Un questionnement proportionnel pour que chaque vote compte!

PQ - stratégie revue et corrigée


En appliquant aux résultats électoraux du 26 mars 2007 la règle proportionnelle, nous pourrions assister non pas à la formation d'un gouvernement Libéral minoritaire, mais plutôt à celle d'un gouvernement d'union, toujours minoritaire, entre le PQ, Québec Solidaire et le Parti Vert, qui ensemble ont obtenu la majorité des voix, soit ± 36%, trois points de plus que le Parti Libéral.
Ce qui correspond à l'analyse de Jean-Marc Léger de Léger marketing qui affirme que « ... n'eût été de la progression de Québec solidaire et du Parti vert, une victoire péquiste aurait été plausible dans douze circonscriptions additionnelles, dont Sherbrooke, celle du premier ministre Jean Charest. ». À moins qu'il ne soit question d'une coalition PLQ et ADQ...
Tout le questionnement actuel sur le leadership de M. Boisclair, la « Mise en berne de la souveraineté » ( Pierre-Paul Noreau, Le Soleil ), « Le début de la fin de la souveraineté » ( Alain Dubuc, La Presse ), l'éventuel repositionnement du PQ, « Le parti d'une génération » ( Lysiane Gagnon, La Presse ), doit tenir compte de cette réalité sous peine de se voir contredit dans les faits à venir. N'a-t-on pas annoncé la disparition de Mario Dumont et de l'ADQ il n'y a pas un an ?
La souveraine abstention
Ce fait doit aussi être mis en relation avec le phénomène abstentionniste. 28,7% des électeurs se sont abstenus de voter. Associé à la vague adéquiste dont on dit qu'elle incarne la protestation des électeurs à l'égard de la classe politique en qui elle ne se reconnaît pas, une partie non négligeable des abstentionnistes exprime tel sentiment de rejet d'une autre manière.
N'est-il pas temps de faire en sorte que non seulement chaque vote compte, mais qu'il obtienne aussi juste représentation à l'Assemblée nationale ? Seul un système électoral proportionnel permettrait de ce faire. À quoi sert de voter si le parti qui correspond à nos aspirations n'a aucune chance de représenter cet état de fait ?
La « mise en berne de la souveraineté »
Celle de l'état ou celle du peuple ? Le peuple souverain du Québec, sans contrainte, sans chantage, sans menace, opterait d'emblée pour la création de l'État souverain du Québec. Il a failli le faire même sous la menace. Or, la situation historique et actuelle, n'est pas sans menaces ? Elles sont palpables. On ne peut donc affirmer, sans être partisan, que le peuple du Québec ne veut pas de référendum sur la souveraineté. Ce que le peuple souverain du Québec désire c'est la souveraineté, la sienne en tant que peuple démocratique, et celle d'un État pleinement sien, sans être menacé de représailles. Il ne désire pas de référendum pour ne pas avoir à choisir sous la menace. Elles sont proférées pour qu'il s'abstienne. Ce qui constitue un déni démocratique.
En attendant, en attendant l'État souverain qu'il espère, du peuple du Québec pourrait incarner sa souveraineté dans une véritable et proportionnelle représentation à l'Assemblée « nationale ». Le bipartisme a fait long feu en même temps que le clivage sur la question nationale. Sans État souverain, nos récents comportements électoraux sont à l'image de ce qu'ils seraient dans un État souverain du Québec. Les souverainistes se retrouvent dans tous les partis du PQ à l'ADQ, du Parti Vert à Québec solidaire. Ne reste plus qu'ils se retrouvent dans un éventuel Parti Québec Lucide.
Si l'argument du vote anglophone et allophone en faveur du Parti Libéral qui favorise par trop son élection la tête du gouvernement du Québec dans un système proportionnel valait ce qu'il valait dans un contexte de bipartisme, la donne change dans un contexte de multipartisme. Si les souverainistes, autonomistes et fédéralistes peuvent adhérer à différents partis selon leurs penchants à gauche, à droite, à vert, on peut envisager la constitution de gouvernement de coalitions, suite à des élections libres de clivages constitutionnels. Les différents courants de pensée pourraient s'exprimer plus clairement, la langue de bois et la correction politique de la classe politique seraient chose du passé.
N'est-ce pas là ce qu'ont exprimé les Québécois le 26 mars dernier, autant quand ils votent que quand ils s'abstiennent ? La proportionnelle n'est-elle pas la réponse à la question de l'abstention d'au moins 10% de nos concitoyens ?
Le clivage constitutionnel
Nous pourrions inventer une proportionnelle élective en ajoutant à l'élection des député(e)s, la question contitutionnelle où l'on pourrait voter ADQ en mentionnant son adhésion fédéraliste ou souverainiste. Ainsi, à la proportionnelle, un certain nombre de député de l'ADQ devraient voter sur des questions constitutionnelles en fonction de l'adhésion des électeurs, pareillement pour les autres partis. Une variante de l'élection référendaire, sans référendum.
Luc Archambault

Peintre, sculpteur, céramiste, Lévis


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