Ceux qui seraient tentés de désespérer devant les résultats des élections devraient considérer froidement chacun des éléments suivants :
1. Le gouvernement Harper a été réélu avec une solide majorité de sièges aux Communes.
2. Malgré cela, en raison de la fracture que cette élection se trouve à révéler, le Canada va devenir rapidement plus ingouvernable qu’il ne l’était avant la campagne électorale.
3. La représentation du Québec au sein du gouvernement Harper va être encore plus faible, tant numériquement que qualitativement;
4. Le NPD a raflé la très grande majorité des sièges au Québec, parvenant à en arracher quelques-uns au gouvernement, un nombre plus élevé au PLQ et un très grand nombre au Bloc Québécois.
5. Surreprésentés dans un parti d’opposition national canadien qui n’a aucune expérience du rôle qu’il s’apprête à jouer et qui n’y est absolument pas préparé, les Québécois vont rapidement découvrir que leur influence politique n’a non seulement pas augmenté avec leur appui massif au NPD, mais qu’elle a en fait diminué. Désenchantement rapide garanti.
6. En privilégiant aussi massivement le NPD, les Québécois se sont trouvés à favoriser l’élection d’un gouvernement majoritaire Conservateur dont les valeurs sont aux antipodes des leurs et qui leur fait peur.
7. La chute des appuis au PLC au Québec est en bonne partie attribuable à l’effet de halo de la mauvaise performance de son petit frère du PLQ.
8. Les résultats des élections mettent en relief comme elle ne l’a jamais été toute l’ampleur du fossé qui sépare les Québécois et les Canadiens sur le plan des valeurs et de leur vision respective de l’avenir du Canada.
9. L’ampleur de ce fossé laisse présager une crise prochaine dont il n’est même pas certain qu’elle sera provoquée par le Québec.
10. Les Québécois privilégient majoritairement les valeurs sociales-démocrates qui vont justement à l’encontre du credo du Parti Conservateur Canadien, des Lucides et de la nouvelle droite.
11. Les sondages ont fortement sous-estimé l’ampleur de la vague NPD au Québec et ses effets sur les autres partis et la distribution des sièges.
12. Les médias, en essayant d’orchestrer comme ils l’ont fait la chute du Bloc Québécois, se sont trouvés à jouer aux apprentis sorciers et ont favorisé la montée d’un parti absolument pas préparé à assumer le rôle qui lui échoit. La situation est à ce point caricaturale qu’elle rappelle le fameux dessin animé Fantasia de Walt Disney où sur la musique de l’Apprenti Sorcier de Paul Dukas, on voit Mickey Mouse défier la recommandation du mage et déclencher un cataclysme qu’il est ensuite incapable de contrôler.
Mickey Mouse, André Pratte, même combat !
***
Tout ceux qui seraient tentés de voir dans les résultats de cette élection un rejet de l’option indépendantiste seraient bien avisés de retenir leur jugement. En accordant leur appui au NPD, les Québécois viennent de donner un grand coup de pied dans la fourmilière et d’exprimer leur profond besoin de changement, tout en jouant leur dernière carte canadienne en désespoir de cause.
Quand ils découvriront que cette carte ne leur accorde aucune protection contre les politiques conservatrices dont ils redoutent les effets et que le gouvernement conservateur profite de sa majorité pour mettre en oeuvre l’intégralité de son programme, ils comprendront toute la futilité de leur geste.
Dans certains milieux fédéralistes, on semble avoir oublié que le Bloc Québécois est né d’une scission d’un certain nombre de députés québécois avec le parti sous la bannière duquel ils avaient été élus. Sur un enjeu important, la même chose pourrait se reproduire, le NPD en faisant alors les frais.
Or l’horizon actuel est justement rempli d’enjeux de cette nature, et l’accélération des événements sur la scène internationale va très rapidement se faire sentir jusque dans les chaumières. Le Canada n’échappera pas aux tensions qui en résulteront, et un Canada déchiré en deux comme le laissent apparaître les résultats d’hier aura d’autant plus de difficultés à s’en réchapper sain et sauf. Toutes les conditions seront alors réunies pour le divorce.
