Cette semaine ne pouvait être plus divertissante: le chef du Bloc chez les Belges, un humoriste rêvant du PQ et la balloune QS dégonflée comme un vieux Pirelli.
En cet automne hivernal, le plus ombrageux des électeurs a de quoi rire et doit sincèrement remercier Yves-François Blanchet, Guy Nantel et Catherine Dorion; on nous sert gratos un trois pour un...
D’abord Yves-François Blanchet, l’Inattendu Bienfaiteur du Bloc, qui a tant manqué à ceux qui manquaient de propane, eh bien, il était en Belgique où s’est réfugié Carles Puidgemont, le leader souverainiste catalan à qui l’Espagne promet l’emprisonnement. Le Québec, la Catalogne, même combat!
Évidemment, on peut s’amuser d’avance de la mauvaise humeur de Justin Trudeau, notre Socrate en chouclaques étant fermé au désir de liberté des Catalans comme à celui des Québécois.
S’il devait répondre à une question sur l’invitation du Bloc à Puidgemont, peut-être que le roi des Abysses du Verbe dirait quelque chose du genre:
«On va investir dans les gnochons de classe moyenne et l’Espagne fera comme elle veut avec les siens et ceux qui croient à ce que je dis quand je parle des droits de l’homme autour du monde...»
Mais cette initiative du Moïse bloquiste ne risque-t-elle pas aussi d’aspirer la distinguée ministre des Relations internationales du Québec dans une controverse embarrassante avec le pays des tapas?
On voit mal Nadine Girault devoir chanter Nanas de la cebolla au téléphone pour calmer les toréadors de l’ambassade...
Revivificateur des Petits Peuples, M. Blanchet a de nobles intentions, nous les apprécions tous. Il espère développer des relations diplomatiques avec les Catalans, les Écossais, les Kurdes, et même en Chine, avec les Ouïgours et les Tibétains.
Mais ne s’éloignera-t-il pas trop de ses engagements provinciaux?
Ne risque-t-il pas de vite s’emmerder avec les petits ennuis de la vie locale comme la gestion de l’offre, le propane, la laïcité, toutes ces bouées électorales, utiles en septembre, superfétatoires en novembre...
Mais alors que le Bloc ouvre tous azimuts le front diplomatique, à Québec, on rit de bon cœur à l’idée de voir l’humoriste Guy Nantel atterrir au PQ.
Un bloquiste en Belgique, c’était déjà incongru, mais Nantel au PQ, ça, c’est tout ce qui manquait au contribuable le plus taxé d’Amérique pour oublier ses soucis!
Sylvain Gaudreault, l’Humble Longiligne du Royaume, ne doit pas trouver ça drôle, mais n'a-t-il pas ce qu'il faut pour vaincre en tout domaine comme en lutte gréco-romaine...
Évidemment, ce n’est pas joué pour l’ex-ministre de Pauline. Le king du vox pop a le sens de la répartie et, sur les médias sociaux, sa possible candidature fait fureur, même chez les péquistes. On lui trouve quasiment du génie!
Peut-être qu’après des années de mort lente les péquistes ont-ils envie d’une résurrection dans la rigolade!
Qui sait, l’humour pourrait rassembler losers, boomers et millénariaux dans une sorte de collectif farceur intergénérationnel!
Mais si Nantel débarque au PQ, on espère que les Denis Drolet feront de même à Québec solidaire.
PHOTO D’ARCHIVES
Parce que chez QS, on doit avoir la face plus longue qu’une jupe de députée ces temps-ci. Les grands airs n'ont pas donné l'effet escompté et les lamentations victimaires ont fait patate!
Un sondage Léger montre un dégonflement de la montgolfière solidaire. Le tiers des appuis partis! Disparus, au PQ probablement. Mais partout ailleurs aussi.
Une vraie crevaison! Les ventriloques du conseil central ont glissé de 15 à 10% dans la faveur populaire. Et ce malgré l'accueil toujours courtois des stars de Rade-Cane.
Remarquez que c’est toujours comme ça, quand on prend les gens pour des cons. Et le Salon rouge pour le Red Light.
Le plus drôle, c’est que la moitié des électeurs de l’extrême gauche (47%) sont contents du gouvernement caquiste. De quoi déprimer davantage les philatélistes et les barbouzes de la manif...
N'est-ce pas seulement l'évolution normale des choses. Les Québécois ont fini par comprendre qu’on leur servait des inepties.
Comme Manon Massé, championne toutes catégories de la réflexion déboîtée, qui disait récemment en direct à la télé: «Les étudiants étrangers, c’est des Québécois».
On ne le sait pas encore, mais le gars du dépanneur, à Ouagadougou, c'est un Québécois. Le berbère qui traverse l'atlas du désert algérien, eh bien, c'est aussi un Québécois. Comme le Moldave qui arrivera à l'aéroport avec sa valise de carton... Eh bien, tous ces braves gens sont des Québécois, ils ne le savent simplement pas...
On a beau rire de toutes ces conneries sauf que, notre folle époque étant ce qu'elle est, il n’est pas impossible qu’un jour, Miss Massé ait son bronze à côté de celui de René Lévesque.
De Ti-Poil à Manon, le Québec évolue, avance et se surpasse, dans une drolatique continuité capillaire...