On trouve sur Vigile.net de nombreux articles d’indignation et de dénonciation. Ces actions s’inscrivent dans le rôle des médias, du quatrième pouvoir. Et on ne peut s’attendre à rien de moins d’un journal virtuel libre et indépendantiste, véritable chien de garde politique, économique, social, culturel…
Cependant, je dois vous avouer qu’avec le temps, j’ai la nette impression que toutes ces indignations et ces dénonciations me découragent au lieu de m’encourager. Je n’y vois que du négatif. À mon avis, s’indigner, dénoncer ou simplement chialer n’ont jamais bâti un pays, si c’est là l’objectif.
[->43249]Serge-André Guay, éditeur de la Fondation littéraire Fleur de Lys de Lévis, en compagnie de Me Guy Bertrand. Photo : Pierre Duquet
***
Nous avons plutôt besoin d’un projet positif et rassembleur. En marketing, il ne sert absolument à rien de s’indigner ou de dénoncer les compétiteurs pour motiver les consommateurs à l’achat de son produit. Ce dernier doit être perçu au premier coup d’œil comme étant meilleur pour la clientèle cible. Et pour ce faire, il faut donner à son produit tous les atouts nécessaires pour se positionner comme le meilleur dans sa catégorie. L’approche consiste à donner à son produit « plus de positif » qu’en offrent les produits compétiteurs. Pour l’équipe de conception et de marketing, il s’agit de mettre en marché son produit et non ses indignations et ses dénonciations des produits compétiteurs.
L’indépendance du Québec, une affaire interne
Plusieurs auteurs présentent le Québec comme un enfant battu, abusé, exploité, intimidé… par le Canada pour justifier en partie la nécessité de l’indépendance du Québec. Je ne crois pas dans cette stratégie parce que l’indépendance du Québec est d’abord et avant tout une affaire interne. Il faut être conséquent et évacuer le Canada du débat. On perd un temps très précieux à démolir le Canada plutôt qu’à bâtir le Québec indépendant.
Concevoir pour donner naissance
Le Québec n’est pas encore un pays, quoiqu’on en dise. Selon certains, le Québec serait déjà un pays dans les faits (de facto) et il ne resterait plus qu’à en faire un État de droit (de jure) indépendant pour le parachever. Vu sous cet angle, le chemin à parcourir paraît moins long puisque seule une déclaration de l’indépendance du Québec par l’Assemblée nationale suffirait à la tâche.
Je ne suis pas de cet avis. À l’image d’un enfant à concevoir pour ensuite lui donner naissance, le Québec indépendant demeure à concevoir pour en planifier la naissance. L’ordre naturel est clair : 1. Conception; 2. Naissance.
Si l’indépendance d’un pays est une étape, sa conception et sa naissance viennent en premier. À titre de conseiller en marketing, je comprends mal que l’on parle de l’indépendance du Québec alors que le pays souhaité n’a pas été conçu ou, si vous préférez, défini. Bref, on parle énormément de l’usine, mais très peu du produit qui en sortira. On précise tout au plus que le produit sera « un pays ».
Il faut bien me comprendre : le pays ne prendra pas forme le jour de son indépendance, de sa naissance. Il faut le concevoir dans les moindres détails auparavant, comme un enfant qui vient au monde avec tout ce qu’il lui faut pour vivre et grandir.
La conception du pays
Le Québec indépendant sera-t-il le Québec d’aujourd’hui? On s’empressera de me répondre « Non » en précisant qu’un Québec indépendant aura le pouvoir d’adopter toutes ses lois, de percevoir tous ses impôts, de signer ses traités… Mais cela ne me dit pas ce que sera ce pays.
Le Québec sera une « république » ajouteront certains. D’accord, mais quelle forme de république? Il existe plusieurs types de régime républicain. Serait-ce le type américain avec un Congrès composé d’un Sénat et d’une Chambre des représentants? Est-ce que vous vous fonderez sur un type existant ou est-ce que vous en créerez un nouveau? Et quelle sera la constitution de cette république? L'Assemblée nationale sera-t-elle la même dans cette constitution? Quel sera le mode de scrutin? Quelle sera la politique internationale? Quelle sera la politique maritime compte tenu de l’importance du fleuve St-Laurent pour l’Ontario et plusieurs États américains? Proposez-vous une marine marchande?
