Ukraine : Victoire ou défaite de la Russie ?

Analyse à chaud/ 26 mai 2022, et prospective

9c2a96ea5c122938d011fe9dab236c03

Tribune libre



Concernant l'Ukraine, la Russie devrait remplir ses objectifs initiaux. 

C'est à dire récupérer la Nouvelle Russie historique, stratégiquement importante pour elle. 

La "ligne Maginot" ukrainienne à l'est finira par céder sous les bombardements lourds anti-bunkers et bombes incendiaires russes. L'armée russe est beaucoup plus concentrée (ses tanks sont désormais protégés par de l'infanterie contre les missiles portables/ tanks même anciens utilisés comme artillerie mobile de proximité), et a refourni ses troupes et matériel (dont de l'électronique contre les drones turcs, et des barrages d'artillerie thermo-barique/ effet large et autres bombes à fragmentation anti-personnel, pratiques en rase campagne contre la guerre de guérilla ukrainienne). 

Elle a la possibilité de continuer ainsi pendant longtemps (réservistes, volontaires, mercenaires/ dont syriens, stocks anciens, et usines d'armement/ matériel moderne, véhicules rétrofité en attendant plus de composés électroniques d'Asie).

A noter : les forêts/ collines, marais, et rivières entrelacées se trouvent à l'est au Donbass. Le reste de l'Ukraine est plat. Seuls les fleuves constituent des frontières naturelles. Les grandes-villes peuvent être juste assiégées comme en Syrie.

Et la Russie, maintenant, utilise ses hélicoptères au-dessus de ses propres zones (tirs distance longue), pour éviter les missiles sol-air ukrainiens.

Il est possible que l'offensive "coup de poker" au nord pour prendre Kiev n'ai été, en fait, aussi qu'une sorte de diversion pour consolider son emprise au sud. Si Kiev ne cède pas (l'Ukraine bombarde sporadiquement au-delà de la frontière là-bas...), la Russie reprendra aussi le nord-est (et Kharkiv de toute façon).

Il est important de rappeler qu'au début de l'invasion l'armée ukrainienne est trois fois plus nombreuse que le contingent russe (même en comptant les forces séparatistes du Donbass), et beaucoup plus motivée ayant été formée et encadrée par les nationalistes. La Russie a même envoyé des appelés du contingent au nord "la fleur au fusil" pensant occuper Kiev rapidement sans vraiment combattre.
 L'armement au sol était plutôt similaire, quoiqu'un peu plus moderne du côté russe. L'Ukraine a reçu très rapidement des occidentaux des missiles anti-tanks et sol-air modernes. La Russie déploie en appuis actuellement, en parallèle à d'anciens tanks, des véhicules ultra-modernes de parade contre ces missiles anti-tanks et drones.

La différence était au niveau aérien avec des avions plus modernes, une couverture satellitaire, et surtout beaucoup plus de missiles très performants. La Marine a aussi pilonné des éléments sur la côte. Ce qu'elle ne peut plus faire depuis à cause des missiles à moyenne portée livrés dernièrement.

Suite à sa mobilisation générale, l'Ukraine a toujours au minimum trois fois plus de soldats sur le terrain. Mais la Russie à la capacité de doubler les effectifs ukrainiens sans devoir mobiliser. Ce qui lui donne une stabilité dans la durée.

Si elle rencontre certains problèmes d'approvisionnements de matériel ou de munitions, la Chine l'aidera en sous-main (comme les anglo-saxons aident l'Ukraine).

Ce qu'il faut bien comprendre concernant la Russie est sa taille, ce qui la fait évoluer dans le temps long. Les mesures prises se matérialisent sur le terrain après un certain délais (ne pas crier victoire trop tôt), alors, de manière exponentielle, et massivement. Ce qui peut radicalement changer la donne. Une défaite de la Russie ne peut être réellement concédée que par celle-ci.


L'Ukraine espère gagner du temps, et envoyer sa nouvelle armée de l'ouest (en formation et mieux équipée), en renfort, mais sacrifie actuellement ses meilleures troupes retranchées à l'est. De parier sur une lassitude de la Russie, vu cette différence de temporalité, n'est pas vraiment une bonne stratégie.

Il n'est pas dit que dans les régions de l'est que ses troupes inexpérimentées de civils mobilisés suivent indéfiniment les ordres de l'armée et des milices nationalistes (perte du bataillon Azov/ moral et légitimité diminués), face à une avancée massive russe qu'elle ne pourra pas attaquer sur ses flancs comme elle l'a fait au nord lors de l'avancée sur Kiev. 

D'autant qu'une partie de la population à l'est est pro-russe. Les russes sont déjà bien renseignés sur l'arrivée et dépôts des armes occidentales (jusque dans des garages de particuliers en zones résidentielles à l'ouest...) / utilisation de missiles-hypersoniques imparables. Des responsables locaux ont collaboré activement avec les forces d'occupations avant leur retrait du nord-est. Les anciens perdants (brimés par Kiev), seront les nouveaux gagnants.

La Russie, en grande partie maitre des airs (+ brouillage des satellites et communications), peut utiliser des bombardiers en haute altitude pour détruire le retrait en colonne de l'armée de l'est (improbable/ dû au "tenir le terrain coûte que coûte" ukrainien...). De même, elle peut stopper de cette manière l'arrivée de la nouvelle armée ukrainienne (+ destruction réseaux ferroviaire/ électrique + bombes électromagnétiques au besoin/ carburant/ alimentaire).

De toute façon, cette nouvelle armée sera déjà occupée au sud. La Russie compte couper Odessa du reste de l'Ukraine (pour reprendre, si possible, ce joyau tsariste de la Mer noire en état/ et fonctionnel). Des éléments russophones locaux, voire de Transnistrie, pourraient intervenir dès l'approche des troupes russes (+ possible débarquement et troupes aéroportées).