En situation de crise, les Québécois découvriront rapidement qu’ils ne peuvent ne peuvent compter que sur eux-mêmes et sur la protection que peut seul leur offrir un État fort dont ils contrôlent tous les leviers.
Il devient donc urgent pour les forces indépendantistes de se préparer à cette issue qui ne se présentera pas dans dix ans, mais dans quelques années tout au plus. Or cette préparation va exiger de notre part un degré de cohésion que nous sommes rarement parvenus à atteindre. Le défi pour nous va consister à démontrer que nous en sommes capables. Le temps des luttes fratricides est révolu. Nécessité doit faire loi.
***
Avec la disparition du Bloc Québécois, le PQ va se retrouver seul à assumer la responsabilité de défendre les intérêts du Québec, et jamais ces intérêts n’auront-ils été définis en termes aussi clairs. L’obligation de résultat qui en découle va restreindre considérablement sa marge de manoeuvre s’il ne veut pas courir le risque d’être emporté lui aussi par une vague.
L’heure n’est plus à la tergiversation, même par posture stratégique. Et Pauline Marois va découvrir qu’elle ne dispose que de très peu de temps pour faire l’unité de toutes les forces indépendantistes autour d’elle. Tout retard à le faire constituerait une indication très claire qu’elle ne souhaite pas engager le Québec sur la voie de l’indépendance.
Maintenant qu’elle a le PQ bien en mains, elle doit commencer par rebâtir les ponts sur sa gauche. Le soutien que les Québécois viennent de donner au NPD et les besoins de la conjoncture lui donnent tout l’espace pour le faire. Le courant Québec Solidaire doit être ramené au sein du PQ.
Le PQ ne peut plus se permettre de perdre des voix à gauche dans l’espoir bien illusoire d’en gagner à droite. Les résultats d’hier soir délimitent assez clairement l’espace qu’occupe la droite au Québec, et il est beaucoup plus restreint que certains bruits ne le laissaient entendre.
***
Au fil des années, les députés du Bloc Québécois ont acquis une expertise réelle dans les champs de compétence occupés par le gouvernement fédéral. Le mouvement indépendantiste va devoir s’assurer que cette expertise ne se perde pas et qu’au contraire elle soit mise à contribution dans les préparatifs de l’indépendance.
Les jours et les semaines qui viennent permettront de cerner encore mieux l’ampleur du séisme politique qui vient de se produire. Deux choses sont certaines, le Canada n’y gagne pas au change, et le Québec vient de montrer toute la mesure de son pouvoir perturbateur au Canada.
Élections fédérales
Un grand coup de pied dans la fourmilière
Deux choses sont certaines, le Canada n’y gagne pas au change, et le Québec vient de montrer toute la mesure de son pouvoir perturbateur au Canada.
Chronique de Richard Le Hir
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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20 commentaires
Archives de Vigile Répondre
5 mai 2011ENTK,personnellement si j'étais Pauline Marois et le PQ,je marcherais les fesses serrées
Losqu'après tant de débats stériles et d'étalements de gaspillages de fonds publiques aspirés des poches des contribuables vers ceux de la corruption,à moment donné,lorsque le parti sensé te défendre contre l'oppresseur ne fait que coccoritter à l'assemblée nationale en te disant de patienter encore 2 ans...,là y a une coche qui pette et on assiste à une forme de liberté anarchique qui vote hors système peut importe les conséquences,une séance d'exorcisme qui fait sortir le méchant incubé légalement depuis 8 ans.
Pas que le PQ ne travaille pas fort dans les limites de la juridiction actuelle,ou QS avec Amir Kahdir,juste pu capable de pas avoir de résultats.
Le syndrome de Stokolm,if you can't beat them,join them.