Les questions à répondre pour concevoir le pays ne manquent pas. On veut voir le projet, le produit à naître. Ce n’est qu’une fois le projet de pays conçu, bien défini, que nous pourrons y donner naissance le jour de son indépendance.
Il n’est pas question de voter pour un pays que nous ne connaissons pas sous tous ses angles, bref, de signer un chèque en blanc à qui que ce soit.
Le Canada, un pays traité comme les autres
Je me contrefiche éperdument de la réaction du Canada à notre projet de pays puisqu’il s’agit d’abord et avant tout d’une affaire interne, toutes allégeances politiques confondues. Le Canada n’a absolument rien à dire dans la définition du pays québécois. Et tout refus de reconnaître et/ou de négocier avec le pays québécois en fera un pays comme les autres, soumis aux mêmes traités et conventions internationales que nous signerons. La déclaration de l’indépendance du Québec relève uniquement de l’Assemblée nationale du Québec. Cette déclaration est l’acte de naissance du pays québécois, encore une affaire strictement interne. Alors, peu importe les traités espérés avec le Canada dans notre projet de pays, tout cela vient après la naissance du pays québécois.
Pourquoi plusieurs perdent-ils actuellement leur temps à dénoncer le Canada alors qu’il y a tant à faire pour concevoir le pays?
Un fondement national chancelant
Comment le redémarrage du projet d’indépendance peut-il provenir des instances politiques nationales compte tenu du manque de crédibilité dont elles souffrent dans l’opinion publique? Fonder la relance de l’indépendance du Québec sur une base nationale vertement critiquée par une majorité au sein de la population ne m’apparaît pas logique. Ce fut mon commentaire à la lecture du manuscrit déposé à nos bureaux (Fondation littéraire Fleur de Lys – Éditeur) par Me Guy Bertrand, commentaire tiré de ma « Note de l’éditeur » reproduite ci-dessous :
“« Dans la première version de son « Plan d’affaires pour réaliser l’indépendance du Québec tout en conservant notre part du Canada », Me Guy Bertrand, à l’instar de la très grande majorité des indépendantistes, concentrait tous ses efforts sur les différentes options nationales pouvant sortir de l’impasse le projet de pays. Son plaidoyer met de l’avant des propositions très intéressantes dont le sort demeurait exclusivement entre les mains des partis politiques provinciaux et de l’Assemblée nationale.
À titre d’éditeur, il me revenait de soulever une question, une seule : comment le redémarrage du projet d’indépendance pouvait-il provenir des instances politiques nationales compte tenu du manque de crédibilité dont elles souffrent dans l’opinion publique? Fonder la relance de l’indépendance du Québec sur une base nationale vertement critiquée par une majorité au sein de la population ne nous apparut plus aussi logique qu’à la première lecture.
La recherche d’une base plus solide et plus libre s’imposait. D’où pouvait bien provenir la relance du projet d’indépendance? Qui pouvait bien inciter nos partis politiques provinciaux et notre Assemblée nationale à se pencher à nouveau sur le projet?
La réponse saute aux yeux : les régions! Lorsque la politique du haut vers le bas a atteint ses limites, il faut révolutionner la situation, c’est-à-dire procéder du bas vers le haut. Quoi de plus logique que de revenir à la base même du Québec, à ses régions.
Le plan d’affaires pour réaliser l’indépendance du Québec proposé dans ce livre par Me Guy Bertrand ne sera réalisable que si les régions en assument pleinement le leadership. Ainsi et seulement ainsi pourront-elles lier à jamais l’indépendance du Québec au développement régional et obtenir tous les pouvoirs et les ressources nécessaires pour ce mandat.
