Exploitation des richesses naturelles

Une vaste coalition écologique s'élèvera contre le gouvernement Charest

Charest dehors - manifestation du 19 février 2011


Une importante coalition écologique est depuis quelques jours en gestation au Québec, avec pour objectif de faire échec aux principales politiques d'exploitation des richesses naturelles du gouvernement Charest.
Mercredi, 81 groupes provenant des quatre coins du Québec se sont réunis à Trois-Rivières pour jeter les bases d'un plan d'action coordonné contre ces politiques gouvernementales qui ont mobilisé en 2010 les citoyens dans plusieurs régions.
Cette vaste coalition regroupe des écologistes, des comités de citoyens, des scientifiques, des artistes, des représentants syndicaux et même quelques élus inquiets des politiques gouvernementales qui font passer la planification démocratique du territoire derrière les intérêts miniers et industriels.
On retrouvait ainsi à cette rencontre, à côté de groupes écologistes comme Nature Québec et l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), des groupes plutôt axés sur les politiques énergétiques, comme le mouvement Maîtres chez nous au 21e siècle (MCN-21), le Comité interrégional sur les gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent, ainsi que des citoyens qui se battent contre les projets de mines d'uranium sur la Côte-Nord, ceux des îles de la Madeleine qui s'opposent à l'exploitation du pétrole dans le secteur Old Harry du golfe et ceux qui s'opposent à la relance du nucléaire par la restauration de la centrale de Gentilly-2.
Un lien commun unit la plupart de ces groupes, soit la vieille préséance en faveur du secteur minier, que Québec entend reconduire dans la nouvelle loi des mines et qui risque fort, si la loi est ainsi reformulée, de se retrouver dans la future loi sur les hydrocarbures promise par le gouvernement Charest. Cette loi régira l'exploitation des gaz de schiste et du pétrole dans le golfe.
Deux centrales syndicales, soit la CSN et la CSQ, ainsi que le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) ont aussi participé au sommet de Trois-Rivières, de même que plusieurs scientifiques et des gens du milieu artistique.
Des enjeux interreliés
Selon Daniel Breton, porte-parole de MCN-21, cette mobilisation est le résultat d'une «prise de conscience que les enjeux de chacun dans sa région sont en réalité interreliés et que la colère gronde partout pour les mêmes raisons».
«En réalité, ajoute-t-il, on est en face d'une perte de confiance généralisée envers le gouvernement. On est aussi conscient qu'il faut réunir et coordonner nos forces pour qu'une pareille mobilisation empêche Québec de multiplier les reculs au profit de politiques dépassées et contraires aux intérêts des citoyens ordinaires et des économies régionales.»
Selon le leader écologiste, «la bataille du Suroît, à côté de ce qui se prépare, pourrait bien n'avoir été qu'une répétition de l'affrontement qui se prépare avec Québec».
Le mouvement amorcé lors de la rencontre de Trois-Rivières entend mettre en place, d'ici quelques semaines, un «plan d'actions coordonnées» avec des échéances précises. Déjà hier, des groupes s'affairaient à relier par Internet les 81 groupes participants.
Selon Serge Fortier, le porte-parole du comité interrégional de citoyens en lutte contre l'exploitation des gaz de schiste, deux raisons poussent cet organisme, mis sur pied en décembre, à s'allier aux forces écologiques, syndicales et autres. D'abord, le manque de transparence du gouvernement, qui place les citoyens devant des faits accomplis, et ensuite qui, ajoute Serge Fortier, semble privilégier, dans tous ces dossiers controversés, les grandes entreprises plutôt que les intérêts des citoyens, au nom d'une vision de l'économie qu'il juge dépassée.


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