Crise économique et ressources naturelles

Tout au service des «mondialisateurs»

Tribune libre

On peut se demander si la solution aux défis socio-économiques de l’UE passe par une nouvelle «fédération» plus intégrée de l’EU (j’y reviens aux paragraphes suivants) ou si l’adoption de cette nouvelle fédération, qui est une étape dans la direction de la mondialisation planétaire, passe par la sévérité sa récession. Autrement dit, tant et aussi que cette «fédération» souhaitée par les mondialisateurs, les transnationlistes ne sera pas réalisée, la récession persistera, s’amplifiera si nécessaire.
Lors de sa conférence de presse du 16 mai, le président français, M. Hollande, ouvre la porte à une fédération modifiée. Est-ce une fédération politique, économique, avec ou sans souveraineté? La teneur de cette nouvelle fédération est différente selon les acteurs de l’UE et leur santé économique.
Comme en témoignent les deux articles présentés plus bas, le débat n’est plus sur la nécessité de modifier l’EU, ceci est maintenant acquis, mais sur les nouvelles conditions que devront adopter les membres de l’EU. J’anticipe que plus les négociations seront difficiles, plus les programmes d’austérité budgétaires seront exigeants et par conséquent plus la récession sera difficile et longue.
Vous trouverez plus bas l’intégral de deux articles paru ces derniers jours qui confirment l’incontournable modification de l’UE vers les «États-Unis de l’Europe» pour résoudre leurs défis socio-économiques.
Dans le cadre de cette possible nouvelle UE, on se peut se demander quel seront les effets domino des «États-Unis de l’Europe» sur Accord Économique et Commercial Global (AECG) en cours de négociations entre le Canada et l’actuelle Union Européenne. Avec cet accord, est-ce que le Canada est sur la voie devenir un des états des États-Unis d’Europe?
La mondialisation planétaire s’intensifie également avec les besoins grandissant en ressources naturelles de plusieurs pays. À titre d’exemple, la Chine, comme d’autres pays, estiment que l’Arctique est un territoire international et que, compte tenu de sa population mondiale, les compagnies chinoises devraient automatiquement avoir accès à 20% des ressources de l’Arctique. Notons que cela va à l’encontre du concept de souveraineté dont jouit un pays.
Assistons-nous à un autre axe de mondialisation, la conquête des ressources naturelles? Comme le cite M. Tassé dans son excellent article d’hier dans le Journal de Montréal «Céder notre territoire à la Chine», les discussions entre les pays sont encore courtoises. Dans une dizaine années, lorsque le climat sera plus favorable, l’Arctique plus accessible à l’année et les besoins en ressources plus criants, la diplomatie ne sera plus suffisante. Que restera-t-il au Canada pour protéger son territoire et ses ressources? La force armée, on peut en douter. Négocier, oui mais avec une position de faiblesse. Imaginer le Canada négociée avec la Chine! Qu’adviendra-t-il alors? Une colonisation déguisée en «fédération» diplomatique forcée, en fusion-acquisition, en accord de libre-échange…
Voilà quelques exemples de l’ampleur et de la complexité des défis que nous aurons à relever. Malheureusement notre vision court terne, nos modèles, nos théories, nos références, nos divisions, nos religions profondément ancrés dans nos comportements, dans nos institutions, que nous utilisons toujours et qui nous conduisent de plus en plus profondément vers un cul-de-sac, ne peuvent plus nous aider. Ils sont la source de nos dysfonctions, ils ne peuvent donc pas être la source de nos solutions. Nous savons les changements qui s’imposent, il faut accepter que notre façon de vivre sera différente, très différente, plus harmonieuse, plus équilibrée.
Article 1 : Hollande relève le défi de Merkel
17 mai 2013Presseurop Le Monde, Die Welt
Le Monde, 17 mai 2013
http://www.presseurop.eu/fr/content/news-brief/3784721-hollande-releve-le-defi-de-merkel
"Une offre française pour l’Europe, enfin !" : Le Monde salue l’orientation européenne donnée par le président français lors de sa conférence de presse du 16 mai.
Ce fut une adresse. Aux Européens et à l'Allemagne. Lors de sa conférence de presse, François Hollande a enfin abandonné l'esquive et la politique de la chaise vide européenne qu'il pratiquait depuis son élection. […] En affirmant que la France devait être un "trait d'union" entre le Nord et le Sud de l'Europe, le chef de l'État renonce à fédérer les pays latins contre l'Europe germanique.
Le quotidien estime par ailleurs qu’en appelant à "un gouvernement économique" de la zone euro, François Hollande prend au mot Angela Merkel, qui avait proposé, il y a un an, une union politique. A l'époque, il avait critiqué une proposition vide. Aujourd'hui, il lui donne un "contenu". Prendre les Allemands au mot, c'est la bonne stratégie. Il y a de nouveau une offre française sur la table européenne. Enfin ! Mais celle-ci ne sera crédible que si M. Hollande met en ordre la maison France.
En Allemagne, les propos de François Hollande ont été reçus avec beaucoup moins d’enthousiasme. Die Welt estime ainsi que sa "soi-disante offensive contient essentiellement des mesures que son prédécesseur avait déjà présentées", qu’il s’agisse du gouvernement économique européen que Sarkozy avait demandé en octobre 2008 devant le Parlement européen à Strasbourg ou de l’idée des obligations européennes qui pour des raisons tactiques ne s’appellent plus eurobonds chez Hollande, afin que les Allemands têtus les acceptent un jour.
Concernant son adresse à l’Allemagne, Die Welt rétorque que l’on doit interpréter l’attitude de Hollande qui consiste à "pester notoirement contre l’austérité allemande non seulement comme un positionnement idéologique, mais aussi comme une mesure tactique" : en se présentant comme celui qui lutte contre le spectre du diktat de l’austérité à la Merkel, il essaie de gagner en marge une manoeuvre pour, dans le meilleur des cas, faire passer des réformes impopulaires.
Angela Merkel devrait donc continuer de lui servir de punching-ball européen pendant encore un peu de temps.