L’appel de Me Bertrand se résume en ces mots : “Pour les instances nationales, l’heure n’est plus à parcourir le Québec à la sauvette. Elles doivent plutôt se préparer à partager la gouvernance du Québec indépendant avec les régions. Et pour nous tous, simples citoyens, l’heure est venue de nous impliquer dans nos régions respectives pour parachever le pays québécois sur une base stable et solide capable de supporter toutes nos aspirations régionales sur laquelle reposera notre destinée nationale, notre pays.” »
Serge-André Guay, président éditeur
_ Fondation littéraire Fleur de Lys”
Démolir le Canada n’est donc pas plus utile que démolir le Québec
Démolir le Canada n’est donc pas plus utile que démolir le Québec dans le projet d’indépendance. Le marketing est une guerre de perceptions et soutenir une perception négative du Québec est contreproductif, peu importe la réalité. Dans une guerre de perceptions (à distinguer d’une guerre d’opinions), la réalité est celle perçue. Ainsi, chialer après le Premier ministre, les ministres et le gouvernement n’apporte rien de positif à la perception du Québec. Plusieurs chialeurs poussent la nation québécoise à se demander si l’indépendance d’une province « aussi pourrie » en vaut la peine. En marketing, il y a des associations favorables et des associations défavorables. Il faut un minimum de 70 % d’associations favorables à un produit pour s’assurer de son succès. Il ne faut donc pas oublier que toute attaque envers le Québec actuel est aussi une attaque envers le pays éventuel. Et c’est plus particulièrement le cas lorsque les Québécois sont confrontés à la perception d’un projet de pays plutôt floue et non définie. La perception peut alors aller dans tous les sens sans aucun contrôle puisque le produit lui-même nous échappe.
Battre en retraite et se ravitailler en régions
Battre en retraite s’avère négatif lorsque cela ne sert pas à se ravitailler pour revenir en force. Il ne servira à rien d’en rajouter sur les retraites observables actuellement, peu importe l’allégeance politique. L’important, c’est de comprendre que ces retraites s’effectuent sur le champ bataille principal, la scène nationale, un risque que ne saurait courir une armée expérimentée car elle demeure toujours à la portée des attaques de l’ennemi.
Il faut comprendre aussi que la très grande majorité des penseurs se limitent à la scène nationale, par défaut de perception de la réalité québécoise ou tout simplement parce qu’ils ont atteint leur limite. Ils ne peuvent pas penser autrement. Pour eux, l’indépendance du Québec est et demeure une affaire nationale à débattre sur la scène nationale (voire internationale). Ils abordent donc le Québec « tout d’un bloc ». Ces penseurs ne peuvent pas battre en retraite puisqu’ils voient uniquement la scène nationale.
Or, c’est de cette scène nationale dont il faut battre en retraite. Pour l’instant, on n’y trouve plus rien d’intéressant pour le projet de pays. Battre en retraite de la scène nationale implique de se retrouver sur la scène régionale. On y trouve depuis toujours un ravitaillement de premier choix pour le projet de pays, mais on l’avait oublié.
Pour plusieurs la scène régionale sert de faire-valoir sur la scène nationale. Ainsi, la scène régionale est malheureusement et trop souvent parcourue à la sauvette par les penseurs et les politiciens provinciaux et fédéraux lors de consultations et de campagnes électorales nationales.
Pourtant le peuple est clair : il veut que le pouvoir revienne à la base, à la population elle-même. Évidemment, les bornés comprennent que le peuple les appelle à développer leurs assises nationales en régions et les revoilà en tournée « nationale » en « régions ». Il est difficile de changer les mauvaises habitudes, devenues de simples réflexes involontaires et souvent inconscients.
Quand le peuple demande que le pouvoir revienne à la base, il demande que la chaîne du pouvoir du « haut vers le bas » soit inversée du « bas vers le haut ».
Inverser la chaîne de pouvoir… et les pensées!
Qui a dit que l’élément le plus simple dans le projet d’indépendance du Québec était le Québec lui-même, que le Québec était l’entité principale du pays? Le Québec ne saurait être à la fois le solage et la maison sur le solage. On ne peut pas être à la fois la fondation et ce qui est construit sur la fondation. Ce n’est pas logique.
