PARIS - Les autorités syriennes «ont franchi un pas supplémentaire dans la sauvagerie» à Homs, épicentre de la contestation en Syrie où plus de 200 personnes ont été tuées depuis vendredi, a déclaré samedi le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, dans un communiqué.
«Loin d'arrêter leur politique de répression, les autorités syriennes ont franchi un pas supplémentaire dans la sauvagerie. Le massacre de Homs est un crime contre l'humanité, ses auteurs devront en répondre», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères.
«Ce déchaînement de violence souligne l'urgence que le Conseil de Sécurité des Nations unies sorte de son silence pour dénoncer les auteurs de ce crime et ouvre la voie à la mise en oeuvre du plan politique de la Ligue arabe», qui prévoit à terme le départ de Bachar al-Assad avant l'ouverture de négociations avec l'opposition, a-t-il ajouté.
«La communauté internationale doit reconnaître et appuyer le droit du peuple syrien à la liberté, à la sécurité, et au choix de son avenir politique», a-t-il à nouveau plaidé.
«Ceux qui freineraient l'adoption d'une telle résolution prendraient une lourde responsabilité devant l'histoire», a affirmé Alain Juppé.
Au moins 217 civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués par des tirs de mortier dans la nuit de vendredi à samedi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Si ce bilan s'avérait exact, il s'agirait de la journée la plus meurtrière depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad en mars 2011.
Damas a démenti avoir bombardé cette ville, assurant que les civils avaient été tués par des «bandes armées».
Les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU doivent voter samedi sur un projet de résolution qui condamne la répression. Mais la Russie a fait savoir que le texte en discussion ne lui convenait pas en dépit de concessions majeures.
Malgré plus de dix mois de violences et au moins 6000 morts, selon les militants de l'opposition, le Conseil a été incapable jusqu'ici d'adopter une résolution sur la Syrie. Un précédent texte avait été bloqué en octobre dernier par un veto russe et chinois.
Selon des diplomates, les 15 pays se prononceront sur un texte mis au point jeudi et qui «soutient pleinement» les décisions prises par la Ligue arabe en janvier pour assurer une transition vers la démocratie en Syrie.
Mais les détails de la transition, en particulier le transfert des pouvoirs du président Assad à son vice-président, ont été laissés de côté pour ne pas heurter Moscou.
Mercredi, de retour de New York où il avait participé à une réunion mardi à l'ONU sur la Syrie, M. Juppé avait estimé que le tour de table au Conseil de sécurité avait «donné quelques raisons d'optimisme».
Il avait notamment noté un assouplissement de la position du représentant russe, qui «n'a pas dit niet» et représentants des pays émergeants dont l'Inde et le Brésil.
Alain Juppé avait souligné qu'il n'y avait rien dans le nouveau projet de résolution «qui puisse servir de base à une intervention militaire en Syrie», tout en jugeant que le blocage russe n'était pas seulement lié à cette question mais aussi aux intérêts russes dans ce pays.
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