Article2 :
Crise européenne: Rome prend très au sérieux les propos de Hollande
Publié le 19 mai 2013 à 08h05 | Mis à jour à 08h05
Agence France-Presse
http://affaires.lapresse.ca/economie/international/201305/19/01-4652355-crise-europeenne-rome-prend-tres-au-serieux-les-propos-de-hollande.php
La ministre italienne des Affaires étrangères Emma Bonino prend «très au sérieux l'ouverture de François Hollande», qui a promis jeudi de prendre une «initiative» pour sortir l'Europe de sa «langueur», affirme-t-elle dans une entrevue publiée dimanche.
«De cette manière s'ouvre un espace pour discuter et voir si nous voulons une Europe intergouvernementale» ou alors «si nous la voulons fédérale», déclare l'ex-commissaire européenne au quotidien de référence italien Il Corriere della Sera.
«C'est une position qui est la mienne historiquement», dit-elle à propos de l'Europe fédérale, « mais aussi celle de l'Italie, étant donné que le président (du Conseil) Enrico Letta a parlé d'États-Unis d'Europe au moment du vote de confiance» du nouveau gouvernement.
Il ne s'agit pas d'«une fuite en avant», en tous les cas pas si «on reconnaît que l'Europe se trouve dans une situation insoutenable», dit-elle. «Avoir les comptes en règle est important (...) mais les coûts économiques sont élevés (pour tous, y compris bientôt l'Allemagne) et à ceux-ci s'ajoutent les coûts politiques, parce que nous assistons au développement de populismes et de l'euroscepticisme».
«Berlin a toujours dit non à une mutualisation s'il n'y pas cession de souveraineté. Prenons l'Allemagne au mot. Si c'est un bluff, mettons-le à découvert», a expliqué Mme Bonino.
Évoquant une «union politique», M. Hollande n'a pas précisé jeudi si celle-ci recouvre un projet fédéral accompagné des transferts de souveraineté comme cela est souhaité par la chancelière allemande Angela Merkel.
«Mon devoir, c'est de sortir l'Europe de sa langueur et de réduire la désaffection des peuples qui ne peut que compromettre l'avenir même de l'Union européenne», a-t-il déclaré, réaffirmant le rôle «indispensable» du moteur franco-allemand .
Il a notamment plaidé pour un «gouvernement économique» de la zone euro, «autour d'un véritable président nommé pour une durée longue».


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mai 2013

    Union Européenne:
    Les tentacules soviétiques, selon un dissident soviétique, qui met en garde les Européens.
    Ce sont des non élus qui sont nommés qui décident des lois et des règles, pour tous les pays Européens. Leurs règles sont appuyés par des banquiers et des multinationales.
    Leurs buts: Enlever les frontières et les souverainetés des états, afin de préparer les européens au nouvel ordre mondial. Ce seront eux qui décideront et gèreront, même s'ils ne sont pas élus par les peuples.
    http://www.brusselsjournal.com/node/865
    C'est la même arnaque pour le réchauffement ou le changement climatique.
    http://www.climatedepot.com/2011/12/09/Exclusive-UN-Climate-Draft-Text-Demands-New-International-Climate-Court-to-compel-reparations-for-climate-debt--Also-seeks-rights-of-Mother-Earth--2Cdeg-drop-in-global-temps/
    Tout cela est endossé par l'ONU, qui est infiltré par des Tyrans et des Despotes.
    http://www.postedeveille.ca/2009/06/inhuman-rights---the-uns-human-rights-council-friend-to-islamists-and-tyrants-everywhere-par-ibn-warraq-et-michael-weiss.html