Une résistance ukrainienne en territoire russe ne devrait pas durer longtemps. La Russie a une certaine expérience d'état policier. Surtout avec le retour probable d'une partie des réfugiés ukrainiens de Russie (environ 1 million).

Après.

Tout dépend de l'attitude de Kiev (en cessant déjà ses attaques). La Russie pourrait effectuer une pause, voire proposer un règlement au conflit. Mais, comme ils sont naturellement obstinés (ce sont plus ou moins le même peuple quoiqu'en disent les nationalistes ukrainiens), cela ne devrait pas vraiment durer. Zelenski a rapidement torpillé la proposition russe de corridor naval pour exporter les céréales ukrainiennes dont le monde a besoin/ contre allègements des sanctions.  

La Russie aussi voit déjà mal le rapprochement de l'Ukraine et de la Pologne éternellement revancharde (+ projet un temps de la CIA d'une Grande Pologne autoritaire contre la Russie). 

Kiev représente symboliquement aussi l'ancienne Russ pour la Russie.

L'argent occidental devrait continuer à soutenir le Régime de Kiev (interdiction de certains partis à l'Assemblée, et contrôle des médias et de la justice/ avant l'invasion), mais des dissensions entre nationalistes, les oligarques, et la mafia pourraient se faire jour (élimination de Zelenski par ceux-ci ?), concernant cette manne financière et leur sécurité. Les USA ne pourront pas indéfiniment, pour obtenir le soutien de la population, payer les fonctionnaires, les travailleurs des entreprises publiques (ce qu'il en reste depuis le rapprochement avec l'UE..), et l'énorme afflux de mobilisés dans l'armée. 

La Pologne pourrait aussi trahir l'Ukraine en acceptant de reprendre son ancienne région de l'ouest (la Russie poutinienne tzariste mais pas soviétique/région pro-occidentale ukrainienne depuis 1945, pourrait vouloir s'en débarrasser/ comme du nationalisme ukrainien). L'on peut alors imaginer un pseudo gouvernement Zelenski en exil soutenu par les USA/ de type de celui de Guaido au Venezuela.

La Chine reconstruirait l'Ukraine (croissance-emplois, offre-demande réelle, donc vente accrue de matières premières russes sans déstabiliser les cours de celles-ci/ coût neutre pour la Russie).

La Biélorussie (sous la préservation de ses entreprises publiques et Loukachenko toujours président), l'Ossétie du sud, et la Transdniestrie (l'Abkhazie ?), intégreraient la Fédération de Russie.

A moyen-terme, grâce aux sanctions redirigeant son économie en interne (dont le tourisme de la Mer noire, les richesses de l'Ukraine), et avec ses liens non-occidentaux renforcés, en sortira grandie (gain de souveraineté). Elle recouvrerait un répit démographique face à ces minorités musulmanes comparativement en hausse/ baisse de la natalité russe (et réduirait l'influence de la Turquie en Asie centrale). Poutine le Réunificateur pourra passer la main en héros national. 

Par contre, l'Europe économiquement aura du mal à s'en remettre et sera encore plus sous l'emprise Étatsunienne.

L'on peut rêver, mais une défaite américaine en Ukraine, contrairement au narratif belliqueux qu'ils propagent, pourrait inciter les anciens capitalistes de Taïwan et ceux nouveaux de Pékin à opérer un rapprochement historique selon leurs mutuels intérêts (dose de démocratie locale partout pour une Chine réunifiée ?).



La Turquie de son côté retournerait à ses revendications Méditerranéennes (en abandonnant ses ambitions dans le Caucase) ; et si un conflit éclate avec la Grèce et Chypre, l'on pourrait voir la Russie de nouveau au côté de l'Europe.   



Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Pierre Marchand Répondre

    4 juin 2022


    La victoire des Patriotes Mondiaux en Ukraine à travers l'Opération Z de la Russie ne fait aucun doute dans mon esprit. Les Nazis de l'ouest de l'Ukraine seront éliminés...tous! Le Nouvel Ordre Mondial Nazi n'a pas la moindre chance! L'Alliance des Patriotes à travers le monde et leurs armées (32)  informeront bientôt leurs Peuples qu'ils sont secrètement sous la Loi Martiale depuis au moins 2 ans, et que leurs gouvernements corrompus qui fricottent avec les Nazis de Davos sont déjà ou seront mis hors d'état de nuire. L'état profond satanique sera effacé de la carte du Monde! C'est merveilleux! Vive le Québec Libre des Nazis et de leurs gouvernements  Anti-Peuples qui ont vendu leurs âmes à Davos et au Nouvel Ordre Mondial Satanique! Et un Gros Merci à la Grande Russie pour le Grand Ménage en Ukraine! Espérant un jour qu'il se fasse au Québec et au Canada!


  • Frederic P Beaugeard Répondre

    3 juin 2022

    Commentaire de l'auteur :


    Il est maintenant possible de penser que la mobilisation effectuée en Ukraine ait été partiellement un échec. Prior à l’invasion, l’importante armée ukrainienne comprenait 450 000 hommes, puis actuellement après la mobilisation seulement 750 000 hommes. C’est peu pour un pays de 42 millions d’habitants. L’image trompeuse essentiellement de femmes et d’enfants fuyant l’Ukraine, sous-entendant que les hommes restaient pour combattre, des journalistes occidentaux, à oublier de prendre en compte le nombre élevé d’ukrainiens travaillant à l’étranger. Surtout en Pologne, mais aussi en Espagne, en Angleterre, en Biélorussie, et même en Russie. Il semble que ceux-ci n’aient pas répondu en masse à l’appel patriotique, très médiatisé, de prendre les armes comme l’envahisseur…