La fondation ou la solage du pays québécois, ce sont ses régions. Il revient donc aux régions de « refonder » le Québec sur la base qu’elles constituent. Pas de solage, pas de maison, à moins d’accepter de bâtir directement sur le sol et de voir la bâtisse s’enfoncer au fil des semaines.
En termes clairs, retournez chez vous pour travailler dans votre région afin qu’elle devienne une pierre solide d’une fondation sans faille du Québec indépendant.
L’indépendance du Québec ne saurait se concrétiser sans une résolution de chaque région en faveur du projet de pays, résolution à l’attention de l’Assemblée nationale, bref, sans le leadership de chaque région. Il faut une volonté régionale avant d’espérer une volonté nationale.
Le respect de la logique élémentaire s’impose : l’élément le plus simple du Québec, ce sont les régions. Et le Québec est une composante de régions. On ne peut pas bâtir le pays sans le fonder sur ses régions. Et puisque la fondation est déterminée par ce qu’elle supportera, aussi bien laisser les régions nous dire ce qu’elles sont prêtes à supporter comme projet de pays. Peu importe les plans du projet, on commence toujours la construction par la fondation. Et il s’agit bel et bien de construire (concevoir) le pays à naître.
Que deviennent les régions dans la république du Québec?
Il revient aux régions de décider de leur sort dans le pays du Québec. On sait une chose, sur laquelle toutes les régions s’entendent, elles veulent les pouvoirs et les ressources nécessaires pour assumer pleinement leur développement économique, social, culturel… Me Guy Bertrand propose dans son essai à paraître que les régions deviennent des États régionaux unis au sein d’une fédération avec une formule de péréquation, une fédération où elles seraient représentées dans un Sénat et une Chambre des représentants suivant le modèle américain. Évidemment, il n’exclut pas d’autres modèles républicains. Mais, en fin de compte, il revient aux régions de poser dès maintenant leurs conditions à l’appui de tout projet d’indépendance du Québec et d’en aviser par résolution l’Assemblée nationale.
Les régions doivent éviter à tout prix de se retrouver dans un Québec indépendant dirigé par un gouvernement national centralisateur, c’est-à-dire, dans la même position que le Québec face au Canada. En prenant l’initiative, le leadership ou la direction du projet de pays, elles s’assureront d’obtenir la place, la représentation, les pouvoirs et les ressources pour leur développement. Je ne connais aucune région qui souhaite demeurer dans la situation où elles se trouvent actuellement au Québec, au Canada et dans le monde advenant l’indépendance du Québec. Et ce qu’elles veulent pour assumer leur développement, elles ne pourront l’obtenir sans l’indépendance du Québec, sans que le Québec récupère tous les pouvoirs et toutes les ressources d’Ottawa. Mais elles doivent prendre garde au type de gouvernement (de république) qui récupérera ces pouvoirs et ces ressources en imposant d’emblée un partage avec les régions. Elles doivent déterminer ce qui sera récupéré en leur nom.
Urgent : création du Conseil des régions
Personnellement, je leur conseille de créer un «Conseil des régions» à l’image du «Conseil de la fédération» créé par Jean Charest en 2003 et « comprenant les premiers ministres (chefs de gouvernement) des treize provinces et territoires du Canada ». Sa principale fonction serait de présenter un front uni des gouvernements régionaux et territoriaux lors des interactions avec le gouvernement fédéral du Québec. Il prônerait également la "fédération constructive", travaillant pour l'unité québécoise et reconnaissant les différences entre les différentes régions et territoires à l'intérieur du système fédéral québécois (paraphraser d’après la définition donnée au Conseil de la fédération sur le site internet Wikipédias).
Toujours en paraphrasant, cette fois un texte du Conseil de la fédération, « les objectifs du Conseil de la fédération seraient les suivants : promouvoir la coopération entre les régions et les territoires et tisser des liens plus étroits entre les membres du Conseil, dans le but de renforcer le Québec; favoriser des rapports fructueux entre les gouvernements, qui soient fondés sur le respect de la constitution et la reconnaissance de la diversité au sein de la fédération; assumer un rôle de leadership sur les dossiers importants pour tous les Québécoises et Québécois ».