Et çà c'est épeurant pour Mme Marois et le PQ pour les prochaines élections.
Sans parler de l'orchestration parfaite des médias dominants pour bien stériliser toute trace de souveraineté dans les propos publiques.
J'en prend pour exemple récent le 98,5 FM il y a deux jours lorsqu'au petit matin,Jacques Fabi nous expliquait en multe détails ce qui en couterait aux contribuables Québécois si Gilles Duceppe vivait jusqu'à 80 ans puisqu'il va retirer sa pension de député maintenant qu'il a été battu.
Pas Ignatief,pas un conservateur,Gilles Duceppe.
Pour être bien sur de bien semer les germes de la haine envers les bloquistes si jamais lui et d'autres députés défaits du BLOC décidaient de se présenter au provincial en continuant à retirer leur pension fédérale.
Sans parler des frustrés allophones italophones qui rêvent la nuit que la loi 101 est abolis,frustrations endossées par un gouvernement majoritaire canadien qui n'a aucun rapport avec nos valeurs.
Non,madame Marois et tous les souverainistes devront vérifier minutieusement la longueur d'onde qu'ils synthonisent avant de se bomber le torse par excès de confiance.
Stéphane Sauvé Répondre
4 mai 2011Question pour vous ou aux lecteurs:
Vous écrivez" Avec la disparition du Bloc Québécois, le PQ va se retrouver seul à assumer la responsabilité de défendre les intérêts du Québec, et jamais ces intérêts n'auront-ils été définis en termes aussi clairs."
Mais pour l'amour, dites moi où Mme Marois était durant ces élections ? DANS LE SUD EN VACANCE!!!!!!!!!!!!
La pluplart de mes amis, disent que ca n'aurait pas fait de différence. Pas sûr que ca. Et que fait-on du symbole de 2 partis frères qui doivent s'appuyer l'un l'autre.
L-A-M-E-N-T-A-B-L-E!
Et puis, le Bloc a manqué de vision et d'imagination. Ne pensez qu'à cet insipide "Parlons QC" Pouvez trouver plus stupide et stérile comme slogan.
Je vous invite à donner un bon coup de pied à la foumilière des idées et de la créativité pcq pour cette élection là, on repassera hein !
Nous avons des politiciens de carrière, Marois en chef de fil, qui n'ont pas de vision porteuse. Nous avons des cols blancs de l'indépendance, et c'est là où le coup de pied a besoin d'être donné.
Je suis heureux d'apprendre que vous n'êtes pas découragé, moi je vais vous avouer que je le suis un peu, pcq en dépit de cette râclée monumentale, je n'ai lu nul part que le problème en était un de vision, de courage et de solidarité entre les indépendantistes...
Archives de Vigile Répondre
3 mai 2011Je trouve que c'est une super de bonne affaire le coup de pied dans la fourmilière comme vous dites, M. Le Hir.
Le Bloc était devenu une illusion pour les Québécois en leur laissant croire que nous avions une place dans le Canada puisque celui-ci nous tolérait gentiment dans leur lieu saint d'après plusieurs Québécois.
Maintenant on va mieux défénir nos priorités et cesser notre dépendance au bloc qui devenait de plus en plus néfaste pour notre avancement, à cause du fait qu'il confortait les Québécois et qu'il validait dans un certain sens le fédéralisme canadien.
Je souhaite que le Bloc se fasse harakiri ou du moins que les quatres représentants s'ils ne sont pas prêt à l'idée, qu'ils fassent les plantes vertes pour nous garder une porte ouverte pour la négociation de notre départ.
Isabelle Poulin Répondre
3 mai 2011Le NPD a une lourde responsabilité. Il devrait jouer le rôle de ramener des pouvoirs légitimes aux provinces. D'ailleurs nous ne sommes pas les seuls sur le continent à vouloir nous défaire d'une emprise fédérale démesurée.
