SOUVERAINETÉ | QUÉBEC

Stephen Harper s’attribue le déclin du souverainisme au Québec

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Capitaine Canada, c'est lui !

Le Parti conservateur se vante sur les réseaux sociaux d’être la source du déclin du souverainisme au Québec. Des propos qui provoquent l’indignation et la colère du mouvement souverainiste.
«Mes amis, nous devrions être fiers, en tant que parti, du déclin progressif du sentiment souverainiste au Québec sous la gestion de notre gouvernement, un gouvernement qui honore les principes de Cartier.»
Voilà ce qu’indiquait l’image déposée dimanche sur le fil Twitter du Parti conservateur, qui a invité en masse la population à la partager, indiquant que sous le leadership de Stephen Harper, «le Canada est plus uni que jamais».
«Arrogant»
Des propos qui ont fait bondir les ténors de la mouvance souverainiste. «Arrogant», «farfelu», «déconnecté», «présomptueux», la colère était palpable hier.
Si les ministres conservateurs Denis Lebel et Christian Paradis ont refusé de commenter, péquistes et souverainistes ont tiré à boulets rouges sur le parti de Stephen Harper.
«C’est très présomptueux, mais je remercie les conservateurs pour cet élément de motivation», a ironisé le député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé.
«Stephen Harper se sert de la mouvance souverainiste pour ennuyer Justin Trudeau et se poser en héros de l’unité canadienne, a-t-il ajouté. Eh bien, j’ai des petites nouvelles pour lui: il y aura une relance du mouvement souverainiste et il devra ravaler ses paroles.»
Le chef du Bloc québécois, Mario Beaulieu, a également dénoncé «l’arrogance» du parti au pouvoir.
«Harper est complètement déconnecté de la réalité québécoise. Comme si la défaite du Bloc québécois en 2011 et celle du Parti québécois en 2014 étaient liées aux actions des conservateurs. C’est ridicule!» a-t-il tonné.
Quant à l’ex-chef du Bloc, Gilles Duceppe, il a résumé la chose ainsi: «C’est de la propagande conservatrice à son meilleur.»
Du côté des conservateurs, le porte-parole Carl Vallée a indiqué que «les chiffres sur la souveraineté parlent d’eux-mêmes». «Depuis notre arrivée en fonction en 2006, notre gouvernement conservateur a scrupuleusement respecté les champs de compétence du Québec», affirme-t-il.
Aucune corrélation
Selon André Lamoureux, chargé de cours au département de science politique de l'UQAM, le Parti conservateur a erré en émettant de tels propos.
«Cette affirmation du gouvernement Harper ne tient pas la route. Il n’y a pas de corrélations observables entre les réalisations politiques des conservateurs et le déclin du mouvement souverainiste depuis 2011», explique-t-il.
La tenue d’une élection en 2015 et la popularité grandissante du leader libéral Justin Trudeau expliqueraient en partie cette sortie des troupes de Stephen Harper, affirme M. Lamoureux. «C’est clairement une stratégie. M. Harper cherche à démontrer que c’est grâce à lui qu’il y a une baisse du mouvement souverainiste. Or, selon les sondages, le Parti conservateur n’a pas beaucoup d’appuis au Québec. Il se cherche clairement une niche pour remonter sa cote de popularité.»


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