L’exemple nous est donné par le Premier ministre du Québec. Il est à suivre de toute urgence.
« Ce n’est pas dans notre mandat »
Gare aux régions qui répondraient « Ce n’est pas dans notre mandat ». Les régions peuvent toujours rester dans leur coin et attendre que l’indépendance du Québec leur tombe sur la tête avant de réclamer statut, pouvoirs et ressources, mais le silence n’est jamais une bonne stratégie en politique. Les régions ne doivent pas se laisser séduire par les promesses de consultations et de décentralisation des partis politiques provinciaux puisque l’histoire nous apprend que les transferts aux régions et aux municipalités ne sont généralement pas accompagnés de toutes les ressources nécessaires pour rendre adéquatement les services à leurs citoyens.
Oubliez l’idée d’un Parti des régions
L’idée d’un Parti politique des régions n’est pas bonne puisqu’elle implique un parti politique national avec toutes les dérives possibles que nous connaissons déjà avec les autres partis politiques opérant sur la scène nationale. Très vite, on se rendra compte que la chaîne de pouvoir du bas vers le haut est une illusion et qu’elle demeure somme toute du haut vers le bas. C’est une déformation professionnelle observée dans tous les partis politiques nationaux québécois, et ce, même s’ils affichent avec la meilleure volonté du monde pour servir la population de toutes régions sans discrimination aucune.
Il revient aux régions de prendre en mains le projet de pays
Que puis-je écrire de plus? Beaucoup de choses, mais je les réserve à ma région. Et je vous invite à faire de même. Travaillons chacun dans notre région et, n’ayez pas peur, nous finirons bien par nous rejoindre à nouveau sur la scène nationale… pour célébrer le travail des régions!
À lire
Projet Liberté-Nation, essai à paraître le 13 décembre prochain et signé par Me Guy Bertrand. La version numérique (format PDF) de cet essai sera offerte gratuitement.
Au plaisir,
Serge-André Guay, président éditeur
_ Fondation littéraire Fleur de Lys
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_ 418-903-1911 (Lévis, Québec, Canada)
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Indépendance du Québec
S’indigner, dénoncer, chialer… n’ont jamais bâti un pays
Indépendance - le peuple québécois s'approche toujours davantage du but!
Serge-André Guay34 articles
Marié et père de quatre enfants, Serge-André Guay est
né à Lévis (Québec, Canada) en 1957. De formation autodidacte et
travailleur autonome depuis 25 ans, il a tout d'abord été animateur,
commentateur, chroniqueur, journaliste, recherchiste et rédacteur en...
Cliquer ici pour plus d'information
Marié et père de quatre enfants, Serge-André Guay est
né à Lévis (Québec, Canada) en 1957. De formation autodidacte et
travailleur autonome depuis 25 ans, il a tout d'abord été animateur,
commentateur, chroniqueur, journaliste, recherchiste et rédacteur en chef
au service de différents médias québécois et ontariens.
Puis, son expérience des médias et un stage de formation en Europe font de
lui un éducateur aux médias dont les interventions sont recherchées par le
milieu scolaire. Ensuite, à titre de consultant, l'utilité de ses plans
d'action en communication et en marketing est vite appréciée.
Depuis 1990, il développe une expertise hautement spécialisée en recherche
marketing, soit l'étude des motivations d'achat des consommateurs, axée sur
l'évaluation prédictive du potentiel commercial des produits et des
services, nouveaux et améliorés.
Pour ce faire, il retient la méthode et l'approche indirecte proposées par
le chercheur américain Louis Cheskin, à qui il accorde le titre de premier
scientifique du marketing.
Depuis, il a étudié les réactions sensorielles involontaires et les
réactions inconscientes de plus de 25,000 consommateurs dans le cadre de
plus d'une centaine d'études des motivations d'achat pour différents
manufacturiers et distributeurs canadiens.