@ Richard Le Hir Répondre
3 mai 2011Réponse @ Fleur de Lys
En effet, ça peut sembler paradoxal.
Mais le fait est que plus votre pouvoir est grand, plus son exercice devient périlleux, surtout lorsque vous êtes complètement à découvert dans une région, comme c'est le cas pour le PCC au Québec. Cela tient au fait que harper n'a aucune légitimité au Québec, son parti étant relégué complètement à la marge.
En principe, un parti majoritaire peut tout faire. Mais chaque fois que Harper va vouloir faire quelque chose qui ne plaira pas au Québec, il sera confronté à sa propre illégitimité. Une illégitimité paralysante qui va enrager ses partisans. Et le fossé entre le Québec et le reste du Canada où le PCC est largement majoritaire à l'exception des Provinces Atlantiques, ne va que se creuser. C'est une dynamique à laquelle il va lui être très difficile d'échapper.
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
3 mai 2011Monsieur Le Hir,
Je ne vois pas pourquoi vous dites que le Canada sera plus ingouvernable qu'avant la campagne électorale. Attribuez-vous tout ce pouvoir au NPD? En fait, Harper ne s'est jamais préoccupé de l'opposition lorsqu'il était minoritaire. Vous pouvez être certain que rien ne l'empêchera de faire ce qu'il veut.
Il a été trouvé coupable d'outrage au Parlement et les électeurs lui ont donné un mandat plus fort! Allez y comprendre quelque chose.
C'est le NPD qui se retrouvera écartelé entre le Québec et le Canada. Il ne la trouvera pas facile. Mais ça fera l'affaire de Harper.
Tout cela me dit qu'il faut se détacher du Canada le plus rapidement possible. Ça presse.
Serge Charbonneau Répondre
3 mai 2011Monsieur Le Hir, vous dites:
« Face à des adversaires très coriaces qui ont tout à perdre, nous n’avons pas le luxe de diviser nos énergies. »
C'est exactement ce que je dis.
Voilà pourquoi il faut une stratégie de marche vers la reconnaissance du Pays qui peut faire emboiter le pas à tous les partis.
Le renoncement à un parti n'est, selon moi, pas du tout réaliste.
Le pragmatisme exige de nous unir, point.
De nous unir quelque soit notre parti.
De plus, l'expérience nous enseigne que l'Indépendance ne se fera par un seul parti, mais par l'ensemble des citoyens. Je crois qu'il faut explorer des voies citoyennes différentes pour parvenir à faire reconnaître le Pays.
Le PQ n'est pas le parti Messie qui va nous faire l'Indépendance en criant Québec !
Serge Charbonneau
Québec
Archives de Vigile Répondre
3 mai 2011Vs vs êtes fié à 308 qui a été complètement dans le champ dans sa projection de sièges parce qu'il a mis trop de temps à inclure les derniers sondages dans son modèle:
«Had I simply trusted the latest polls, rather than including weighted polls stretching back to the beginning of the campaign, my projection would have been much closer to the actual result»
Democraticspace a été plus juste. Il a fait proposé trois scénarios.
http://www.democraticspace.com/canada2011/
@ Richard Le Hir Répondre
3 mai 2011Réponse @ Serge Charbonneau
J'ai longtemps pensé que vous aviez raison, mais les évènements sont en train de nous démontrer deux choses :
1. Face à des adversaires très coriaces qui ont tout à perdre, nous n'avons pas le luxe de diviser nos énergies.
2. Chaque voix compte, et plus le nombre de ces voix sera élevé, plus nous nous rapprocherons de notre objectif.
Les idéalistes ne sont jamais vulgaires, même si ce n'est qu'une façon de parler. Sont vulgaires justement ceux qui n'ont aucun idéal. Cela dit, l'idéalisme ne constitue pas une dispense de l'obligation de faire preuve de pragmatisme dès lors que l'on se fixe un objectif à atteindre. Et le pragmatisme exige de nous unir autour du parti qui a le plus de chance de former un jour le gouvernement qui nous permettre de faire l'indépendance. Aux dernières nouvelles, c'était encore le PQ.
