vont nous défendre, et encore moins nous «faire briller», malgré leurs slogans creux.
Regardons-nous, Québécois. Tant au niveau de la littérature que du sport, des sciences et des affaires. Regardons-nous. Objectivement. Et nous constaterons que nous sommes bons. Et humainement parlant, c'est bon de constater que nous sommes bons.