Entre le charlatan et le sage, il y a le visionnaire

Signes des temps

Tribune libre


Lorsque nous voyons le ciel s’obscurcir et de gros nuages noirs se gonfler au dessus de nos têtes, nous disons qu’il va y avoir un orage nourri d’éclairs et de coups de tonnerre. Nous reconnaissons ainsi les signes du temps qui s'en vient. Il en va de même pour les signes qui annoncent la fin d’une époque, d’un régime, d’un monde.
Des guerres, des tremblements de terre, des tsunamis, des épidémies de toute nature ont existé et existeront toujours. À chaque époque les populations pouvaient y voir des signes de la fin du monde si ce n’est celle de leur propre monde. Ce qu’il y a de changé, aujourd’hui, c’est que, d’une part, la globalisation de certains phénomènes comme ceux de l’économie, des finances, de l'information et des guerres, et, d’autre part, l'existence d'armes suffisamment puissantes pour détruire l’humanité entière n'interpellent plus seulement un peuple ici ou là, mais toutes les personnes de bonne volonté. Dans ce monde globalisé, plus rien ne nous est étranger et ne peut nous laisser indifférents.
C’est dans ce monde globalisé que des voix s’élèvent pour pointer du doigt des signes présageant des pires catastrophes qui attendent l’humanité. Si les hommes et les femmes de toutes les nations et de tous les peuples n'interviennent pas pour arrêter le bras de ces belligérants aux ambitions illimitées, le risque sera fort élevé pour que la catastrophe s'abatte sur l’humanité entière. Les armes nucléaires et celles de destruction massive débordent les frontières de nos villages, de nos villes de nos pays. Elles ont une puissance pouvant exterminer tout ce qu’il y a de vie sur la planète terre. Ces armes, aux mains d’hommes politiques à la morale taillée à la mesure de leurs ambitions de domination et de conquête, sont une menace toujours plus réelle à la survie de l’humanité.
Dans ce contexte, les menaces toujours plus persistantes d’Israël d’attaquer l’Iran rendent l’éventualité d’une guerre totale encore plus plausible, d’autant que l’Iran a fait savoir que toute action belliqueuse à son endroit serait suivie d’une réplique énergique contre ses auteurs. Si Israël dispose déjà de tout l’arsenal des armes nucléaires, l’Iran, qui se défend toujours d’avoir pareille arme, n’est pas sans disposer d’armes très sophistiquées pour répliquer avec toute la vigueur de ces dernières.
Fidel Castro et Chavez sonnent l’alarme sur les dangers réels d’une telle confrontation. Déjà, avant même que débute la mission humanitaire qui a fait 100 000 morts en Libye, ils avaient demandé que la communauté internationale envoie sur place une délégation crédible de représentants pour voir les faits et régler par les voies diplomatiques et politiques les différents existants. Autrement, avaient-ils dit, ce serait par milliers qu’il faudrait compter les morts d’innocentes victimes. Les belligérants passèrent outre à ces recommandations, pressés qu’ils étaient de renverser le régime de Kadhafi. Nous connaissons la suite.
Aujourd’hui, ces derniers reprennent la parole, non plus pour dire qu’advenant un conflit entre Israël et l’Iran ce sera par milliers qu’il faudra compter les morts, mais plutôt pour déclarer que ce sera l’existence même de l’humanité qui sera menacée par l’usage éventuelle des armes nucléaires et de destruction massive. Voici ce qu’écrit Fidel dans ses dernières réflexions « Suicide génocidaire » (1):
« Je me sens le devoir de transmettre à ceux qui prendront la peine de lire ces Réflexions l’idée suivante : nous avons tous l’obligation, sans exception, de faire prendre conscience à l’humanité des risques de catastrophe définitive et totale qu’elle court à cause des décisions irresponsables de politiciens aux mains desquels le hasard, plus que les talents ou les mérites, a fait tomber son sort. »
Dans la deuxième partie de ses réflexions, parlant de l’Iran, il dit ceci : (trad. de l’auteur.)
« Par sa capacité de lutte, le nombre de ses habitants et l’étendue de son territoire, une agression contre l’Iran n’aurait aucune similitude avec les aventures belliqueuses d’Israël en Irak (1981) et en Syrie (2007). Une guerre sanglante éclaterait inévitablement. Sur ce point il n’y a pas de doute possible. » (traduction de l’auteur)
On se souviendra qu’Israël avait détruit en 1981 le réacteur nucléaire dont s’était doté le gouvernement de Saddam Hussein. Il en fut de même en Syrie, en 2007. Deux opérations militaires qui ne donnèrent pas lieu à une guerre sanglante. Fidel avertit la communauté internationale et les principaux belligérants que dans le cas de l’Iran tout sera fort différent.
La Chine dit qu’il faut donner priorité à l’approche politique et aux voies diplomatiques pour résoudre ce problème. La Russie dénonce le dernier rapport de l’AIEA qui n’est qu’un ramassis d’information déjà compilées, mais non fondées sur des preuves solides. Il ne fait que répondre aux attentes politiques des Etats-Unis et d’Israël pour justifier une intervention militaire. Elle assure qu'elle fera pour dissuader les belligérants d'attaquer l'Iran.
Mon grand-père, lorsqu’il disait de faire vite pour entrer le foin avant que n’arrive la pluie, il disait vraie. Il avait vu les signes dans le ciel et à peine le foin entré dans la grange, la pluie commençait.
Le vieux Fidel en a vu passer des présidents et des hommes politiques. Il a eu le temps d’en mesurer les ambitions tout autant que leurs bonnes dispositions. Aujourd’hui, il nous dit de faire vite si nous voulons sauver le monde d’un désastre irréversible. Il entend déjà le tonnerre et voit des éclairs qui se rapprochent.
Espérons que nous arriverons à temps à la grange de la raison pour mettre l’humanité à l’abri de la folie guerrière.
Oscar Fortin
Québec, le 15 novembre 2011
http://humanisme.blogspot.com
http://www.centpapiers.com/obama-et-la-guerre-nucleaire/86790

