Les André Pratte et autres Lysiane Gagnon sont souvent mis au pilori sur Vigile. Richard Martineau itou, mais ce dernier semble être plus en phase avec le Québec concernant la question de la laïcité. Idem pour Facal. Aujourd’hui, Lucien Bouchard qui vole la vedette sur le site. Toutefois, il ne faudrait pas oublier Stéphane Gendron, polémiste de la droite éclectique, abonné des médias et maire permanent de Huntingdon. L’homme ne dit pas que des conneries, mais il ne rate jamais l'occasion de dépasser les bornes.
Des exemples.
Le 23 février 2010, Journal de Montréal, in « Lucien à Raison ».
Par ailleurs, le PQ est-il raciste? Oui, en partie, le PQ est un nid de racistes et de gens fermés à l'immigration.
Et plus loin, dans le même paragraphe :
Que dire du projet de loi de Pauline Marois voulant restreindre les droits démocratiques des Québécois n'ayant pas une maîtrise suffisante de la langue française? Ou de la création péquiste du concept de «citoyenneté québécoise»? Voilà des exemples de racisme que l'on veut institutionnaliser et ainsi créer deux catégories de citoyens sur un même territoire
C’est intolérable et inacceptable.
Désinformation absolue. Le projet de Constitution de 2007 du PQ avait certes le défaut d’avoir été concocté en vase clos, mais il ne restreignait pas les droits de quiconque, notamment ceux habitant déjà le territoire. Et si je me souviens bien, étaient proposées des mesures pour faciliter l’intégration de ceux et celles qui immigreraient chez nous. Dans ma chronique du 28 octobre 2007 « Projet de loi du PQ sur l’identité québécoise, ou comment faire déraper une bonne idée » je n’ai pas hésité à varloper la méthode, mais j’en ai défendu l’essence. Si le projet avait été raciste, je l’aurais dénoncé sans pitié. Suffisait de lire ce qui était proposé pour comprendre que ce n’était absolument pas le cas. Tant qu’à y être, faisons dans le stéphanisme-gendronien : si le PQ est raciste, alors Stéphane Gendron souscrit à notre assimilation. Bêtise pour bêtise, je préfère la mienne.
Le 9 février, Journal de Montréal, in « Pour en finir avec le lieutenant-gouverneur »
Je veux bien que l'on rêve d'un régime républicain. Que l'on abolisse la monarchie constitutionnelle. Pour cela, il faudra une belle unanimité des provinces et du fédéral. Mais que l'on fasse ce débat sur la personne qui occupe la fonction, au lieu d'une discussion passionnée et civilisée sur le principe, me lève le coeur.
Gendron nous le dit droit dans les yeux : le poste de lt.-gouverneur est là pour rester. C’est au Canada de devenir une république, cela ne nous appartient pas. Il a raison : le Québec province ne peut rien y faire. Constitution canadienne oblige. Les autres provinces? Ayoye! Alors, on endure. Lisez sa chronique, ça vaut la peine. Il a été honoré par la lt.-gouverneure Thibault en 2000 et il en est fier. Quant au lt.-général actuel, Pierre Duchesne, il le trouve formidable : il l’a connu alors qu’il était stagiaire à l’Assemblée Nationale. Rien à propos de ce que signifie ce symbole colonial. Il a connu et aimé l'homme, que voulez-vous. Basta!
Le 2 février 2010, Journal de Montréal, in « Des êtres simplets » :
Il est temps de dire non aux lobbys et à toute forme de syndicalisme qui fait passer l'intérêt du groupe particulier avant l'intérêt du contribuable et de la société. Il est temps de rompre avec l'héritage de la Révolution tranquille. Il faut oser admettre que nous ne pouvons plus être aussi généreux et que le rôle de l'État n'est plus ce qu'il était au moment de cette Révolution. Certains groupes entiers auront à perdre des acquis. Si nous voulons continuer à exister sur la scène économique mondiale, il faudra sacrifier des acquis
Du Bachand, du Jérôme-Forget et du Bouchard. Le traditionnel bla-bla de la droite économique. La dette du Québec, incluant sa part fédérale est élevée, certes. Jean-François Lisée, dans son ouvrage « Pour une gauche efficace » propose des solutions moins pénibles que le charcutage à outrance. Une social-démocratie courageuse peut s’avérer drôlement plus cool pour les travailleurs et les citoyens qu’un néo-libéralisme impénitent durement appliqué. Entre le « faisons payer le peuple » et le « faisons payer les riches », il y a quelque chose à faire. Comme faire contribuer davantage le secteur privé au financement des universités. Comme cela se fait en Europe. Et que dire du bordel dans la construction et des pègreux qui empochent? La liste des bêtises à redresser est éminemment trop longue pour qu’on en parle ici. Gendron ne fait pas dans la nuance, il ne propose pas de « New Deal » : pour faire face à la mondialisation, on doit souffrir au max. Sociaux-démocrates, levez-vous!
