Trump veut renégocier «rapidement» l’ALENA avec le Canada et le Mexique

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Une négociation unilatérale dans laquelle les États-Unis imposeront leur volonté au Canada et au Mexique





Les États-Unis envisagent de renégocier «rapidement» avec le Canada et le Mexique l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), a annoncé la Maison-Blanche tard mercredi soir.


Le président Donald Trump «a accepté de ne pas rompre le traité ALENA à ce jour, et les [trois] dirigeants sont convenus d’agir rapidement [...] pour permettre la renégociation de ce traité», précise le communiqué de la Maison-Blanche.


Selon ce texte, le président Trump a parlé dans la soirée à son homologue mexicain Enrique Peña Nieto et au premier ministre canadien Justin Trudeau: «Ces deux conversations ont été agréables et constructives», est-il précisé.


«Il est de mon pouvoir de remettre le traité ALENA à jour, par la renégociation. Et c’est un honneur de discuter avec à la fois le président Peña Nieto et le premier ministre Trudeau, et je crois que le résultat final rendra les trois pays plus forts et meilleurs», a déclaré le président Trump, cité dans ce communiqué.


Cette annonce est intervenue quelques heures à peine après une information du Wall Street Journal selon laquelle le président Trump pourrait décider seul de mettre fin à ce traité.


Un décret de l’exécutif à cet effet était en voie de finalisation et aurait pu être pris d’ici une à deux semaines, selon ce que deux membres de la Maison-Blanche ont confié au site d’informations Politico. Le New York Times, de son côté, avait cité un haut responsable de l’administration selon qui Trump signerait vraisemblablement un tel décret.


Ces informations avaient aussitôt été qualifiées de «rumeurs» par le secrétaire au Commerce Wilbur Ross: « Il y a eu une rumeur, aujourd’hui, selon laquelle il y aurait un décret, juste une rumeur, et mon habitude est de commenter ce que nous faisons ou allons faire, et non des rumeurs.»


Ce traité économique, signé le 1er janvier 1994, a été qualifié de «désastre» par le président Trump, qui s’est à de multiples reprises engagé à le renégocier, voire à l’abandonner purement et simplement. Selon lui, cet accord commercial aurait causé la perte de millions d’emplois en sol américain, ceux-ci ayant notamment été transférés au Mexique.


Exemple de la volonté de l’administration Trump de revoir ses relations commerciales avec ses deux voisins: des taxes douanières pouvant aller jusqu’à 24 % viennent d’être annoncées concernant les importations de bois de construction canadien, et des représailles ont été envisagées pour répondre aux décisions canadiennes nuisant aux producteurs laitiers américains. Le bois de construction et le lait ne sont toutefois pas couverts par les dispositions de l’ALENA.


Le secteur du bois de construction donne lieu à des polémiques entre le Canada et les États-Unis depuis près de 35 ans, les producteurs américains accusant leurs voisins d’exporter à prix cassés grâce à des aides publiques.


Dans le domaine du lait, la crise est née de la décision récente du gouvernement canadien d’étendre au lait écrémé des taxes sur les produits laitiers importés.


Les États-Unis ont affiché en 2016 un déficit commercial de 62 milliards de dollars avec le Mexique, mais un excédent commercial de 8 milliards avec le Canada.




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