Crises de confiance et nationalismes

Visite du «Serment du jeu de paume», de Versailles à Ottawa

Coalition BQ-NPD-PLC

Ça se passe à Versailles, plus de deux cents ans plus tôt. Ça aurait pu
l’être à Ottawa, depuis quelques récents jours. Le 17 juin 1789, se
considérant comme les vrais représentants de la nation, les élus du tiers
état prirent le nom d'Assemblée nationale et prouvèrent aussitôt leur
autorité pour légiférer en matière d’économie.
Une partie du clergé vint alors rejoindre l'Assemblée. Mais le roi,
inquiet de ces initiatives, fit fermer le salon des états, sous prétexte de
préparatifs en vue de la prochaine "séance royale". En fait, il s'agissait
d'empêcher le tiers de se réunir.
Trois jours plus tard, en arrivant devant la salle, les députés trouvèrent
la porte close, gardée par des soldats. Où aller? Ils gagnèrent un local
tout proche, celui du jeu de paume, à Versailles. Aidé par le député
Jean-Joseph Mounier, l’abbé Emmanuel-Joseph Sieyès rédigea la formule du
serment du Jeu de paume, devenue célébrissime : « ne jamais se séparer, et
se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la
Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides
».
Ce texte est lu par Jean-Sylvain Bailly. Ce serment est voté à
l’unanimité moins une voix, celle de Martin-Dauch de Castille, sous les
applaudissements électrisant d’une foule massée dans les tribunes. Mais, ce
fut le 23 juin que le tiers démontra sa volonté de tenir son serment.
Prenant la parole devant l'Assemblée, Louis XVI cassa les décisions du
tiers et interdit aux trois ordres de siéger en commun. Il promit pourtant
quelques réformes (égalité devant l'impôt, abolition de l'impôt de la
taille, des corvées, des lettres de cachet, etc...) et conclut en
enjoignant aux représentants de se retirer.
Le souverain parti, le marquis de Dreux-Brézé, maître des cérémonies,
rappela l'ordre royal. Aussitôt, Mirabeau lui lança la réplique devenue
fameuse: " Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la
volonté du peuple et que nous ne quitterons nos places que par la force des
baïonnettes !" Puis il demanda à l'Assemblée de se proclamer inviolable.
Impressionné par cette fermeté, le roi capitula. "Eh bien, dit-il, s'ils
ne veulent pas s'en aller, qu'ils restent !" Il ordonna même, le 27 juin
aux privilégiés des deux autres ordres de se joindre au tiers, en une
Chambre unique. Le 8 juillet, celle-ci nomma un comité de constitution et
le 9, elle prit le nom d'Assemblée constituante. Cette fois, la révolution
politique était accomplie, la monarchie absolue avait cessé d'exister.
Sources :
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Serment_du_jeu_de_paume
http://home.nordnet.fr/~blatouche/E2.html->http://fr.wikipedia.org/wiki/Serment_du_jeu_de_paume http://home.nordnet.fr/~blatouche/E2.html]
Antoine Bonifacio et Jean Michaud, L’époque contemporaine, éd. Hachette,
1971.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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François Munyabagisha79 articles

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Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,

depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    10 décembre 2008

    Quel rappel intéressant monsieur Munyabagisha. merci. Une telle chose est-elle possible dans le Parlement d'Ottawa ? Je pense bien que non, puisque ce n'est pas une nation qui y est réunie mais deux peuples dinstincts qui ne peuvent à ce point se fusionner, même dans leurs intentions sans qu'en conséquence cela ne signe la mort de l'un d'eux.
    Ce fut dailleurs rappelé par le roitelet d'ici qui a déclaré nul et non avenue, la capacité des uns à participer à la gestion des affaires de l'État.
    Je ne m'en plains pas dailleurs...