Cela dit, le même pragmatisme nous dicte de ne pas accorder au PQ un mandat en blanc et de demeurer très vigilants sur l'utilisation qu'il fera de celui que nous lui donnerons. Jamais ne doit-il prendre notre soutien pour acquis, et c'est justement une des grandes leçons qu'il devra tirer du vote d'hier.
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
3 mai 2011La vérité est que nombre de québécois fatiguées du Bloc ont préférés voter pour des poteaux colorés orange.
Ce n' est pas peu dire !!!!!
Éric Messier Répondre
3 mai 2011M. Le Hir, certaines de vos observations sont des évidences, mais l'ensemble de votre billet est utile à comprendre les enjeux de ce qui s'est passé ici.
"Les québécois vont maintenant prendre conscience que la meilleure façon de défendre nos intérêts, c’est en faisant émerger le pays. Ensuite on nous respectera et pas avant."
Les souverainistes adopteront j'espère une vision plus large que celle consistant simplement à du Marois-bashing.
Archives de Vigile Répondre
3 mai 2011M. Le Hir,
Votre contribution à Vigile est tonifiante, aide à la réflexion, au débat et à l'agir.
Que des opportuns veuillent vous faire taire, est-ce une preuve assez évidente de votre utilité, du côté essentiel de vos propos.
Que ce monsieur Jacques est drôle! Qu'il cesse de nous fréquenter, nous n'avons pas besoin de ses conseils défaitistes de son aveuglement identitaire.
Merci M. Le Hir de cette fidélité qui irrite les manipulateurs d'idée.
Qu'on vous attaque est une preuve de plus de la noblesse de vos idées.
Gaëtan Dostie
Serge Charbonneau Répondre
3 mai 2011«Le courant Québec Solidaire doit être ramené au sein du PQ.»
Monsieur Le Hir, le temps n'est plus aux querelles de chapelle, le temps est à la coopération pour faire reconnaître le Pays.
Jamais les gens de QS ne se ramèneront au PQ.
Et pour certains du PQ, QS Solidaire sera toujours qu'un ramassis de gogauche.
Les partis existent parce que différentes visions de la société existent.
Ce qu'il faut c'est que peu importe la vision de la société que nous ayons chacun de notre côté, nous puissions voir la vision commune du Pays démocratique que nous voulons tous.
Les chicanes de chapelles et de partis sont contre-productives et néfastes. Pour faire reconnaître le Pays, il faut dépasser les partis et réunir les citoyens. Un peu à l'image de ce vote NPD d'hier.
Hier, des gens de toutes allégeances ont voté massivement pour «UN CHANGEMENT».
Le but de tous était «le changement».
Certains ont voté NPD pour changer le gouvernement Harper.
Certains ont voté NPD pour se débarrasser du Bloc.
Certains ont voté NPD pour signifier que notre présence à Ottawa devenait ridicule et contre productive.
Certains ont voté NPD parce qu'ils ont été déçus des manœuvres anti-démocratiques des réformistes conservateurs.
Certains ont voté NPD pour ne pas voter Libéral en pensant à Charest et aux souvenirs bien présents des commandites.
Il y a sûrement des raisons qui m'échappent, mais le but commun pour tous était «le changement».
Il faut trouver le moyen de répandre dans la population québécoise un goût commun: celui du Pays.
Il faut transmettre la fierté québécoise comme un virus.
Il faut démontrer que le Canada, en plus de nous soumettre, nous impose des valeurs auxquelles nous n'adhérons pas (et même, qui nous répugnent).
Il faut démontrer que nous avons un Pays, des valeurs et que nous y tenons.
Il faut transmettre dans le cœur des gens que nous sommes une nation fière et solide. Nous sommes «Le Québec» et fier d'être Québécois ou néo-Québécois.