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citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 novembre 2011

    Finalement, vous avez peut-être raison monsieur Fortin. Il paraît que la marine russe est entrée dans les eaux territoriales syriennes pour protéger ce pays contre une éventuelle invasion "humanitaire" par l'empire humanitaire dont nous, Canadiens, faisons partie.
    http://www.infowars.com/russian-warships-enter-syrian-waters-to-prevent-nato-attack/

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2011

    Du moment que nous savons que l'arsenal nucléaire n'est plus une fiction, que de nombreux psychopathes, sans état d'âme, y ont accès, que les ambitions de pouvoirs et de richesses sont sans limite, tout devient alors possible. Il s'agit d'une véritable épée de Damoclès qui pend au dessus de nos têtes. Ce seul rappel est déjà suffisant pour nous rendre vigilants et attentifs à ceux et celles qui en saisissent la fragilité. Il nous reste qu'à espérer que ce jour de la tragédie mondiale ne soit pas à nos portes.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 novembre 2011

    Pourquoi les États-Unis et Israël veulent-ils attaquer l’Iran? Leur grand mensonge est de nous faire croire en l’urgence d’une intervention militaire pour empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire. Il n’y a pas de risque imminent d’un lancement d’une bombe nucléaire hypothétique sur Israël. L’Iran ne veut pas du territoire d’Israël et il ne saurait que faire de ce territoire… Les belligérants ont inventé cette fois-ci le prétexte bidon du nucléaire, comme ils l’ont fait sous d’autres prétextes en Afghanistan, en Irak et en Libye.
    La vraie raison cachée est celle-ci : le contrôle total de l’Eurasie tant convoitée par les USA. Pour deux raisons principales. 1) L’Iran est le verrou de l’Asie Centrale et de la Russie avec la Mer Caspienne pleine de gaz et de pétrole. Les pays de l’Asie Centrale peuvent raccorder leurs pipelines en passant par l’Iran; 2) Depuis la conférence euro-asiatique des communications et des transports, tenue à Saint-Pétersbourg les 12 et 13 septembre 2000, la nouvelle politique russe en Asie d’organiser les cinq grands corridors de communications eurasiatiques est dénoncée par les États-Unis. Cet ancien antagoniste numéro un des États-Unis, avec à sa tête Vladimir Poutine, prend trop de place sur l’échiquier eurasien et mondial. L’empire américain ne veut pas de cette grande coopération eurasienne dans les domaines de l’énergie, du pétrole, du gaz naturel, des infrastructures et des communications. Pour les États-Unis et Israël, il y a urgence dans la demeure, il faut absolument stopper tout ce développement eurasien en neutralisant l’Iran, même s’il faut détruire toutes ses infrastructures et sa population.
    http://vilistia.com/wp1/2011/05/la-russie-construit-de-nouvelles-communications-terrestres-en-eurasie/

  • Archives de Vigile Répondre

    16 novembre 2011

    De plus monsieur Fortin, il n'y aura pas de guerre avant que l'aristocratie capitaliste de la finance et des affaires ait fait réélire Obama l'année prochaine (ainsi que Legault au Québec).
    Et si les mouvements d'indignés s'estompent, comme je pense que ce sera le cas, il n'y aura pas de guerre du tout.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 novembre 2011

    Mais on a un problème monsieur Fortin. Pour nos décideurs politiques et économiques, la menace d'une guerre d'une grande ampleur est un forme de chantage qu'ils pratiquent envers les populations.
    Comme vous avez pu le remarquer, les rumeurs de guerre se sont amplifiés avec l'émergence des mouvements d'indignés qui se sont répandus à travers le monde.
    Cela semble vouloir dire: Abstenez-vous de critiquer et vous plaindre de la façon dont nous dirigeons le monde et il n'y aura pas de guerre.