30e anniversaire de la Loi 101

Vibrants hommages

Une longue marche partie du métro Mont-Royal s'est terminée au coin des rues Sherbrooke et Saint-Urbain.

Loi 101 - 30e anniversaire - Adoption de la loi 101

Frédéric Daigle - L'ex-premier ministre du Québec Bernard Landry et le député de Borduas à l'Assemblée nationale, Pierre Curzi, ont livré un vibrant hommage à la Loi 101, dimanche, lors d'un rassemblement organisé par le Mouvement Montréal français pour souligner le 30e anniversaire de l'adoption de cette mesure législative par le premier gouvernement du Parti québécois, en 1977.
Devant des centaines de manifestants, plusieurs militants sont venus prononcer des discours vantant les mérites de la Loi 101 et la nécessité de la protéger par tous les moyens, y compris l'indépendance du Québec. Parmi eux, notons le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, la députée bloquiste Maria Mourani, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, le dramaturge Jean-Claude Germain, les syndicalistes Réjean Parent, René Roy et Claudette Carbonneau, ainsi que le président général de la Société Saint-Jean-Baptiste, Jean Dorion.
Ce sont toutefois MM. Curzi et Landry qui ont livré les plus vibrants hommages à la langue française.
Pierre Curzi a d'abord comparé le langage à un «pouvoir divin, qui permet de créer».
«Parler français, c'est faire exister les choses. C'est faire exister le pays physique, mais aussi le pays du sentiment, le pays de l'histoire. Parler français, c'est se raconter à nous-mêmes ce que nous sommes. (...) Ce pouvoir de posséder sa langue, c'est le pouvoir de faire naître un pays.»
Pour Bernard Landry, les plus beaux hommages rendus à la Loi 101 l'ont été à l'extérieur du Québec, lorsque des pays s'en sont inspirés pour faire prévaloir leur langue sur leur territoire.
«Camille Laurin (considéré comme le père de la Loi 101) a été imité partout sur la planète, a dit l'ancien premier ministre. Plusieurs pays se sont inspirés de notre Québec pour mettre de l'avant des législations linguistiques progressistes et salvatrices, y compris la majorité des États des États-Unis d'Amérique, qui doivent protéger leur langue un peu faiblarde contre des invasions étrangères éventuelles.»
Les deux hommes ont également souligné l'importance de donner plus de mordant à la loi, afin d'assurer une intégration maximale des nouveaux arrivants au Québec.
«La beauté de la langue, c'est qu'elle peut être apprise, a dit M. Curzi. Quelqu'un qui vient chez vous, qui vient vous voir, peut apprendre votre langue. Et une fois qu'il la contrôle, il devient une partie de vous-même. C'est ça, quand on parle d'intégration: ceux qui viennent chez nous, deviennent une partie de ce que nous sommes.»
Pour M. Landry, c'est une question de franchise envers les nouveaux arrivants.
«C'est pour nous un devoir de les intégrer et de leur dire la vérité: le Québec n'est pas multiculturel! La culture de Viviane Barbot (députée bloquiste de Papineau et ex-présidente de la Fédération des femmes du Québec, qui est d'origine haïtienne) et la mienne sont les mêmes. Ses ancêtres ne sont pas venus de l'Ile d'Orléans, mais elle contribue à enrichir la culture québécoise.
«Quand on choisit d'aller vivre au Danemark, on sait qu'on devra être Danois. Quand notre drapeau flottera devant l'édifice des Nations unies, quand on choisira de venir au Québec, on saura que ce sera pour être Québécois et Québécoise.»


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