Il a signé de nombreux articles et donné plusieurs conférences
percutantes. Il a aussi publié une série de vingt-quatre études traitant du
caractère scientifique du marketing sous le titre "Science & Marketing ",
Prédire le potentiel commercial des biens et des services". À ses yeux, le
marketing doit renouveler son efficacité sur des bases scientifiques
rigoureuses.
Il n'hésite pas à questionner les idées reçues. Animé par une profonde
réflexion sur la conscience et la condition humaine, il est un «
penseur-entrepreneur », à la fois fonceur et analytique.
En 2000, il écrit un essai de gouvernance personnel sous le titre J'aime
penser – Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un
chacun se donne raison.
En juin 2003, il met sur pied la Fondation littéraire Fleur de Lys,
premier éditeur libraire francophone sans but lucratif en ligne sur
Internet
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8 commentaires
Serge-André Guay Répondre
8 décembre 2011À Monsieur Jean Trudeau,
Vous écrivez : «Le contrôle médiatique car la population est comme un troupeau de moutons qui lisent le journal de Québec et le Soleil à tous les jours».
Je ne crois que mépriser la population en la traitant de «troupeau de moutons» soit acceptable. Un projet tel que l'indépendance du Québec impose le plus grand des respects pour le peuple.
Archives de Vigile Répondre
8 décembre 2011Si vous voulez l'indéendance, il faut trois choses:
1-un leader charismatique: soit un fédéraliste converti à la souveraineté de préférence
2- Le contrôle médiatique car la population est comme un troupeau de moutons qui lisent le journal de Québec et le Soleil à tous les jours
3- de l'argent
C'est simple: trois choses que les souverainistes n'ont pas.
Bruno Deshaies Répondre
6 décembre 2011TRAVAILLER POUR LA CAUSE DE L’INDÉPENDANCE NATIONALE N’EST PAS UNE MINCE AFFAIRE.
2011-12-06, par Bruno Deshaies
Au lieu de me répéter, j’aimerais vous référer à ma Chronique 382 : http://www.vigile.net/L-independance-les-fondements-ou) où j’interagis avec d’autres indépendantistes. Malgré toutes les connaissances qu’on puisse avoir en marketing, il me semble que des assises conceptuelles sont absolument nécessaires pour réaliser l’indépendance nationale du Québec pour qu’une majorité démocratique puisse s’exprimer clairement et d’une seule voix sur la question. C’est que font tous les groupes de pression bien organisés. Toutefois, la lutte nationale consiste à faire le combat SUR le régime tandis que les luttes sociales se font DANS le régime. La différence est de taille et les moyens pour poursuivre la FIN sont d'une nature différente. L'action doit être nécessairement collective parce qu'elle porte spécifiquement sur le NATIONAL.
Je peux comprendre qu’on ne doit pas seulement chialer ou s’indigner mais dans la lutte nationale, il n’y a pas que NOUS du Québec, il y a l’AUTRE du Canada et du Canada qui en NOUS (et pas seulement les Anglos du Québec). Et sur ce point, monsieur Jacques Noël a certainement raison de répondre : « En attendant, faut faire monter le nombre de souverainistes sinon on n’y arrivera jamais puisque, depuis 43 ans, on met la charrue devant les bœufs. Le projet de société devant le pays. » Ici, il n’y a pas d’équivoque, le « pays » signifie devenir indépendant collectivement à l’interne et à l’externe. Il faut finalement se donner un État souverain dans le monde et distinct de lui.
Antoine Dubé Répondre
6 décembre 2011Quels propos rafraîchissants sur Vigile!
Quelle bonne idée que constitue une maison d'édition numérique!
Bravo et bonne chance!
Antoine Dubé
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2011La région "Gaspésie" vient de voter. L'impopularité de Jean Charest a beau atteindre des records de 72%, les Libéraux ont gardé le comté. Legault a beau ne pas avoir présenté de candidat, Pauline n'est pas parvenue à arracher le comté. Elle n'a même pas fait 40%. Ca s'appelle frapper le mur.
