Les enseignants sont à bout de souffle écrasés par la lourdeur de leur tâche, le manque de personnel enseignant et spécialisé prend des proportions alarmantes, plusieurs jeunes enseignants démissionnent dès leur première année d’enseignement, les étudiants en sciences de l’éducation échouent en masse l’examen de français obligatoire pour leur admission, les élèves à besoins particuliers sont disséminés dans les groupes réguliers, le décrochage scolaire atteint des proportions inquiétantes, la violence des élèves envers le personnel est en croissance, plusieurs écoles sont en décrépitude depuis des décennies…
À mon sens, l’heure est venue pour que tous les intervenants en éducation au Québec se réunissent pour recréer l’harmonie indispensable dans notre réseau scolaire à défaut de quoi ce sont des générations de jeunes québécois dont l’avenir sera entaché pour le reste de leur vie. L’éducation est la pierre angulaire de toute société qui aspire à former une jeunesse apte à faire face aux nombreux défis que la vie leur réservera sur le marché du travail.
Déterminer les priorités
À mon avis, les participants à ces états généraux doivent d’abord s’entendre sur le rôle primordial de l’école, et pour ce faire, établir des priorités et des moyens pour les réaliser. À titre d’exemple, une des premières priorités pourrait être de faire en sorte que tous les élèves du Québec terminent leurs études secondaires.
Le français étant la langue d’usage au Québec, des efforts concertés entre tous les enseignants pourraient être consacrés à la qualité du français écrit dans la foulée des résultats catastrophiques des élèves de cinquième secondaire à l’examen final de français du MEQ de juin 2022.
Par ailleurs, je suis d’avis que le développement du sens de l’effort chez les jeunes devraient être priorisés, non seulement dans les cours réguliers, mais dans toutes les activités parascolaires auxquelles le élèves participent.
Un autre élément essentiel qui devrait faire partie des priorités de l’école, à mon point de vue, concerne le respect envers soi, le personnel et les élèves, et le respect envers la propriété d’autrui, une valeur primordiale pour favoriser un climat sain à l’intérieur de l’école et favorable à un climat d’apprentissage motivant.
Cette liste de priorités n’a pas la prétention d’être exhaustive. Toutefois, elle a l’avantage de lancer le débat d’ouverture des États généraux sur l’éducation. Aussi m’apparaîtrait-il opportun que ce premier déblayage soit tenu en assemblée générale.
Créer des tables sectorielles
À mon avis, ces États généraux n’auront du succès que dans la mesure où les participants soient divisés, après la séance d’ouverture, en tables sectorielles où ils seraient regroupés par champs d’intérêts.
À titre d’exemples de tables sectorielles, la tâche des enseignants, la constitution des groupes-classes, la valorisation de la tâche et les moyens à prendre pour favoriser le rétention des jeunes enseignants, les moyens à mettre de l’avant pour favoriser l’apprentissage du français, comment mettre un frein à la violence envers le personnel, etc...
Retour en Assemblée générale
Après un certain nombre de jours en tables sectorielles, les participants seraient invités à revenir en Assemblée générale où un délégué, ayant été préalablement désigné par les membres de son groupe, serait mandaté pour présenter un rapport des discussions aux membres de l’Assemblée générale, et remettre ensuite son rapport au président des États généraux.
Enfin, une fois le rapport du président rédigé, il serait dirigé vers les Conseils d’établissement de chaque école qui auraient comme mandat d’élaborer un plan d’action contenant la politique d’implantation des diverses priorités retenues en Assemblée générale.
Henri Marineau, ex-enseignant et ex-directeur d’école au secondaire pendant 32 ans
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