Il faut répandre le goût du Pays à travers le cœur de chacun des citoyens du Québec.
Comment ? Je ne sais pas. Je ne suis qu'un vulgaire idéaliste qui espère trouver un truc pour nous unir et faire reconnaître enfin notre Pays.
Serge Charbonneau
Québec
@ Richard Le Hir Répondre
3 mai 2011M. Noël,
Je vous concède volontiers que j'aurais dû dire les choses autrement. Les sondages ont correctement rapporté l'évolution des intentions de vote, mais les analystes ont été incapables de prédire comment ces chiffres se répercuteraient dans la distribution des sièges. ThreeHundredEight.com fait aujourd'hui une analyse intéressante de cette situation http://www.threehundredeight.blogspot.com/.
Tous les observateurs informés ont été surpris par l'ampleur des gains du NPD hier. Imaginez, le NPD l'a même remporté dans Westmount! Personne n'aurait osé faire une telle prévision encore hier à 17h.
Salutations cordiales
Richard Le Hir
Jean-François-le-Québécois Répondre
3 mai 2011@ M. Richard Le Hir:
«... les Québécois vont rapidement découvrir que leur influence politique n’a non seulement pas augmenté avec leur appui massif au NPD, mais qu’elle a en fait diminué.»
J'ai beaucoup de respect pour votre expérience, monsieur Le Hir, mais... en êtes-vous sûr?
Le Québécois moyen contemporain a voté sans même se rendre compte que Jack-la-Moustache était déterminé à violer les champs de compétence québécois, et à favoriser les entreprises canadiennes-anglaises, aux dépens des québécoises (pensons à sa réponse au sujet de MIL-Davie, notamment). Il n'y pige que dalle!
Le Québécois moyen, toujours, vote sans savoir ce qu'il fait; un sourire, une petite moustache bien taillée auront suffit à ce que la majeure partie d'une nation accorde toute sa confiance et son estime, à quelqu'un qui ne les méritait pas du tout.
Est-ce que Jack nous a offert quoi que ce soit de bon? Et puis, en opposition face à un gouvernement majoritaire qui nous est hostile, qu'est-ce qu'un parti qui comprend aussi mal le Québec, pourrait nous offrir, de toute manière?
Des éditorialistes de torchon, qui sont des journaleux amateurs, de mauvais écrivassiers tels que ce pur crétin d'Éric Duhaime, n'ont qu'à dire aux électeurs d'ici, que la souveraineté, c'était une mode, et qu'elle est maintenant dépassée, pour que nous abandonnions tout désir, comme peuple, de nous donner un état... pour simplement survivre!
Michel Jacques Répondre
3 mai 2011@ Monsieur Le Hir,
Vous sentez-vous obligé d’envoyer un LONG texte à Vigile à tous les deux jours ? Êtes-vous recyclé en commentateur patenté, en Grand Timonier du souverainisme ? Vous me lassez !
Vos quatre premiers points sont des évidences creuses. Au point # 6, votre interprétation que « les Québécois se sont trouvés [en votant NPD] à favoriser l’élection d’un gouvernement majoritaire Conservateur » est complètement erronée. Qu’il y ait eu disons 50 députés du Bloc élus hier au Québec – au lieu de 50 du NPD – n’aurait en rien changé à l’élection du gouvernement Harper majoritaire. Cette majorité parlementaire s’est jouée en Ontario !
Au point #12, vous dites : «Les médias, en essayant d’orchestrer comme ils l’ont fait la chute du Bloc Québécois, se sont trouvés à jouer aux apprentis sorciers.» Hein, je rêve ! Les médias sont les premiers à n’avoir rien vu venir de la vague NPD dix jours avant l’élection. Vous le dites vous-même au point # 11. Ensuite, ils en parlaient avec beaucoup de scepticisme… Méchants chefs d’orchestre !
Autre mythe : je commence à en avoir souper de la pseudo influence d'André Pratte et de La Presse sur l'opinion des électeurs alors que 95 % d'entre eux ne lisent pas ce journal.