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    20 mai 2013

    Face à la faillite de l'idée fédérale. Ni gauche ni droite mais le retour au patriotisme :
    .....
    1 Mai France : Marine Le Pen qui rafle la mise
    S’impose donc cette évidence : c’est Marine Le Pen qui rafle la mise. Une évidence tranquille en ce 1er mai où l’affluence des jeunes derrière la banderole « Nous sommes le réveil français » en a stupéfié plus d’un.
    http://www.bvoltaire.fr/mariedelarue/1er-mai-marine-le-pen-rafle-la-mise,21208
    JCPomerleau

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    20 mai 2013

    En Europe, la faillite de l'Idée fédérale. Lecture suggérée à André Pratte :
    Union nationale = union pour sauver le système !
    L’Union pour Maintenir nos Places n’est pas la solution pour l’Europe en déclin, ni pour la France en pleine décadence. C’est d’un sursaut que nous avons besoin, et celui-ci ne passe ni par l’union illusoire, ni par le consensus émollient.
    http://www.bvoltaire.fr/christianvanneste/union-nationale-union-pour-sauver-le-systeme,21030?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=3bd9a01408-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-3bd9a01408-29723265
    ...
    Publiée le 2 avril 2013
    Bernard Chalumeau est spécialiste en droit constitutionnel et international. (...) Comment l'Union Européenne contraint-elle les États ? Comment les différents traités européens nous ont asservis aux banques ? Voir le petit exposé ci après.
    http://www.youtube.com/watch?v=zTYYgcHU0dY
    (B Chalumeau, un ami de Vigile.net)
    ....
    http://www.comite-valmy.org/spip.php?article3469
    Cette Tiers-mondialisation atteint maintenant les pays du Nord, (...)
    ...
    Les États membres de l’Union européenne, par exemple, ont peu à peu été dépouillés (i) de leur souveraineté monétaire au profit des banquiers privés et d’institutions non-démocratiques (comme la BCE), de leur souveraineté économique au profit de multinationales ...
    http://www.vigile.net/L-Oligarchie-a-fait-un-reve-le
    ...
    Mélanchon, la solution, à la faillete de l'idée fédérale : plus de fédéralisme.
    Mélenchon, pour reprendre un mot de Marx, ne fait que mettre des claques à une grand-mère. En effet, compte tenu des dépouillements de souveraineté prévus dans les traités européens, les institutions nationales ne sont plus responsables de grand-chose.
    http://www.bvoltaire.fr/adrienabauzit/le-nouveau-piege-a-cons-de-melenchon-la-vie-republique,21757?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=49f3592ee1-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-49f3592ee1-29723265
    ....
    "L'Union européenne tue les peuples" (J Sapir)
    Faire la VIème République ou reconstruire l’État?
    Donc, c’est bien de la privation de la souveraineté que souffre notre système politique. Tout s’enchaîne ensuite
    (...)
    . En un mot, il faut rétablir l’État. Cette tâche est à la fois bien plus vaste et bien plus simple que le changement de régime qui nous est proposé dans ce texte. Celui-ci aurait-il comporté une formule comme « la première chose à faire est de déclarer nul et non avenue les divers amendements constitutionnels ainsi que les lois limitant le pouvoir du Peuple et de ses représentants » que l’on n’aurait pas eu besoin de tout ce pathos sur la « refondation » de l’Europe.
    (...)
    http://russeurope.hypotheses.org/1149
    ...
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mai 2013

    À titre d’exemple, la Chine, comme d’autres pays, estiment que l’Arctique est un territoire international et que, compte tenu de sa population mondiale, les compagnies chinoises devraient automatiquement avoir accès à 20% des ressources de l’Arctique.

    Une gourmandise irréaliste. Pour contrôler leur part, il leur faut accéder par le détroit de Behring. Lequel est facilement blocable. La Chine revendique déjà la Mandchourie extérieure (héritage des Qing) qui constitue l'Extrême-Orient russe. Il lui faudrait conquérir la Sibérie orientale jusqu'à la péninsule de l'Anadyr.
    La Chine n'a aucune histoire d'exploration de l'Arctique pour appuyer ses prétentions.
    Pour l'instant, elle se doit de soutenir ses revendications historiques sur la mer de Chine du Sud. La revendication se fait sur une base différente.

    Mais le Québec n'a pas de mise sur l'Arctique. Nous nous arrêtons à l'Ungava. La dispute concernera les îles côtières de la baie d'Hudson.