Y'a 6 millions d'électeurs au Québec. Deux millions sont des fédéralistes purs et durs qu'on n'atteindra jamais, même en montant l'Oratoire St-Joseph à genoux, avec un chiffon rouge sur le dos.
Deux millions sont souverainistes et attendent désespérément l'arrivée du pays. Toute la game se joue au centre, chez les cailles, qui sont peu politisés, pas très scolarisés, et ne se reconnaissent pas, vraiment pas, dans le PQ ou QS, partis de gauche, partis de fonctionnaires, partis de syndicalistes, partis d'artistes, partis d'écolos, partis du Plateau. Eux, ils sont ski-doos, pêche et chasse, bingos, messe (pour les plus vieux), country, 4 par 4, danses en ligne, Occupation-Double, Star Académie et Gros Cave. C'est un autre Québec qui n'écoute pas Radio-Canada, ne lit pas Le Devoir, ne connait pas Marc Cassivi et Marc Laurendeau, n'aime pas Robert Lepage et Denis Arcand.
Ils ne voteront jamais pour Pauline. Ou pour Guy Bertrand. Ou pour Gilbert Larose. Ce n'est pas leur tasse de thé. Quarante-trois ans de péquisme en témoigne, avec ou sans association. Cinquante ans de péquisme ne changera rien. Ca bloque. Ils sont incapables, biologiquement incapables de voter pour des gens qu'ils n'aiment pas.
Pour faire l'indépendance, faut en rallier plus d'un sur deux. Comme leur vote est essentiel à libération du Québec, il faut explorer une autre voie. Et la voie la plus logique, la plus universelle, est celle du rejet du colonialisme. Toutes les nations colonisées se sont édifiées comme ca.
Les USA contre la Grande-Bretagne, la Norvège contre la Suède, l'Algérie contre la France, la Palestine contre Israel. Indépendance 101. La nation occupée contre la colonisatrice. Jamais sur un projet de société! (aucun peuple n'a encore été fondée sur la nécessité d'étendre le réseau de garderies....)
Le reste, la monnaie, la constitution, le type de vote et tout le tralala on en parlera lorsque le Québec comptera 55% de souverainistes et qu'on sera à la veille d'un référendum. On expliquera alors, dans le détail, ce qui va suivre.
En attendant, faut faire monter le nombre de souverainistes sinon on n'y arrivera jamais puisque, depuis 43 ans, on met la charrue devant les boeufs. Le projet de société devant le pays.
Normand Paiement Répondre
6 décembre 2011Monsieur Guay,
Vos idées et celles de Me Bertrand méritent sans doute réflexion dans la mesure où il m'apparaît effectivement nécessaire de se pencher sur ce que sera le Québec de demain. Trop de questions concernant l'avenir de notre pays sont demeurées jusqu'ici sans réponses, ce qui explique sans doute pourquoi le peuple québécois n'a toujours pas adhéré massivement au projet d'indépendance.
Néanmoins, l'idée de confier en quelque sorte aux régions le mandat de faire ladite indépendance me semble pour le moins prématurée. Encore faudrait-il que ces régions disposent d'un pouvoir décisionnel qu'à ma connaissance elles sont loin d'avoir! Il faudrait déjà qu'un parti politique national inscrive un tel projet à son programme pour qu'un jour des assemblées régionales élues (comme en France) puissent contribuer efficacement au développement de leur région respective...
Autrement dit, c'est pas demain la veille!
Et que fait-on entre-temps? On attend que les régions soient constituées et qu'elles donnent le feu vert au projet de pays? Les poules risquent d'avoir des dents d'ici là! (Corrigez-moi si je me trompe dans mon analyse de la situation actuelle, auquel cas je vous saurais gré de m'expliquer comment vous voyez la chose et quelle démarche concrète permettrait de donner un pouvoir réel aux régions dans un avenir rapproché...)
Le projet de Jacques Noël (voir sa série d'articles intitulée "Faire la guerilla au Canada") m'apparaît autrement plus concret et plus susceptible de rapporter des dividendes dans l'immédiat.