Le 15 décembre 2009, Journal de Montréal, in « ADQ et PQ : même combat pathétique… » :
Une simple étudiante de l'UQAM en sociologie a réussi lamentablement à relancer un débat honteux sur l'identité du Québec profond en publiant un long commentaire éditorial sur le cours d'éthique et de culture religieuse dans nos écoles. Émanant d'un pseudo «Institut de recherche du Québec» contrôlé par la gent séparatiste et qui n'a absolument rien de scientifique dans sa démarche, l'étudiante dénonce et décrie ce que l'ADQ du Québec d'autrefois et le conseil municipal de Hérouxville ont véhiculé pendant déjà trop longtemps : le péril du multiculturalisme à la Trudeau, qui est en train de saboter notre société paroissiale du Québec des années 1940. Bien évidemment, l'ADQ étant disparue, le PQ doit occuper le champ démagogique laissé libre par le départ de Mario Dumont.
J’ai critiqué avec de mes proches l’aspect non scientifique de l’étude en question. Mais le débat qui a suivi nous a appris que la pas-fine-étudiante avait frappé dans le mille : il existe actuellement un processus qui altère – que ce soit sciemment voulu ou non – la conscience collective de la Nation, et surtout ce qui touche son histoire. Un brûlot comme on se doit d’envoyer pour ranimer les passions. Gendron déteste. C’est du pur l’ADQ, affirme-t-il. Il essai de nous faire accroire que le PQ est en train de devenir le porte-parole du canadien-français attardé et xénophobe. L’homme manipule au point d’en devenir odieux. L’ADQ, on oublie ça. Leur nouveau chef est un fédéraliste de droite ultraprovincial, et ce parti devenu récemment sous-bouchardien mérite tout à fait ce qui lui arrive aujourd’hui. Gendron est un sophiste patenté lorsqu’il dit que le PQ et l’ADQ, c’est la même affaire.
Ce que propose Gendron : néo-libéralisme et multiculturalisme, pas de laïcité, pas d’indépendance nationale, et surtout préparez-vous à allonger la galette en tabarnouche!
Quand vous pensez à Pratte et cie, n’oubliez jamais à tenir celui-là dans votre collimateur!
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3 commentaires
Martin Lavoie Répondre
26 février 2010Stéphane Gendron est la caricature vivante d'un démagogue.
Jean-François-le-Québécois Répondre
25 février 2010Stéphane Gendron, entre nous, est une personne bien malade.
De son propre aveu, une partie de sa maison à Huntingdon, est consacrée à sa collection de cercueils...
De toute façon, après avoir été radié en permanence par son association professionnelle, ainsi qu'après avoir fait une petite république de bananes fasciste de sa ville de Huntingdon, quelle crédibilité lui reste-il?
Marcel Haché Répondre
25 février 2010Vous avez bien raison de moucher ce supposé connaissant de l’âme québécoise.
Des québécois « racistes » ? Eh ben…
Cela n’existe pas des québécois racistes. Il faudrait que les Tremblay d’Amérique soient des gens méprisants à l’égard des autres. Ce n’est pas le cas. Si ça se trouve, bien des québécois tourneraient plutôt du mépris à leur propre égard…Ce qui est bien différent.
Les québécois sont plutôt enragés de la situation qui leur est faite, c’est-à-dire de leur propre minorisation (si on accepte l’idée que beaucoup de « québécois » se perçoivent premièrement canadien, et secondairement, accessoirement, québécois).
Quant à la gauche ? Eh ben…
Il en va de la gauche comme des québécois et des canadiens. Il y a des québécois et des canadiens. Il y a une vielle gauche et une nouvelle, qui peine, elle, à émerger. Je ne sais pas si la vielle gauche peut se renouveler. Cela doit lui apparaître d’autant plus difficile, qu’elle est sincère.
On peut traiter avec les gens enragés. Avec les gens sincères aussi.
On peut pas traiter avec les racistes : sont intraitables.