Doyenne des députés péquistes à l’Assemblée nationale, Lorraine Richard appuie Sylvain Gaudreault dans la course à la chefferie du Parti québécois. Même que si les militants choisissent quelqu’un d’autre, le 9 octobre, Mme Richard menace de quitter le PQ.
«Les militants vont faire le bon choix», a-t-elle assuré, mercredi, en point de presse, refusant d’abord de considérer l’hypothèse d’une défaite de son collègue.
«Mais j’aviserai à ce moment-là si jamais ce n’est pas Sylvain Gaudreault qui est élu chef», a ensuite laissé tomber celle qui est députée de la circonscription de Duplessis, sur la Côte-Nord, depuis 2003.
Le député de Jonquière avait invité les journalistes pour dévoiler ce nouvel appui.
«On ne peut pas se permettre que quelqu’un qui aspire à devenir chef ne siège pas en ce moment à l’Assemblée nationale», affirme Mme Richard, soulignant que les élections arrivent dans deux ans, le 3 octobre 2022.
«Un certain mépris»
Des quatre candidats en lice, M. Gaudreault a été le seul à officiellement solliciter son appui. Paul St-Pierre Plamondon, qu’elle connaissait déjà, l’a appelé en début de campagne, fin 2019. Mais ni Guy Nantel ni Frédéric Bastien ne lui ont donné signe de vie.
«Les deux autres candidats, je ne sais même pas s’ils seraient capables de nommer les députés qui sont présentement au Parti québécois! Pas sûre, si on leur demandait comme ça, un test... Quand on veut diriger le Parti québécois, on veut diriger une équipe et on a besoin d’assumer un leadership au sein d’une équipe. C’est un certain mépris de certains candidats», estime-t-elle.
Deux autres députés péquistes, Méganne Perry-Mélançon et Joël Arseneau, ont déjà donné leur appui à M. Gaudreault dès le début de la course, en novembre.
Dans le caucus de neuf députés du PQ, deux n’ont toujours pas établi leur camp dans cette course à la chefferie, soit Véronique Hivon et Sylvain Roy.
Le chef par intérim, Pascal Bérubé, le leader parlementaire, Martin Ouellet, et le whip, Harold LeBel, sont tenus à la neutralité.
«Le langage des régions»
Mme Richard et M. Gaudreault ont travaillé en étroite collaboration à plusieurs reprises. Elle a été son adjointe parlementaire de 2012 à 2014, lorsqu’il était ministre des Transports et des Affaires municipales sous Pauline Marois. Elle était aussi cheffe du caucus quand il a été chef intérimaire du Parti québécois, en 2016.
«On parle le langage des régions», affirme M. Gaudreault, soulignant leurs points communs. «Il a une connaissance hors du commun du Québec et de ses régions», lui renvoie-t-elle la balle, comptant sur lui pour voir le PQ «redevenir une grande force».
Bien qu’elle avait fait son nid dans le clan Gaudreault depuis le lancement de la campagne, l’annonce tardive de l’appui de Mme Richard est due à son absence du parlement de Québec depuis pour ainsi dire un an. Son poste de commissaire au sein de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse l’a retenue la plupart du temps à Montréal.