J’en ai assez dit. Contrairement à plusieurs, la verbomotricité n’est pas ma tasse de thé.
Michel Jacques
Deux-Montagnes
@ Monsieur Normand Perry
Je suis parfaitement d’accord avec vous.
Archives de Vigile Répondre
3 mai 2011«11. Les sondages ont fortement sous-estimé l’ampleur de la vague NPD au Québec et ses effets sur les autres partis et la distribution des sièges»
Faux, les sondages ont été extrêment précis. Je vous renvoie à Claire Durand, une spécialiste reconnue mondialement.
http://ahlessondages.blogspot.com/2011_05_01_archive.html
«Comme on peut le voir dans le graphique, les modèles utilisés pour prédire le vote à partir des sondages réalisés donnent des résultats qui sont non seulement à l'intérieur de la marge d'erreur mais mieux encore presque parfaits»
Quant aux sièges, on vous a expliqué qu'il faut un laps de temps nécessaire pour intégrer les sondages dans le "call" du siège. La montée du NPD s'est fait en deuxième moitié de campagne. En bout du ligne, dans beaucoup de comtés, l'écart était trop faible pour le "call", mais on savait très bien que les Oranges allaient raffler une majorité de sièges au Québec. Seule la marge d'erreur empêchait de caller le balayage.
Jacques Bergeron Répondre
3 mai 2011La leçon d'hier ne semble pas avoir servi à grand chose. On peut voir dans des articles sur Vigile des gens qui recommencent immédiatement à donner des leçons à Mme Marois.
Le premier rôle des indépendantistes c'est de promouvoir leur idéal en évitant de fait ce qu'on a fait et qui a mené à la défaite du Bloc hier. Élire le PQ devait être l'objectif premier des indépendantistes. Lorsque le pays sera indépendant il sera toujours temps de se donner des partis aux philosophies politiques et sociales différentes. Tant que nous n'aurons pas saisi cette démarche normale des pays recherchant à devenir indépendant, notre idéal attendra, peut-être indéfiniment!
Archives de Vigile Répondre
3 mai 2011Je sais que la disparition du Bloc peut paraître effrayant au premier regard, mais en prenant un peu de recul les souverainistes vont prendre conscience que c'est la meilleure chose qui devait arriver.
Les québécois vont maintenant prendre conscience que la meilleure façon de défendre nos intérêts, c'est en faisant émerger le pays. Ensuite on nous respectera et pas avant.
La marche vers le pays vient soudainement de prendre un rythme auquel personne ne s'attendait. Pour les sceptiques, observez-bien les prochains mois...
De Soulanges,
Normand Perry.
Archives de Vigile Répondre
3 mai 2011Je suis entièrement d'accord avec vous, mais pas ici:
"Maintenant qu’elle a le PQ bien en mains, elle doit commencer par rebâtir les ponts sur sa gauche. Le soutien que les Québécois viennent de donner au NPD et les besoins de la conjoncture lui donnent tout l’espace pour le faire. Le courant Québec Solidaire doit être ramené au sein du PQ."
Je suis, pour ma part, capable de reconnaître, en Madame Marois, toutes ses qualités et ses expériences.
Toutefois, je ne crois pas qu'elle va passer chez Monsieur et Madame Tout le monde. Sa personnalité ne peut absolument pas aller chercher la gauche. Déjà, dans les milieux écologistes, les gens ne lui font pas confiance. De plus, elle a l'image, malheureusement, de l'aristocrate. Donc, je ne crois pas que ce soit possible.
Je crois plutôt que c'est le PQ qui devrait investir Québec solidaire. Les gens voudront encore du changement aux élections provinciales, et le PQ et Pauline Marois, ça n'inspire absolument pas le changement.
Québec solidaire ne va pas s'effacer et Amir Khadir ne va pas se taire. Donc, quel est le plan?