Cela dit, les efforts et les contributions de tous et chacun ne peuvent pas nuire à la Cause. Je vous invite donc à poursuivre vos réflexions et à nous faire part de vos suggestions. Comme dirait Me Cloutier, "on peut marcher et mâcher de la gomme en même temps". Autrement dit, élaborer des plans en vue de construire le pays du Québec ne me paraît pas incompatible avec l'idée de dénoncer les agissements de ceux qui veulent le détruire. Le peuple a tout autant le droit de savoir ce que font ses ennemis que ce que font ses amis, ne trouvez-vous pas?
Cordialement,
Normand PAIEMENT
PS - Au fait, que pensez-vous du modèle français et de ses conseils régionaux (qui gèrent les régions) et conseils généraux (qui gèrent les départements, eux-mêmes subdivisions des régions)?
Archives de Vigile Répondre
5 décembre 2011À l'occasion de l'exercice servant à planifier la distribution de pouvoirs supplémentaires aux régions dans un futur Québec souverain, je crains que seul les maires souverainistes (si l'en existe) et préfets de MRC souverainistes (si l'en existe) se prêteront au jeu de faire des demandes. Je crains un fiasco.
Daniel Lévesque Répondre
5 décembre 2011Monsieur,
À quoi sert-il de définir jusqu'à la couleur des murs, l'ameublement, la forme des poignées de portes et la coutellerie qu'on mettra dans les armoires de la maison? Bref décider de tout dans ses moindres détails alors que la terre que vous avez sous les pieds ne vous appartient même pas? Tout cela n'est que du verbiage à l'infini comme ce que nous faisons depuis que le mouvement souverainiste existe.
Au Québec ça fait 40 ans qu'on crache un fleuve de salive pour tenter de définir les moindres tenant et aboutissants ce projet sans jamais agir. Va-t-on encore longtemps perdre notre temps à définir quelque chose dont les gens ne voudront peut-être même pas?
Moins de salive et plus d'action. Voilà qui va convaincre le peuple de notre capacité à prendre des décisions et à les assumer jusqu'au bout.
Toutes les questions que vous soulevez dans votre texte peuvent faire l'objet d'un débat une fois notre déclaration d'indépendance faite.
Par ailleurs, j'admire votre approche clientéliste, je suis moi-même un conseiller en marketing. Mais votre vision me fait penser à celle d'un gamin qui veut ouvrir ses cadeaux avant Noël. On veut savoir ce qu'il y aura une fois souverain. Le résultat de ça, c'est qu'on se chicane et on ne fait rien.
Vous ne semblez par ailleurs pas comprendre tout à fait la dynamique derrière les actions du Canada à l'encontre du Québec. Vous semblez ne pas être conscient qu'il s'agit d'une agression contre laquelle il faut lutter, qu'il faut être prêt à se battre et que ceux que nous avons en face de nous ne sont ni démocrates et encore moins fairplay. Ils n'ont qu'un but, c'est de garder le Québec bien tranquille sous leur botte parce que cela est payant ainsi. Notre petit confort gèle notre capacité d'agir collectivement et nous amène à penser en colonisé que finalement, c'est pas si pire... C'est le syndrome de Stockholm.
Dans les faits, nous sommes dépouillés en douce de nos richesse collective, de notre langue et de notre culture. Ce n'est pas parce que vous ne recevez pas de coup de matraque derrière la caboche que ça ne fait pas mal.
Le Nation Bulding canadien viendra à bout du Québec. Nous serons louisiannisé puis autochtonisé. Quand les générations à venir se verront refuser un emploi juste parce que ses membre porteront un nom français, le jugement que ces gens-là et que l'histoire auront sur notre indifférence sera implacable.
Devenir souverain n'est pas un geste soft. C'est une rupture. C'est mettre le poing sur la table et dire c'est assez! Dorénavant NOUS allons décider. Pour cela, il faut avoir des couilles. Il faut cesser d'être peureux comme des poussins, et ne pas craindre l'incertitude et les bouleversements. Mais au Québec, nous n'avons pas encore suffisamment de courage pour ça. Et à vous lire, je nous ai reconnus