J’ai beaucoup apprécié l’analyse de Nic Payne dans sa chronique du 9 août, intitulée « Trêve de partisanerie », entre autres, la clarté des arguments que l’auteur utilise pour faire ressortir les effets pervers de la partisanerie à outrance :
« Derrière ces faits, une réalité toute simple : la partisanerie, le culte du Nous contre Eux, des bons souverainistes contre les méchants fédéralistes, tout cela peut avoir un certain sens dans la joute électorale, mais n’est d’aucune utilité, et peut nuire, même, à une bonne compréhension des enjeux politiques…Nous avons appris, depuis de nombreuses années, à canaliser nos efforts dans le travail partisan, à traduire nos espoirs indépendantistes en avidité électorale »
En clair, la partisanerie aura constitué, particulièrement depuis le référendum de 1995, la corde qui aura pendu le PQ dans le placard de la stagnation et de l’oubli de ses racines ! À force de concentrer leurs efforts sur l’obtention ou la conservation du pouvoir « provincial », les péquistes en sont venus à perdre de vue l’accession à l’indépendance !
Toutefois, le grand mérite de l’analyse de M. Payne consiste surtout, à mon sens, à ouvrir une voie à un discours constructif offrant des solutions concrètes pour se sortir de cette impasse partisane. Pour y parvenir, Nic Payne prône l’ouverture aux voix de la relève qui osent avec courage nous offrir de sortir des sentiers battus de la partisanerie sclérosante pour nous proposer d’élever le débat là où il doit se tenir, soit au niveau des moyens à prendre pour accéder à notre indépendance :
« Heureusement, une relève dynamique est en pleine gestation en ce moment. Sachons lui donner de l’oxygène. Ne lui ordonnons pas d’aller éteindre ses ambitions dans l’armoire péquiste…Si les indépendantistes ont, comme tout le monde, le droit de choisir leur voie politique, ils ont aujourd’hui le devoir d’explorer des options hors-PQ. À ce moment-ci, les avantages de courir sous une autre bannière abondent : cela permettrait, entre autres choses, de dépéquiser l’indépendance, c’est-à-dire, de la débarrasser des stigmates de nombreuses années de pouvoir provincial péquiste. »
Sans aller dans le sens d’une proposition concrète quant au canal à privilégier pour faire émerger les forces vives qui envahissent actuellement le climat politique au Québec, M. Payne pave la voie à une écoute attentive des avantages qui pourraient émaner de ce courant d’air frais :
« Les multiples retombées qu’on peut imaginer d’une démarche indépendantiste consistante en dehors du PQ, se résument à ceci : sortir l’indépendance du placard, et donner la chance à de nouvelles voix de se faire entendre, qui ne portent peut-être pas les peurs et l’usure de l’élite souverainiste actuelle. »
Enfin, l’auteur oppose avec justesse l’argumentaire de la division du vote à une « redistribution des forces » qui ne pourrait qu’être bénéfique dans le contexte d’une polarisation paralysante autour d’un PQ engourdi :
« Quant à la fameuse division du vote que redoutent tant certains, elle est en marche depuis longtemps, et est venue d’en haut, des bonzes péquistes. L’heure est déjà à la redistribution des forces et si les indépendantistes ne veulent pas que les choses se réorganisent sans eux, ils ont tout à gagner en prenant la parole, et de l’espace, dès maintenant. »
Il est rafraîchissant d’entendre un discours qui ose soulever la poussière accumulée sous des années de gouvernance provinciale pour enfin voir apparaître le lustre sur la table qui n’attend que de nouvelles voix s’assoient autour d’elle pour prendre la parole et de l’espace !
Henri Marineau
Québec
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